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Page d'histoire : Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne Sedan, 11 septembre 1611 - Salzbach (Allemagne), 27 juillet 1675

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Date : 1611

Auteur du texte : Sacchi, Henri

henri de la tour d'auvergne vicomte de turenne

Détail de L’Entrée du roi à Dunkerque (Turenne est à gauche, le roi à droite) Tenture de l’Histoire du roi d’après Charles Le Brun, 1668 Paris, collections du Mobilier national et des Manufactures nationales des Gobelins, de -Beauvais et de la Savonnerie © Mobilier national / Photo Lawrence Perquis  

Fils du duc de Bouillon et petit-fils de Guillaume le Taciturne par sa mère, Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, est élevé à Sedan, dans la religion réformée. À quinze ans, il part en Hollande, auprès de son oncle Frédéric-Henri de Nassau, et obtient une compagnie qu’il conduit avec bravoure lors du siège de Bois-le-Duc.

Pour préserver la souveraineté du duché de Bouillon et de la principauté de Sedan que convoite Richelieu, Turenne entre au service de la France en 1630, alors que la guerre de Trente ans ravage l’Europe.

Il débute en Italie, au siège de Casale, où il se lie avec Mazarin. En 1634, il sert en Lorraine où il monte à l’assaut de la citadelle de La Motte sous un feu meurtrier, ce qui lui vaut de devenir maréchal de camp.

L’année suivante, il est sur le Rhin avec le cardinal de La Valette. L’expédition tourne mal. Lors de la retraite, Turenne vide ses chariots pour y mettre les éclopés. Voyant un soldat tomber d’épuisement, il lui prête son cheval. Sans attraits physiques, médiocre cavalier, Turenne possède un robuste tempérament qui l’incline à partager les épreuves de ses soldats.

En 1638, il retourne en Alsace auprès de Bernard de Saxe-Weimar, surprend les Impériaux à Ensisheim puis enlève Breisach, clé du passage du Rhin. En 1640, il revient en Italie et, bien que blessé, aide le duc d’Harcourt à enlever Turin. Puis il combat à Fribourg, au siège de Mayence (1644) et à Nördlingen (1645), aux côtés de Condé.

En 1648, après la paix de Westphalie, la France sombre dans la guerre civile. Turenne se joint d’abord aux Frondeurs. Mais conduire des Espagnols contre des troupes françaises heurte sa conscience. Il se rallie à Mazarin qui lui offre le commandement des armées royales et le titre de « prince étranger », juste derrière les princes du sang.

En 1652, à Bléneau, il bat Condé et gagne le pardon de Louis XIV. Vaincu à Valenciennes en 1656, Turenne se rachète en 1658 par la victoire des Dunes qui met fin à la Fronde. Il devient « maréchal général des camps et armées du roi ». Durant la guerre de Dévolution (1661-1668), il prend Tournai et Charleroi à l’Espagne.

Après le décès de son épouse, Charlotte de Caumont de La Force, Turenne se convertit au catholicisme en 1668, sous l’influence de Bossuet et la pression du roi.

En 1673, pendant la guerre de Hollande, les Impériaux de Montecuccoli l’obligent à repasser le Rhin. Il prend sa revanche à Sinsheim, en Alsace, en juin 1674. Il ordonne alors la mise à sac du Palatinat puis bouscule à nouveau les Impériaux à Entzheim avant d’enlever Belfort et Mulhouse.

Les Impériaux campent à Turckheim, au pied des Vosges. Au mépris des usages militaires du temps, Turenne attaque par la montagne, en plein hiver. Le 5 janvier 1675, il se rue dans la vallée et surprend l'ennemi qui se replie au-delà du Rhin. Il vient de remporter sa plus spectaculaire victoire.

À l’été suivant, il se retrouve face à Montecuccoli et le défie devant Salzbach. Avant le combat, il apostrophe sa jument Carcasse : « Tu trembles, Carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener ». Il est tué par un boulet de canon au début de la bataille.

Turenne fut enterré dans la basilique royale de Saint-Denis puis déplacé pendant la Révolution. Mais, en 1800, Napoléon Bonaparte – un de ses admirateurs – le fit transférer aux Invalides.

Henri Sacchi historien, spécialiste de la guerre de Trente ans romancier

Source: Commemorations Collection 2011

Personnes :

La Tour d'Auvergne, Henri de (1611-1675 ; vicomte de Turenne) , Sacchi, Henri

Fronde (1648-1652) , Militaire

Encyclopædia Universalis

TURENNE HENRI DE LA TOUR D' AUVERGNE vicomte de (1611-1675)

Sans doute le plus grand homme de guerre qu'ait produit la France avant Napoléon. Taciturne et souvent bourru, Turenne cachait mal, sous une apparence de froideur une chaude humanité qui le faisait adorer de ses hommes. Stoïque dans les revers comme réservé dans les victoires, ambitieux uniquement de la gloire, généreux au point de payer ses soldats en puisant dans sa propre fortune, il était désintéressé au point de refuser l'épée de connétable qui lui était offerte sous condition qu'il se convertît au catholicisme, pour s'y convertir quelques années plus tard par conviction et sans nul avantage. Le parallèle entre Turenne et Condé, aussi classique pour les écoliers d'antan que celui entre Corneille et Racine, met en cause la notion même de génie en matière militaire. Turenne n'est pas l'homme des soudaines illuminations sur le champ de bataille, bien qu'à tout prendre il soit plus souvent inspiré comme tacticien que Condé, mais son génie foncier est celui de la stratégie. Homme d'études, il a médité sur tous les grands exemples ; homme de pensée, il conçoit une campagne comme une œuvre d'art et non comme un affrontement. La sûreté de son raisonnement et de sa prévision lui permet de surprendre ses adversaires par la hardiesse réfléchie de ses plans ; comme pour Bonaparte, la bataille est souvent gagnée par lui avant même d'être engagée, grâce à l'envergure et à la précision de la manœuvre préalable.

Deuxième fils du duc de Bouillon, petit-fils de Guillaume d'Orange (le Taciturne) par Élisabeth de Nassau, sa mère, Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, est élevé dans un calvinisme austère et ardent. Dès l'enfance, il manifeste les traits les plus marquants de son caractère ; dès l'adolescence, il montre ce courage qui ne doit rien à une instinctive impétuosité (on se souvient de sa fameuse apostrophe à lui-même : « Tu trembles, carcasse, mais tu tremblerais bien plus si tu savais où je vais te mener. ») Son père, le jugeant trop fragile de constitution, ne le destinait pas à la carrière des armes, mais le jeune Henri obtient pourtant d'être envoyé auprès de ses oncles de Nassau en Hollande (1625-1629) : il sert d'abord comme simple soldat avant de commander une compagnie. Passé au service de la France, colonel d'un régiment d'infanterie, il débute en s'emparant du fort de la Motte en Lorraine : cette action d'éclat lui vaut un brevet de maréchal de camp. Il participe aux victoires de Saverne, Jussey, Landrecies, Maubeuge, Brisach, à la reddition de Turin. Il est déjà célèbre lorsqu'en 1642, sous les yeux de Louis XIII , il commande l'armée qui faisait la campagne du Roussillon. Le cardinal de Richelieu ne lui tint jamais rigueur de l'attitude de son frère le duc de Bouillon, conspirateur impénitent. Par contre, Mazarin, bien qu'il le nomme maréchal de France pour l'attacher au jeune roi, conçoit quelque méfiance à son égard et l'envoie en Allemagne réorganiser des armées en piteux état. C'est une manière de disgrâce ; au moment de marcher au combat, Turenne est supplanté par Condé qui vient prendre le commandement avec de nouvelles troupes. À la bataille de Fribourg-en-Brisgau, les conceptions du stratège huguenot s'opposent avec raison à l'impétuosité du prince du sang. Après un bain de sang inutile, on doit se rallier aux idées de Turenne, qui remporte encore les victoires de Nördlingen (où Condé le remercie sur le champ de bataille) et de Trèves ; faisant sa liaison avec les Suédois, il est vainqueur à Zusmarshausen, occupe Munich et menace Vienne. Ce qui entraîne la conclusion des traités de Westphalie en 1648.

Turenne est alors fort bien accueilli à la cour, d'autant plus que la Fronde gronde. Pressé de se rallier au mouvement par [...]

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Autres références

BOUILLON DUCHÉ DE

  • Écrit par Hervé PINOTEAU

Actuellement ville de Belgique (province de Luxembourg), Bouillon fut sous l'Ancien Régime le centre d'un petit État protégé par le roi de France. C'est à l'origine une possession des comtes d'Ardennes. Godefroi de Boulogne (mort en 1100), fils d'Ide d'Ardennes, reçut château et seigneurie de Bouillon...

LOUIS XIV (1638-1715) roi de France (1643-1715)

  • Écrit par Victor-Lucien TAPIÉ
  • 10 435 mots
  • MILITAIRES DOCTRINES ET TACTIQUES
  • GUERRE ART DE LA
  • FRANCE, histoire, du XVI e s. à 1715

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Turenne (1611 - 1675)

Marã©chal de coeur au service du roi-soleil.

« Un homme qui a fait honneur à l’Homme, »  a dit de Turenne son adversaire autrichien, le comte Montecuccoli. Un hommage mérité pour ce soldat de grande humanité et dont l'art militaire est encore étudié de nos jours. 

Henri de Turenne (1611-1675), sanguine de Charles Le Brun

Né protestant, devenu catholique sur le tard, il s'illustra très jeune au service de son oncle maternel, un prince hollandais, avant de se mettre au service du roi de France Louis XIII puis de Louis XIV.

Malgré quelques erreurs de jeunesse et un coeur moins rude que sa carcasse, malgré sa participation à la Fronde pour les beaux yeux d'une duchesse, malgré aussi la dévastation du Palatinat pendant la guerre de Hollande , il figure parmi les gloires militaires de la France. 

Sa bravoure, son aptitude au commandement et son sens de la stratégie lui valurent de recevoir en 1643, à 32 ans, la dignité de Maréchal de France puis en 1660, celle, très rare, de Maréchal général des camps et armées du roi . Deux siècles après sa naissance, il sera encore une source d’inspiration pour Napoléon.

Petit-fils par sa mère du libérateur des Pays-Bas  Guillaume le Taciturne , Turenne a de qui tenir. Il est dépeint comme un homme solide et réservé, à l’image de son grand-père. Le trait le plus marquant de son caractère est la confiance qu'il inspire...

Un soldat vulnérable côté coeur

Le futur maréchal vient au monde à Sedan, le 11 septembre 1611, au foyer d’Henri de la Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, prince de Sedan et vicomte de Turenne (Turenne, dans le département actuel de la Corrèze, compte aujourd'hui parmi les plus beaux villages de France).

Frédéric-Henri d'Orange-Nassau, Atelier de Michiel van Mierevelt, 1632, Amsterdam, Rijksmuseum. Agrandissement : Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne et maréchal de France, École française, XVIIe siècle, collection privée.

Soldat dans la garde du corps du prince, il est nommé capitaine d'infanterie à l'âge de 15 ans. Son service militaire en Hollande dure cinq ans et lui vaut une mention spéciale pour la bravoure dont il fait preuve lors du siège de Bois-le-Duc en 1629.

Remarqué par le cardinal de Richelieu, il entre là-dessus au service du roi de France  Louis XIII   avec son propre régiment d'infanterie.

En mars 1634, profitant de la  guerre de Trente Ans  qui fait rage en Allemagne, l'armée française met la main sur la Lorraine. La seule place importante qui lui manque est la forteresse de la Mothe, aux mains du duc Charles de Lorraine, le commandant des forces des  Habsbourg.

Celle-ci est alors encerclée par l'armée française du maréchal La Force. Pour débloquer la situation, il ordonne au très jeune colonel de mener son régiment à l'assaut d'une brèche dans les défenses de la place forte. Sous le feu de l’artillerie ennemie qui pilonne à volonté, Turenne garde son calme et dirige ses soldats qui arrivent à trouver un passage jusqu’à la forteresse où la garnison finit par se rendre. Un succès si impressionnant qu’il lui permet de devenir le 21 juin 1635, à 24 ans, maréchal de camp, l’équivalent d’un général de division.

Portrait équestre de Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, Adam François van der Meulen, XVIIe siècle, Moscou, musée des Beaux-Arts Pouchkine. Agrandissement : Portrait équestre du vicomte de Turenne, Entourage de Charles Le Brun, XVIIe siècle, collection privée.

Turenne se révèle dans la guerre de Trente Ans

L’année 1635 marque un tournant pour le royaume de France et, par conséquent, pour Henri de la Tour d’Auvergne. Si, depuis le début de la guerre de Trente Ans, le roi s’en était tenu soigneusement à l’écart, se contentant d’appuyer les combats grâce à des financements occultes et à une diplomatie parallèle, les choses changent.

Louis XIV et son ministre Richelieu ayant enfin déclaré la guerre à l'Espagne , le futur Turenne participe à la campagne de Lorraine et du Rhin sous les ordres de Louis de Nogaret, cardinal de la Valette. Après avoir levé le siège de Mayence, les Français et leurs alliés doivent se replier, leurs lignes de ravitaillement ayant été coupées par l'ennemi. Au cours d'une retraite désastreuse, marquée par de grandes privations pour les forces alliées, Turenne s’illustre en menant des opérations à l’arrière qui sauvent l'armée de la débandade.

Au cours de cet épisode, le général fait preuve d'un grand courage et d’une brillante analyse de la bonne gestion d’une armée, tout en ayant à cœur de préserver la vie de ses hommes. Il est blessé au bras droit lors de la prise de Saverne en 1636 et reçoit alors son premier commandement indépendant avec l'ordre de chasser une armée impériale hors de la Franche-Comté, contrôlée par les Habsbourg.

Prise de Saverne, 19 juin 1606, Eugène Deveria, 1837, Château de Versailles.

En 1637, il participe à la campagne des Flandres au cours de laquelle les combats restent longtemps indécis. Turenne, alors lieutenant général, se révèle à nouveau un commandant de grand talent. En 1638, il contribue à la prise de la forteresse de Breisach, sur la rive droite du Rhin, et permet à la France de garder le contrôle de l'Alsace et de la Bourgogne. Envoyé, par la suite, en Italie sur ordre de Richelieu, Turenne prend part à la guerre franco-espagnole sous les ordres d'Henri de Lorraine, comte d'Harcourt.

Portrait de Turenne en général romain, Anonyme, XVIIe siècle, Château de Versailles.

C'est dans cette période de grande tension que disparaissent successivement le Premier ministre Richelieu et le roi Louis XIII, remplacés par Mazarin  et le jeune Louis XIV (4 ans), sous la régence de la reine-mère Anne d'Autriche. 

Le 19 décembre 1643, à 32 ans, Henri de la Tour d’Auvergne devient maréchal de France. Ses premières missions sont de réorganiser les forces françaises sur le Rhin à la suite de la défaite de Tuttlingen en Souabe les 24 et 25 novembre 1643, face à l'armée bavaroise du général Franz von Mercy. Au printemps 1644, il franchit le Rhin à Breisach et s’associe à Louis de Bourbon (23 ans), duc d'Enghien, dit le Grand Condé , auréolé par sa victoire de  Rocroi .

Fort de 19 000 soldats, les deux commandants battent l'armée bavaroise de Mercy à Fribourg en août 1644. Si le Grand Condé est à la tête des forces françaises, en raison de son statut de prince royal, le vrai chef qui décide du sort de l’expédition est bien Turenne. Les combats entre Turenne et Mercy continuent dans le sud de l'Allemagne. En mars 1645, Turenne franchit à nouveau le Rhin avec 11 000 hommes et attaque Mercy au sud de Wurzburg.

Bataille de Nordlingen, le 3 août 1645, Jean-Baptiste Le Paon, XVIIIe siècle.

Le 2 mai, Mercy parvient à renverser Turenne, dont les forces étaient dispersées à Marienthal. Repliés sur le Rhin, Condé et Turenne poursuivent cette guerre de mouvement et amenènt une armée de 15 000 soldats en Souabe pour finalement vaincre, à nouveau, les Bavarois de Mercy lors de la deuxième bataille de Nordlingen, le 3 août 1645. C’est, encore une fois, une furieuse charge de cavalerie de Turenne contre le flanc droit bavarois qui fait fuir les troupes de Mercy du champ de bataille.

En 1646, une armée franco-suédoise co-commandée par Turenne et Carl Gustaf Wrangel effectue une série de marches stratégiques au cours desquelles elle avance de Fribourg aux portes de Munich, capturant plusieurs forteresses en cours de route. Usée par des années de guerre, la Bavière et Cologne signent la trêve d'Ulm avec la France et la Suède le 14 mars 1647.

À l'automne 1647, la Bavière rompt cet accord pour soutenir l'Autriche dans sa nouvelle lutte contre la France et la Suède. Turenne a une nouvelle occasion de combattre les troupes impériales et remporte une victoire mémorable à Zusmarshausen, le 17 mai 1648, puisqu’elle signifie la fin de la guerre de Trente Ans. Elle conduit les protagonistes à conclure les traités de Westphalie .

Banquet de la garde civique d'Amsterdam à l'occasion de la paix de Münster, Bartholomeus van der Helst, 1648, Amsterdam, Rijksmuseum.

Fâcheuses compromissions

Artisan du succès français, le brave Turenne gâte ses atouts quand éclate la Fronde . La guerre ayant coûté cher, la régente Anne d'Autriche et son Premier ministre Mazarin demandent au Parlement de Paris d'enregistrer de nouvelles taxes.  Mais les magistrats s'y refusent et, le 13 mai 1648, se coalisent en vue de réformer les institutions ! À peine l'habile Mazarin a-t-il étouffé la rébellion que les Princes, autrement dit les princes du sang (de la famille royale) et quelques autres grands seigneurs se rebellent à leur tour en réclamant le renvoi du ministre.

Dans un premier temps, Turenne se laisse convaincre par son frère le duc de Bouillon de rejoindre les frondeurs mais ses troupes, soudoyées par Mazarin, refusent de le suivre. Abandonné, il se réfugie en Hollande en mars 1649. Le roi lui fait la faveur de l'amnistier mais il n'en revient pas moins du côté des frondeurs et du Grand Condé. Il va auprès de celui-ci à Stenay (dans le département actuel de la Meuse). 

La Petite Princesse de Longeville, peinture sur bois attribuée à Jean Ducayer, entre 1625 et 1650. Agrandissement : d?après Henri Beaubrun le Jeune, Anne Geneviève de Bourbon, duchesse de Longueville, XVIIe siècle, Chantilly, musée Condé.

Mais Turenne goûte modérément de devoir céder le pas au jeune prince de Condé, l'autre grand militaire de l'époque. Peut-être aussi les charmes de Mme de Longueville n'opèrent-ils plus ? Comme par ailleurs le cardinal Mazarin s'est enfui à Cologne en février 1651, sans cesser toutefois de guider Anne d'Autriche de ses conseils, Turenne sollicite et obtient le 19 mai 1651 le pardon du roi pour Mme de Longueville et lui-même. Tandis que sa muse cultive une nouvelle passion pour le duc de Nemours,  il épouse un beau parti, Charlotte de Caumont, qui, à défaut de lui donner des enfants, l'introduira dans le grand monde. 

La  Fronde des Princes n'est pas terminée pour autant. Condé s'est enfui vers la Guyenne, d'où il remonte vers Paris à la tête de troupes espagnoles. Turenne, qui a obtenu de Mazarin le commandement de l'armée royale, va combattre avec la dernière énergie son ancien ami et les frondeurs. Le 2 juillet 1652, il affronte Condé et les Espagnols à l'est de le capitale, dans le faubourg Saint-Antoine, sous les yeux du roi et de Mazarin, qui assistent au combat des hauteurs de Charonne.

Le conseil de conscience : Saint Vincent de Paul, chef du conseil de conscience, lisant devant le cardinal Jules Mazarin, Pierre Séguier, la reine Anne d'Autriche et Louis XIV en 1650, Jean-François de Troy, XVIIIe siècle.

Si la Fronde est finie, Turenne, quant à lui, n'en a pas terminé avec Condé et les Espagnols. En juin 1658, par la bataille des Dunes, il contraint Dunkerque à la reddition et ouvre la voie à la conquête d'une partie de la Flandre espagnole. Ayant ainsi pris le dessus sur son cousin d'Espagne, Louis XIV peut conclure avec celui-ci la paix des Pyrénées . Il y gagnera non seulement la suprématie européenne mais aussi une épouse, sa cousine deux fois germaine Marie-Thérèse d'Espagne.

Au service du Roi-Soleil

Après la mort de Mazarin, le jeune roi Louis XIV prend personnellement la direction du gouvernement le 4 avril 1660. Il se décide alors à récompenser Turenne pour ses nombreux services passés à la couronne en l'élevant au rang de maréchal général des camps et armées du roi. Un honneur qui confère à Turenne le pouvoir de commander toutes les forces terrestres de la France à une époque où un maréchal ne commandait qu'une seule armée.

Vient le temps de la gloire. En 1668, Turenne, qui a été élevé dans la religion réformée (calviniste),  se convertit au catholicisme sur les instances de  Bossuet  et pour se faciliter l'existence. Il n'en continuera pas moins de lire la Bible jusqu'à la fin de sa vie, selon une pratique propre aux protestants et inhabituelle aux catholiques.

Sa conversion survient deux ans après son veuvage d'avec Charlotte de Caumont, qui appartenait elle-même à une grande famille protestante et, très pieuse, l'avait toujours dissuadé de se convertir.

Portrait du vicomte de Turenne par Pierre Mignard puis par Philippe de Champaigne, XVIIe siècle.

Le traité d’Aix-la-Chapelle  met fin à la guerre le 2 mai 1668. Il marque la victoire des Français mais les oblige à rendre à l'Espagne la Franche-Comté conquise par Condé. Ce n'est que partie remise...

En 1670, Louis XIV demande à Turenne de négocier le traité de Douvres avec l'Angleterre. Ce traité impose à l'Angleterre d'aider la France dans sa guerre contre la jeune République des Provinces-Unies (les Pays-Bas actuels).

À la suite de ce traité, le roi commence à préparer l'invasion de la Hollande au cours de laquelle Turenne et Condé devaient jouer tous deux un rôle de premier plan. Louis prévoyait d'établir des commandements séparés pour les autres maréchaux, qui seraient supervisés en cas de besoin par le roi lui-même ou par Turenne.

Au cours de sa carrière militaire, Turenne a très souvent commandé des armées inférieures en taille à celles de ses adversaires, mais cette situation s'inverse au cours de la guerre de Hollande (1672-1678). Face à une armée de campagne hollandaise de seulement 25 000 hommes, à laquelle s'ajoutent 12 000 hommes en garnison dans la forteresse de Maastricht, sur la Meuse, et 6 000 alliés espagnols, Louis XIV dispose d'une armée de 100 000 hommes, renforcée par 30 000 hommes provenant des alliés allemands.

Turenne, qui commande l'essentiel des troupes, planifie l'attaque sur la Hollande. Il s'empare de Maastricht avec des forces limitées le 30 juin 1673, tout en marchant vers le Rhin et en capturant de nombreuses villes et places fortes ennemies en chemin. Une fois les Français entrés dans les Provinces-Unies, le combat avec l’armée hollandaise paraît inéluctable.

Le passage du Rhin, le 11 juin 1672, Adam Frans van der Meulen, XVIIe siècle.

En réponse à l'offensive française, les Néerlandais inondent le Brabant, la Hollande et la Flandre néerlandaise, ce qui empêche les opérations militaires de se dérouler.

L'empereur allemand et l'électeur de Brandebourg (Prusse) craignent un trop grand succès de la France et se liguent avec les Provinces-Unies. En 1672, leurs armées convergent vers le Rhin.

Leurs 40 000 soldats commandés par l'Italien Raimondo Montecuccoli tentent de rejoindre les Hollandais sur le Rhin inférieur. Turenne, avec seulement 20 000 hommes, empêche la jonction de leurs armées. Il chasse les Autrichiens et les Brandebourgeois de Westphalie et avance sur Francfort. L'électeur de Brandebourg Frédéric-Guillaume abandonne du coup la coalition.

Les Français ayant quitté la Hollande, Turenne peut prendre ses quartiers d'hiver en Alsace et en Lorraine. Il occupe le Palatinat, n'hésitant pas à dévaster ce pays allemand, en vue d'affamer l'armée des Impériaux et de la couper de ses bases de ravitaillement. Cette  « pacification »  est un avant-goût  du  sac du Palatinat  que mènera quinze ans plus tard le maréchal duc Jacques-Henri de Duras, le propre neveu de Turenne !, sur ordre du ministre de la guerre Louvois. La réputation de Turenne ne va toutefois pas en souffrir.

Louis XIV abandonne tous les territoires qu'il avait pris sur le Rhin et la Meuse et confie à Turenne le soin de tenir le front rhénan avec une armée de 15 000 hommes. Avec audace, celui-ci franchit le Rhin en juin 1674 et, avec seulement 9 000 hommes, remporte la bataille de Sinzheim, le 16 juin. Turenne, brandissant son épée, conduit encore plusieurs charges de cavalerie mais ne peut empêcher une armée impériale de s’emparer de Strasbourg en août 1674 et d’entrer en Alsace.

Le repos du Maréchal de Turenne avant la bataille de Turckheim, Charles-Jacques Lebel, 1817, Paris, musée du Louvre.

Déterminé à repousser les Autrichiens avant qu'ils ne soient renforcés par l'armée brandebourgeoise-prussienne, Turenne attaque l'armée du maréchal Alexander von Bournonville près d'Entzheim le 4 octobre, d’où aucun vainqueur n’émerge. Les deux camps se retirent avec plus de trois mille morts chacun. Turenne poursuit ses efforts pour libérer l'Alsace en menant une très audacieuse marche en hiver, connue sous le nom de « campagne d'hiver de Turenne » .

Il mène son armée vers le sud, depuis Saverne, dans le nord de l'Alsace, au début du mois de décembre, en utilisant les Vosges comme protection naturelle. Conscient que des espions impériaux les traquent et opèrent dans la région, Turenne divise son armée en petites unités qu'il envoie dans les montagnes enneigées. Les unités françaises se regroupent à Belfort en attendant l’affrontement entre von Bournonville et Turenne.

Ce dernier remporte la bataille et oblige l’armée impériale à se replier vers le nord. Il pousse son avantage sur Colmar, où une nouvelle armée commandée par l'électeur de Brandebourg livre bataille à Turckheim. Il lance enfin une grande offensive, malgré ses soldats affamés et épuisés. Après avoir feinté au centre et à droite, Turenne frappe la gauche de Frédéric-Guillaume, l'obligeant à quitter le champ de bataille. Malgré cette brillante victoire, il  ne poursuit pas son adversaire pour l’achever.

Pris à revers par les Impériaux de l'archiduc d'Autriche, le maréchal général évacue l'Alsace puis, en plein hiver, repart à l'offensive. Les Impériaux sont écrasés à Turckheim le 5 janvier 1675. L' Alsace  est désormais et pour toujours (ou presque) aux mains des Français. À Paris, Turenne reçoit un accueil triomphal. Mais il n'aura pas le loisir de savourer son triomphe.

La mort de Turenne, Félix-Émile Taunay, Rio de Janeiro, musée national des Beaux-Arts.

Mort au combat

Turenne n'a pas pour habitude de se défiler devant le danger. Il n'est pas pour autant un surhomme. On lui prête cette injonction adressée à lui-même (ou à sa jument Carcasse), à l'instant de monter au combat : « Tu trembles, carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener » .

Lors d'un nouvel engagement à Sasbach (ou Salzbach) le 27 juillet 1675, il n'a pas le temps de trembler. À près de 64 ans, il est tué par un boulet de canon. Le comte Montecuccoli, qui commande les troupes autrichiennes, se serait alors écrié : « Il est mort aujourd'hui un homme qui faisait honneur à l'homme ! » .

Ses hommes du régiment «Turenne-Infanterie» manifestent leur deuil avec tout autant d'émotion. Madame de Sévigné s’en est fait notamment l’écho : « On dit que les soldats faisaient des cris qui s’entendaient de deux lieues, nulle considération ne les pouvait retenir ; ils criaient qu’on les menât au combat ; qu’ils voulaient venger la mort de leur père, de leur général, de leur protecteur, et de leur défenseur ; qu’avec lui, ils ne craignaient rien » .

Augustin Pajou, Statue de Turenne, 1783, Château de versailles. Agrandissement : Tombeau de Turenne aux Invalides.

La guerre continue en 1675 en Allemagne où Montecuccoli affronte à nouveau Turenne. De juin à fin juillet, les armées impériales tentent de pénétrer en Alsace. Le 22 juillet, Turenne décide d’effectuer un mouvement tournant avec ses 25 000 hommes pour coincer son ennemi contre le Rhin, bien avant qu'il ne puisse passer en Alsace. Alerté du danger, Montecuccoli retire son armée vers l'est et les montagnes. Turenne le poursuivit, l’oblige à s'arrêter et à l'affronter dans la ville de Sasbach le 27 juillet.

Alors que les deux armées se préparent au combat, Turenne et son chef d'artillerie, Saint-Hilaire, partent reconnaître une batterie d'artillerie ennemie située sur la droite de l’armée française. Les témoins disent que le manteau rouge porté par Saint-Hilaire aurait attiré l'attention des artilleurs ennemis qui font feu. Un boulet de canon, aujourd’hui exposé aux Invalides, arrache le bras de Saint-Hilaire et atteint Turenne dans le haut du corps, le tuant sur le coup. « Aujourd'hui est mort un homme qui a fait honneur à l’Homme, » déclare son illustre adversaire Montecuccoli.

Cette mort inattendue compromet grandement la campagne militaire. Montecuccoli presse les Français et livre contre eux une bataille acharnée vers la rivière Schutter. Le Grand Condé prend le commandement des forces et ne parvient à les maintenir en Alsace qu’au prix d’immenses difficultés.

Le roi Louis XIV ordonne que le corps de Turenne soit inhumé à l'abbaye de Saint-Denis, lieu de sépulture des rois de France, un insigne honneur. Un peu moins de deux siècles plus tard, Napoléon Bonaparte fait transférer sa dépouille aux Invalides, à Paris, où elle repose encore aujourd’hui.

Au cours de sa longue carrière, Turenne a fait preuve d’un immense génie tactique tout en restant très prudent sur le plan de la stratégie. En outre, il s'est toujours efforcé de bien approvisionner son armée et de veiller à la santé de ses soldats.  Il est, pour toujours, lié aux plus grands succès des armées françaises du XVIIe siècle, une période hégémonique pour la France. « Je me suis appliqué à apprendre sous lui le métier de la guerre,  » disait Louis XIV.

Ses grandes manœuvres, comme la campagne d'hiver de 1674-1675, sont encore étudiées dans les écoles militaires. Napoléon le considérait comme l'un des plus grands commandants de l'histoire et demanda à ses officiers d'étudier ses campagnes.

Ses exploits furent enfin mis en musique par Lully qui, à travers des airs de marches militaires, rendit hommage à celui qui marqua son siècle : « ils ont traversé le Rhin avec Monsieur de Turenne… » .

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Yoann Taïeb

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Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675)

Accueil » Salle des Illustres » RDC » Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675)

Ce portrait représente l’un des plus grands généraux de Louis XIII, puis de Louis XIV, vêtu de son armure, la poitrine barrée par l’écharpe blanche. Il tient dans la main droite le bâton de commandement tandis que sa main gauche repose sur un casque orné d’un imposant plumet. L’œuvre illustre toute la gloire et la dignité attachées au chef et génie militaire Turenne, nommé maréchal général des camps et armées du roi en 1660. Le portrait est acquis par le comte de Chambord vers 1847 pour orner le château.

The Viscount of Turenne, seen in this portrait, was one of the greatest generals during the reigns of Louis XIII and Louis XIV. Depicted in his armour with a white sash across his chest, he carries the commander’s baton in his right hand, and his left, a helmet with a striking decorative plume. The painting illustrates all the glory and dignity that surrounded this military genius, who was appointed marshal general (the head of the king’s camps and armies) in 1660. The portrait was acquired by the count of Chambord around 1847 to decorate the chateau.

Dieses Porträt zeigt einen der größten Generäle Ludwigs XIII. und später Ludwigs XIV. in seiner Ritterrüstung, mit der weißen Schärpe quer über der Brust. In der rechten Hand hält er den Kommandostab, während seine linke Hand auf einem mit einer imposanten Feder versehenen Helm liegt. Das Werk veranschaulicht den Ruhm und die Würde, die dem Feldherrn und militärischen Genie Turenne, der 1660 zum Generalmarschall der Armeen des Königs ernannt wird, zuteilwerden. Der Graf von Chambord ersteht das Gemälde um 1847, um damit das Schloss zu schmücken.

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Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne

Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne

Maréchal de France (Sedan 1611-Sasbach, Bade, 1675), second fils d'Henri, duc de Bouillon, et petit-fils par sa mère, Élisabeth de Nassau, de Guillaume le Taciturne.

Maréchal de France à 33 ans

Élevé dans la religion protestante, il apprend le métier des armes en Hollande (1625-1630) sous la direction de ses oncles Maurice et Frédéric-Henri de Nassau. Passé au service de Louis XIII , qui le nomme colonel d'un régiment (1630), il se révèle, dès ses premières campagnes, un grand stratège. Sa conduite au siège de La Motte, en Lorraine, lui vaut le grade de maréchal de camp (1635). Aux côtés du cardinal de La Valette puis du duc de Saxe-Weimar, lors de la guerre de Trente Ans, il assiège Saverne (1636), où il est blessé, défend Maubeuge (1637) et contribue à la prise de Brisach (1638). Envoyé en Italie, il s'empare de Turin (1640), puis accompagne Louis XIII en Roussillon, où il prend Collioure (1642). Fait maréchal de France et chargé par Mazarin du commandement de l'armée d'Allemagne (1643), il remporte avec le duc d'Enghien (futur Condé ) les victoires de Fribourg (1644) et de Nördlingen (août 1645) sur les Bavarois, après avoir été vaincu par eux à Marienthal (mai 1645). En 1647, il envahit la Bavière avec les Suédois : vainqueur des impériaux à Zusmarshausen (mai 1648), il marche sur Vienne ; mais la signature des traités de Westphalie (octobre 1648) arrête son offensive. Sous l'influence de la duchesse de Longueville et de son frère le duc de Bouillon, il se rallie aux princes (1650) lors de la Fronde . Depuis Stenay il organise avec l'Espagne une expédition vers Vincennes pour délivrer les princes. Soutenu par les Espagnols de l'archiduc Léopold, il entre en Champagne, mais est battu par les troupes royales à Rethel (15 décembre 1650). Refusant de suivre Condé et les frondeurs lorsque ceux-ci entament la guerre civile, il se réconcilie avec Anne d'Autriche et Mazarin (1651).

Le plus grand homme de guerre du xvii e  s.

Désormais à la tête de l'armée royale, il tient en échec Condé à Bléneau (avril 1652) et le bat, sous les murs de Paris, dans le faubourg Saint-Antoine (1 er  juillet). Au cours de la guerre franco-espagnole, qui l'oppose à nouveau à Condé (1653-1658), il délivre Arras (1654) et remporte la victoire décisive des Dunes (14 juin 1658), qui contraint Philippe IV d'Espagne à traiter avec Mazarin et à signer la paix des Pyrénées (1659). En récompense de ses services, il reçoit le grade de maréchal général des camps et armées du roi (avril 1660). Chargé par Louis XIV de dresser les plans de la guerre de Dévolution, il commande l'armée aux côtés du roi durant cette guerre et s'empare des douze places flamandes (1667), que l'Espagne devra céder à la France au traité d'Aix-la-Chapelle (1668). Pendant la guerre de Hollande, il est chargé de couvrir la frontière d'Alsace (1674), après avoir participé à la tête d'une armée à l'invasion des Provinces-Unies (1672-73). En été 1674, il franchit le Rhin, bat les troupes impériales à Sinzheim (16 juin), puis occupe le Palatinat, qu'il fait dévaster (juillet). En octobre 1674, les impériaux envahissent l'Alsace, l'obligeant à se replier en Lorraine. Mais, en plein hiver, contrairement à tous les usages militaires du temps, il effectue avec ses troupes un audacieux mouvement derrière les Vosges, rentre par Belfort en Alsace (décembre 1674), bat les impériaux à Mulhouse (29 décembre) et à Turckheim (5 janvier 1675) puis les rejette derrière le Rhin. Quelques mois après cette campagne d'Alsace, qui compte parmi les plus remarquables de l'histoire militaire de la France de l'Ancien Régime, Turenne est tué par un boulet au cours de la bataille de Sasbach (27 juillet 1675), alors qu'il remportait une victoire sur Montecuccoli. Il fut enseveli à Saint-Denis sur l'ordre de Louis XIV.

Plus tard, Bonaparte, qui le considérait comme le plus grand homme de guerre du xvii e  s., fit transférer sa dépouille aux Invalides (1800). Turenne avait épousé, en 1651, Charlotte de Caumont de La Force (1666), dont l'attachement à la religion protestante avait différé la conversion, favorisée par Bossuet, du maréchal au catholicisme (octobre 1668).

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Turenne 1611-1675

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Le maréchal de Louis XIV 1611-1675

Maître dans l’art de la guerre, Turenne est nommé en 1660 Maréchal général des camps et des armées du roi. D’abord au service de Louis XIII, puis de Louis XIV, il devient, au gré de ses campagnes militaires, le meilleur commandant de troupes de son époque. Il s’illustre notamment face au vieil ennemi du royaume, l’Espagne. À sa mort sur le champ de bataille en 1675, Turenne reçoit tous les honneurs.

Nom complet Henri de La Tour d'Auvergne

Titre Vicomte de Turenne Maréchal général des camps et armées du roi

Vie à la cour De 1611 à 1675 Règne de Louis XIV

Ses traces à Versailles  

Réputé le « plus grand homme de guerre avant Napoléon  », Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, a été de toutes les batailles. Ce fils de maréchal, né le 11 septembre 1611, est initié dès sa jeunesse à l’art de la guerre. En 1629, il sert comme volontaire en Hollande dans l’armée des États généraux, sous les ordres de son oncle le prince d’Orange, Frédéric-Henri. Mais ses séjours réguliers à la Cour lui attirent la bienveillance du cardinal de Richelieu , ministre de Louis XIII . Il choisit finalement la France pour poursuivre sa carrière. Sa naissance et ses grandes qualités lui permettent d’accéder rapidement à de hautes fonctions militaires.

À la mort de Richelieu, en 1642, Turenne se lie d’amitié avec son successeur, le cardinal Mazarin , au service de la Régente et du très jeune Louis XIV . En 1648, il obtient de Ferdinand III  la signature du traité de Westphalie qui met un terme à la guerre de Trente Ans . C’est une nouvelle victoire pour le vicomte. Pourtant, pendant la période agitée de la Fronde, déçu de ses récompenses qu’il estime trop modestes, il prend le parti des insurgés. Mais en 1651, il rallie la Régente et triomphe du prince de Condé . En 1659, il est à l’origine du traité des Pyrénées qui marque la fin de la guerre franco-espagnole . L’année suivante, il devient maréchal général des camps et armées du roi, colonel général de la cavalerie légère, gouverneur du Limousin et ministre d’État.

Avant de mourir en 1675, touché par un boulet, il assure la formation militaire de Louis XIV et restructure l’armée. Le Roi le fait inhumer à la basilique Saint-Denis. Au siècle suivant, Napoléon déplace sa dépouille aux Invalides.

Le règne de Louis XIV

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Son élève, le Roi

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Turenne (1611-1675)

Turenne, éminent chef militaire, a connu une conversion retentissante du protestantisme au catholicisme.

Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne

Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, est né à Sedan en 1611. Il est le deuxième fils du duc de Bouillon, prince de Sedan et d’Élisabeth de Nassau, elle-même fille de Guillaume le Taciturne, fondateur de la République des Provinces-Unies de Hollande.

Il fait ses premières armes au service des princes de Nassau.

En 1630, suite au traité conclu par sa mère avec Louis XIII, il passe au service du roi de France comme colonel et fait la campagne d’Italie puis sert en Lorraine en 1633 puis en Alsace et aux Pays-Bas.

Guerre de Trente ans (1618-1648)

Turenne fait campagne en Italie en 1640 comme lieutenant général et il prend Turin. En 1643 il fait de nouveau campagne en Italie et il est nommé maréchal de France après l’avènement de Louis XIV.

À partir de 1644, Turenne est à la tête de l’armée d’Allemagne, il mène une guerre de mouvement et remporte une série de victoires conduisant en 1648 à la paix de Westphalie qui met un terme à la guerre de Trente ans , dans laquelle la France est entrée en 1635 au côté des princes protestants et des Suédois contre les Impériaux (Habsbourg d’Autriche et d’Espagne).

La Fronde (1648-1654)

Lors de la Fronde contre Mazarin, il participe d’abord à la Fronde parlementaire en 1649, puis il suit Condé (le Grand Condé, arrière petit-fils de Louis de Condé) au service du roi d’Espagne en 1650, mais revient définitivement au service du roi de France en 1651.

En 1652 il mène campagne contre Condé et les Espagnols, ce qui permet au roi de regagner Paris et il délivre Arras en 1654.

Guerre franco-espagnole (1656-1659)

Turenne prend Dunkerque en 1658 et envahit la Flandre, ce qui conduit à la paix des Pyrénées en 1659. Turenne est alors nommé gouverneur du Limousin et en 1660 maréchal général des camps et armées du roi et il est chargé de réorganiser l’armée.

Guerre de Dévolution et guerre de Hollande

En 1667, Turenne prépare avec Louis XIV la guerre de Dévolution (1661-1668) contre l’Espagne et prend Charleroi et Tournais. En 1672 commence la guerre de Hollande , (1672-1678), Turenne prend Arnheim puis entre en Allemagne et occupe la Westphalie.

En 1673, Turenne subit quelques échecs en Allemagne et se brouille avec Louvois, secrétaire d’État à la guerre de Louis XIV. En 1674 Turenne est chargé de tenir l’Alsace avec des forces réduites : il passe le Rhin et incendie le Palatinat mais les Impériaux franchissent à leur tour le Rhin et s’installent à Strasbourg. Turenne manœuvre dans les Vosges en plein hiver, surprend les Impériaux à Mulhouse et il est vainqueur à Turckheim. Les Impériaux repassent le Rhin, mais reviennent en Alsace quelques mois plus tard. Turenne est tué par un boulet lors d’une reconnaissance à Sasbach (Allemagne).

Parcours personnel

Né protestant, Turenne avait épousé Charlotte de Caumont en 1651, laquelle meurt sans enfant en 1666.

Protestant convaincu mais modéré, il use de son influence pour plaider auprès du roi la cause de ses coreligionnaires. Mais il s’interroge, fréquente les jansénistes puis, sous l’influence de Pierre Nicole et de Bossuet, se convertit au catholicisme en 1668 : il devient un catholique modéré, continuant de lire la Bible.

Il a laissé des mémoires et des lettres.

Louis XIV fait enterrer Turenne à l’abbaye de Saint Denis. Son tombeau est actuellement aux Invalides où Bonaparte a fait transférer son corps en 1800 en hommage à ce grand stratège .

Bibliographie

  • BERENGER Jean, Turenne , Fayard, Paris, 1987

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Portrait de Turenne en général romain

Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne

Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne

Auteur : ANONYME

Lieu de conservation : musée national du château de Versailles (Versailles) site web

Date de création : 1640

H. : 205 cm

L. : 140 cm

Domaine : Peintures

RMN - Grand Palais (Château de Versailles) / image RMN-GP

Lien vers l'image :

87-001415-02 / MV3515

Date de publication : Septembre 2019

Auteur : Jean HUBAC

Contexte historique

Un portrait à l’attribution incertaine.

S’il l’identification du modèle ne fait pas de doute – il s’agit d’Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675) –, la date de réalisation de l’œuvre et son attribution précise restent à ce jour incertaines. On peut inférer des traits de Turenne qu’il aurait entre trente et quarante ans, ce qui pourrait laisser supposer que le peintre a réalisé sa toile durant les années 1640. Cependant, l’artiste a également pu peindre le modèle à une date plus tardive, tout en lui conférant des traits plus jeunes. Maréchal de France depuis 1643, Turenne contribue à la grandeur militaire du royaume des lys durant les campagnes menées à la tête de l’armée dite d’Allemagne au cours de la dernière phase de la guerre de Trente Ans.

Les similitudes de composition et de style entre cette œuvre et plusieurs portraits contemporains du Grand Condé ou de Gaston d’Orléans par Juste d’Egmont permettent d’attribuer le portrait de Turenne à ce dernier. Après avoir été l’élève de Rubens, Juste d’Egmont (1601-1674) s’installe à Paris, où son talent ainsi que ses relations artistiques et politiques lui ont valu d’être un des membres fondateurs de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648. Peintre apprécié, c’est surtout en qualité de portraitiste – de la famille royale et des grands du royaume – qu’il connaît le succès. Retourné aux Pays-Bas en 1650, Juste d’Egmont a donc probablement peint Turenne peu de temps après son accession au maréchalat, comme le bâton brandi par le modèle semble en témoigner.

Analyse des images

Un général digne des chefs de guerre romains.

Au premier plan, Turenne pose avec une forme de grâce nonchalante, la main gauche en appui légèrement au-dessus de la hanche, la droite tenant avec vigueur un bâton de commandement dirigé vers une scène guerrière située à l’arrière-plan. Turenne fixe du regard le spectateur, semblant l’inviter à participer à une réalité militaire réécrite en lien avec l’Antiquité. Portraituré en pied, Turenne arbore une tenue de général romain décalée tant avec le sombre milieu forestier dans lequel il est peint qu’avec celui dans lequel il a réellement exercé le métier des armes sous Louis XIV.

Dans l’ombre du couvert forestier, à droite de la composition, se tient un serviteur noir portant le casque empanaché du général. À l’arrière-plan gauche, un combat met aux prises quelques cavaliers, rappel discret des armes par lesquelles Turenne a conquis son prestige.

Forme d’allégorie du commandement militaire construite en échos aux victoires immarcescibles de la gloire impériale romaine, Turenne incarne la stratégie et la direction de la guerre. Grande cape enveloppante rouge, tunique dorée, bras et jambes dénudées, le général pourrait paraître travesti et céder ainsi à la mode du retour à l’Antique, alors qu’il est ici surtout un héritier, celui des grands chefs de guerre de l’Antiquité.

Interprétation

La gloire de turenne.

La juxtaposition du portrait en général antique et du décor crée une impression de décalage, déjà perceptible dans deux portraits du prince de Condé par Juste d’Egmont, dans lequel le peintre use du même procédé d’apparentes domination et grandeur du prince sur les événements. On peut penser que Juste d’Egmont utilise donc une sorte de leitmotiv pictural pour célébrer la grandeur des deux généraux les plus prestigieux de son temps. Ainsi rapprochée de portraits presque identiques de Condé et de Gaston d’Orléans, cette toile confère à Turenne une gloire immense, puisqu’il appartient par le pinceau à une lignée de généraux membres de la famille royale.

Grâce à son statut de prince étranger – les La Tour d’Auvergne possèdent le duché de Bouillon et la principauté souveraine de Sedan –, à ses relations familiales de très haute noblesse, à son ambition et en dépit de sa confession calviniste, Turenne peut rapidement commander et donner la preuve de son talent militaire à la tête de l’armée d’Allemagne. Les campagnes de 1644, 1645, 1646 et 1648 imposent Turenne comme un grand stratège de la guerre de mouvement.

Le portrait de Turenne en général romain, peint au début de la reconnaissance du vicomte en grand capitaine, contribue à la fabrication de la gloire militaire qui lui demeure attachée pour la postérité. Il participe à la référence antique en vogue dans la France d’Ancien Régime, puisant ses racines et ses modèles dans l’illustre mémoire des conquérants grecs et romains. Il a cependant été réalisé au moment où une conscience artistique et littéraire « moderne » commence à se faire jour en désacralisant l’Antiquité comme référence absolue.

Bibliographie

Thierry BAJOU, La peinture à Versailles XVIIe siècle , Paris, Réunion des musées nationaux, Buchet/Chastel, 1998.

Jean BÉRANGER, Turenne , Paris, Fayard, 1987.

Id ., « Turenne », in François BLUCHE (dir.), Dictionnaire du Grand Siècle , Fayard, édition revue et corrigée, 2005.

Académie des beaux-arts : Créée en 1816 par la réunion de l’Académie royale de peinture et de sculpture, fondée en 1648, de l’Académie royale de musique, fondée en 1669, et de l’Académie royale d’architecture, fondée en 1671. Institution qui rassemble les artistes distingués par une assemblée de pairs et travaillant le plus souvent pour la couronne. Elle définit les règles de l’art et du bon goût, forme les artistes, organise des expositions.

Guerre de Trente Ans : Guerre européenne qui ravagea notamment le Saint-Empire romain germanique (l’Allemagne) de 1618 à 1648. L’origine du conflit est religieuse : à l’expansion de la Réforme en Allemagne, s’opposent les princes et souverains catholiques.

Pour citer cet article

Jean HUBAC, « Portrait de Turenne en général romain », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 13/04/2024. URL : histoire-image.org/etudes/portrait-turenne-general-romain

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Henri de La Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, un personnage connu et mal connu

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  • Référence bibliographique

Marchand Romain. Henri de La Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, un personnage connu et mal connu. In: Être reconnu en son temps : personnalités et notables aux Temps modernes. Actes du 134e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Célèbres ou obscurs : hommes et femmes dans leurs territoires et leur histoire », Bordeaux, 2009. Paris : Editions du CTHS, 2012. pp. 91-96. ( Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques , 134-10)

www.persee.fr/doc/acths_1764-7355_2012_act_134_10_2233

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Résumé (fre)

Henri de La Tour d’Auvergne, né en 1555 et décédé en 1623, vicomte de Turenne et prince de Sedan, est un personnage à la fois connu et méconnu actuellement dans l’historiographie actuelle des guerres de Religion, du règne d’Henri IV et de la régence de Marie de Médicis. Il est relativement connu dans la mesure où la plupart des ouvrages le citent à maintes reprises dans leurs index, mais il n’est jamais vraiment appréhendé comme un acteur des processus et des faits historiques évoqués. Si on étudie de façon systématique les occurrences dans les ouvrages, on comprend qu’elles font références à cinq ou six épisodes de sa vie érigés en stéréotypes. Cette présentation du personnage tend à n’utiliser qu’une infime partie des sources disponibles, principalement des sources qui lui sont hostiles : pamphlets de la Régence, Mémoires construisant une figure diabolique du personnage, comme ceux de Sully. Il apparaît alors comme un empêcheur de tourner en rond, comme un grand dont les qualités étaient immenses mais qui a mal tourné. Un travail approfondi sur des sources variées permet de comprendre le rôle effectif d’Henri de La Tour dans un contexte particulier en évolution rapide, ce qui permet de dégager sa principale qualité : une extraordinaire capacité d’adaptation sous six rois successifs.

  • Un personnage aux facettes multiples [link]
  • Chronique d’une malédiction rétrospective [link]
  • Bibliographie [link]

Texte intégral

Romain March and

Professeur agrégé en histoire, Doctorant, université de Paris X – Nanterre

Extrait de : Maurice Hamon et Ange Rovere (dir.), Être reconnu en son temps : personnalités et notables aux Temps modernes,

éd. électronique, Paris, Éd. du CTHS (Actes des congrès des sociétés historiques et scientifiques), 2012. Cet article a été validé par le comité de lecture des Éditions du CTHS dans le cadre de la publication des actes du 134e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques tenu à Bordeaux en 2009.

«Je suis l’esprit qui toujours nie ; et c’est avec justice : car tout ce qui existe est digne d’être détruit1. » Un double paradoxe semble frapper Henri de La Tour. Il est tout d’abord méconnu et bien connu. Méconnu, parce que, pour situer le personnage auprès d’un public large, il faut dire qui il était pour ses contemporains. On peut user de ses titres : lieutenant du roi de Navarre2, vicomte de Turenne3, prince de Sedan et duc de Bouillon4. Hormis le titre de vicomte de Turenne, tous ont cependant pour point commun d’imposer une contextualisation : pour le titre de lieutenant du roi de Navarre, il faut préciser qu’il s’entend pendant les guerres de Religion et principalement dans le Sud-Ouest du royaume. Pour celui de prince de Sedan, il faut expliquer qu’alors – fait méconnu sauf pour les Sedanais –, Sedan était une des pièces d’une marqueterie complexe de terres plus ou moins autonomes, voire indépendantes aux frontières du royaume de France et du Saint Empire. Il faut aussi expliquer que Sedan a pu être une cité brillante malgré les trois désastres militaires dont elle fut le pivot : la bataille de la Marfée en 1642, la défaite du 3 septembre 1870 et celle de mai 1940. Il n’est donc pas simple de situer Henri de La Tour par cette méthode.

Un personnage aux facettes multiples

La façon la plus simple reste de dire qu’il fut un ami d’Henri IV mais qu’il n’est pas très connu, ou de dire qu’il fut le père du grand Turenne. Dans les deux cas, ce n’est pas très satisfaisant. Pourtant, Henri de La Tour est connu des historiens et cité abondamment dans toutes les biographies de ses contemporains, qu’il s’agisse d’Henri IV5, de son beau-père

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Guillaume le Taciturne, de Lesdiguières6, de Sully7, de Richelieu8. Il apparaît aussi dans tous les ouvrages évoquant les guerres de Religion, le protestantisme en France, et bénéficie d’une notice plutôt longue dans les principaux dictionnaires utilisés par les historiens :

Histoire et Dictionnaire des guerres de Religion9, Dictionnaire Henri IV10… Méconnu du grand public, Henri de La Tour est donc un personnage incontournable pour les historiens qui travaillent sur la seconde moitié du xvie siècle et le premier tiers du xviie siècle en France. Cependant, aucune biographie récente, à l’exception d’une thèse de l’École nationale des chartes par Henri Zuber au début des années quatre-vingt11, ne lui a été consacrée. Quant au second paradoxe, il émerge lorsque l’on analyse les propos mêmes des historiens. Sa vie est en fait présentée suivant un nombre d’épisodes limités, neuf en tout. On évoque son éducation à la cour de Catherine de Médicis, parfaite par Mlle de Châteauneuf12, en utilisant pour source exclusive ses Mémoires13. Ses déboires sentimentaux à Nérac et les évocations les plus contradictoires de ses rapports prétendus avec Marguerite de Valois alimentent les biographies d’Henri IV14. Ils reposent tous sur des anecdotes de Tallemant des Réaux. Il en va de même des épisodes militaires et politiques : la gestion de la victoire de Coutras15, la conversion d’Henri IV… Ces épisodes sont inlassablement repris d’ouvrage en ouvrage et confinent à une vision ambivalente du personnage. Henri de La Tour est présenté comme un personnage brillant, aux qualités reconnues par ses pairs tant dans les domaines diplomatiques que militaires, dans le gouvernement des provinces et la gestion des crises. C’est un meneur d’hommes, un chef de guerre qui ravitailla

in extremis Montauban, un homme de paix qui mena maintes négociations, dont les accords de Nérac en 1588 et des ambassades, un bâtisseur tant par son oeuvre de construction à Sedan – où il développe considérablement les défenses d’une forteresse déjà immense à son arrivée – que par son oeuvre législative, puisqu’il a promulgué en trente-deux ans les trois quarts des lois qui forment la coutume de Sedan et la quasi-totalité des règlements de métier. Ses qualités d’innovation et d’adaptation sont systématiquement soulignées, ainsi que le fait qu’à Sedan, son gouvernement correspond à un apogée à la charnière des deux siècles, avant l’apogée du textile et de l’académie16 cinquante ans plus tard. Mais il est aussi un personnage qui a en quelque sorte mal tourné : on lui reproche son implication dans l’affaire Biron, alors que cette dernière fut en fait orchestrée par ses adversaires politiques17, ainsi que dans les révoltes de la Régence au cours desquelles il est perçu comme un destructeur de la Couronne de France qui l’a pourtant si bien récompensé18. En réalité,

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son attitude est alors identique à celle des autres grands, mais il est le seul à être montré du doigt sans circonstance atténuante, alors que pour le prince de Condé, par exemple, on retient en général les dérapages d’un jeune prince qui s’est bien tenu par la suite… De ce jugement ambivalent des historiens, il faut comprendre l’origine : Henri de La Tour est-il réellement devenu – comme un personnage tragique dévoré par une ambition destructrice – le contraire de ce qu’il était ? Ou, plus simplement, la perception de ses contemporains à son égard n’a-t-elle pas évolué ?

Chronique d’une malédiction rétrospective

Il convient maintenant de revisiter la vie d’Henri de La Tour en examinant quelques dates charnières de sa vie. En 1574, il est un gentilhomme qui fuit Paris pour ses terres limousines et est poursuivi par les agents du roi qui ont l’ordre de l’arrêter. Orphelin de père et de mère à l’âge de 3 ans, il fut élevé à Chantilly par son grand-père, le connétable Anne de Montmorency, et devint un gentilhomme catholique qui brilla à la Cour et fit partie du clan Montmorency tout en soutenant François d’Alençon dans nombre de complots, du siège de La Rochelle à l’opération avortée des «jours gras19 » , cette dernière opération faisant porter sur lui des soupçons même s’il s’en tire à merveille. De nouveau inquiété quelques semaines plus tard, il décide de fuir. Malgré cela, sa réputation est alors intacte. En 1591, il est le partisan d’Henri de Navarre, et en est de plus récompensé car ce dernier le marie avec Charlotte de La Marck, héritière du duché de Bouillon et princesse souveraine de Sedan. Depuis sa fuite parisienne, il est en effet devenu lieutenant du roi de Navarre, il s’est converti au calvinisme et s’est durablement installé dans le Sud-Ouest, où il excelle tant comme chef de guerre que comme diplomate au cours des guerres de Religion. Le statut de prince souverain vient récompenser la carrière exceptionnelle du premier gentilhomme de la Chambre du roi de Navarre. Dans les années 1590, Pierre de l’Etoile évoque dans son journal avant tout son action militaire. Ce n’est en fait que par la suite que sa réputation commence à se ternir et à se charger d’ambivalence : les embellissements de Sedan et l’activité législative font partie de la geste du personnage tout aussi bien que le refus de soutenir Henri IV lors du siège d’Amiens en 1597, sa mésintelligence avec l’amiral de Villars qui contribue à la mort de ce dernier lors de la bataille de Dourlens, son implication dans l’affaire Biron et sa fuite hors du royaume de 1602 à 1606, ses complots et ses révoltes sous la régence de Marie de Médicis… Il est fondamental de noter que ces épisodes négatifs apparaissent tous dans des sources hostiles au duc de Bouillon, dans des Mémoires – en particulier ceux de Sully –, mais aussi dans des pamphlets. En réalité, le jugement hostile sur le personnage ne prend forme que très tardivement et pas avant 1614 : à partir de cette date-là, des rumeurs circulent sur son compte, dont il doit systématiquement se laver afin de garder une marge de manoeuvre politique : chaque fois, Louis XIII ou Luynes lui demandent des explications, qu’il fournit20. Ces rumeurs sont ensuite reprises dans les pamphlets avant de prendre corps pour la postérité dans les Mémoires : Sully et Richelieu font d’Henri de La Tour le prototype du grand hostile à l’autorité royale et l’opposent à la figure du bon conseiller, incarnée dans l’oeuvre de Sully par Sully lui-même, et dans celle du cardinal par le président Jeannin, décédé à la même époque que le duc de Bouillon, ce qui justifie des portraits funèbres

94 antithétiques. C’est ce jugement porté par certains contemporains à la fin de sa vie qui a fini par former le canevas de la présentation du personnage sur le plan historiographique jusqu’à nos jours, et ce malgré une tentative de réhabilitation commandée par le cardinal de Bouillon en 170921. Le caractère rétrospectif des accusations portées contre Henri de La Tour amène à analyser chacun des événements de sa vie, dès sa jeunesse, comme une preuve du caractère méphistophélique de ce personnage dévoré par l’ambition. La sincérité de sa conversion en 1576 est ainsi systématiquement mise en doute. Ce jugement est fondé sur l’utilisation d’un nombre de sources limitées, essentiellement les Mémoires de ses contemporains. Pour le remettre en cause, et construire une figure du personnage, il faut utiliser des sources variées : actes notariés, correspondance22, coutume de Sedan, pièces des procès dans lesquels il fut impliqué23, ses propres mémoires, sources concernant la gestion de son patrimoine depuis son enfance24. L’étude systématique de ces sources – en particulier pour les occurrences de noms – permet de retracer les réseaux sociaux dans lesquels s’est inscrit Henri de La Tour et leurs évolutions, mais aussi d’appréhender sa fortune, sa santé25, le poids des rumeurs le concernant, les stratégies du personnage pour agir en son temps. Pour l’heure, il ressort de l’étude des sources et du bilan historiographique que Henri de La Tour, né en 1555 et décédé en 1623, fit preuve d’une grande capacité d’adaptation politique sous six rois successifs, comme nombre des contemporains de sa génération, tels Lesdiguières, Duplessis-Mornay ou Sully. Cette capacité d’adaptation avait pour fondement des réseaux sociaux colossaux qui se sont progressivement diversifiés et consolidés. Elle explique, avec l’arrivée d’une nouvelle génération au pouvoir dans les années 1610 et 1620, la naissance de rumeurs et l’utilisation des pamphlets pour éliminer un personnage en le maudissant. Cela fut facilité par son éloignement géographique et par ses problèmes de santé : paralysé par la goutte et de terribles maux de ventre, le vieux duc de Bouillon ne quittait plus guère Sedan, d’où il agissait par lettres et par représentants interposés tout en restant très attentif à la situation du royaume. En mars 1623, quelques jours avant sa mort, les visites reçues par son fils Frédéric-Maurice et effectuées par ce dernier lors de son séjour à la Cour à Paris montrent que les La Tour bénéficiaient encore d’un profond ancrage dans la société de l’époque26.

Une reconnaissance manquée

95 Henri de La Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, un personnage connu et mal connu

Bibliographie

Babelon Jean-Pierre, Henri IV, Paris, Fayard, 1982.

Barbichche Bernard et Dainville-Barbichche Ségolène de, Sully : l’homme et ses fidèles, Paris, Fayard, 1997.

Bouchcher Jacqueline, «Turenne » , dans Jouanna Arlette (dir.), Histoire et Dictionnaire des guerres de Religion, Paris, R. Laffont (Bouquins), 1998, p. 1340-1343.

Bouillon Henri de La Tour d’Auvergne, Mémoires de M. Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, depuis duc de Bouillon, adressés à son fils le Prince de Sedan, dans Collection universelle des mémoires particuliers relatifs à l’histoire de France, t. XLVII, XLVIII et XLIX, Londres / Paris, G.-J. Cuchet, 1789.

Bouillon Henri de La Tour d’Auvergne, Mémoires de Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, depuis duc de Bouillon, adressés à son fils le Prince de Sedan, Paris, Éd. du commentaire analytique du Code civil, (Nouvelle collection des mémoires pour servir à l’histoire de France, 1re sér., 11), 1838.

Bouillon Henri de La Tour d’Auvergne, Mémoires du vicomte de Turenne, depuis duc de Bouillon, 1565-1586, suivi de trente-trois lettres du roi de Navarre (Henri IV) et d’autres documents inédits, Paris, H. Laurens, 1901.

Carmona Michel, Richelieu : l’ambition et le pouvoir, Paris, Fayard, 1983.

Constant Jean-Marie, La Vie quotidienne de la noblesse française aux xvie-xviie siècles, Paris, Hachette (La Vie quotidienne), 1985.

Cuignet Jean-Claude, «Turenne » , dans Cuignet Jean-Claude, Dictionnaire Henri IV, Paris, Grancher (Témoignages pour l’histoire), 2007, p. 484-485.

D uccccini Hélène, Faire voir, faire croire : l’opinion publique sous Louis XIII, Seyssel, Champ Vallon (Époques), 2003.

G al Stéphane, Lesdiguières : princes des Alpes et connétable de France, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble (La Pierre et l’Écrit), 2007.

M arsollier Jacques, Histoire de Henry de La Tour d’Auvergne duc de Bouillon où l’on trouve ce qui s’est passé de plus remarquable sous les Regnes de Francois II, Charles IX, Henri III, Henri IV, la minorité de Louis XIII et les premières années du règne de Louis XIII, Paris, F. Barois, 1719, 3 vol.

Z uber Henri, «Recherches sur l’activité politique et diplomatique de Henri de La Tour, vicomte de Turenne, puis durc de Bouillon (1573-1623) » , thèse en histoire, Paris, École nationale des chartes, 1982, 2 vol. Une reconnaissance manquée

1. Propos de Méphistophélès dans Faust de Goethe (acte I). 2. C’est le titre que lui donne Henri de Navarre lui-même dans sa correspondance ; voir l’édition des trente-trois lettres d’Henri de Navarre accompagnant celle des Mémoires du duc de Bouillon par Baguenault de Puchesse (H. de La Tour d’Auvergne Bouillon, Mémoires du vicomte de Turenne, depuis duc de Bouillon, 1565-1586, suivi de trente-trois lettres du roi de Navarre (Henri IV) et d’autres documents inédits).

3. Il porta ce titre dès la mort de son père en 1557. 4. Il porta ce titre à partir de son mariage avec Charlotte de la Marck en octobre 1591. 5. Il apparaît cinquante-huit fois dans la biographie d’Henri IV par J.-P. Babelon, Henri IV.

6. S. Gal, Lesdiguières : princes des Alpes et connétable de France.

7. B. Barbiche et S. Dainville-Barbiche, Sully : l’homme et ses fidèles.

8. M. Carmona, Richelieu : l’ambition et le pouvoir.

9. J. Boucher, «Turenne » . 10. J.-C. Cuignet, «Turenne » . 11. H. Zuber, «Recherches sur l’activité politique et diplomatique de Henri de La Tour, vicomte de Turenne, puis durc de Bouillon (1573-1623) » . 12. J.-M. Constant, La Vie quotidienne de la noblesse française aux xvie-xviie siècles, chapi. ii, «Faire bon visage à la Cour » , p. 52. 13. H. de La Tour d’Auvergne Bouillon, Mémoires de Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, depuis duc de Bouillon, adressés à son fils le Prince de Sedan, éd. 1838, p. 5. 14. J.-P. Babelon, Henri IV, p. 267. Avec un titre de chapitre révélateur : «Peines d’amours perdues » . 15. D’après l’édition Cuchet de ses Mémoires, il aurait conseillé à Henri de Navarre de licencier immédiatement ses troupes après la victoire. Ce choix ni expliqué ni justifié est vivement condamné par l’éditeur (H. de La Tour d’Auvergne Bouillon, Mémoires de M. Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, depuis duc de Bouillon, adressés à son fils le Prince de Sedan, dans Collection universelle des mémoires particuliers relatifs à l’histoire de France, t. XLVII, XLVIII et XLIX). 16. Par son activité législative, il prépara le succès du textile, et il fut le fondateur de l’académie de Sedan. 17. Comme il le clamait lui-même en son temps et comme le prouve le dossier du procès (Arch. nat. Paris, U 801). 18. H. Duccini, Faire voir, faire croire : l’opinion publique sous Louis XIII, p. 315.

19. Il s’agissait, en mars 1574, de libérer Henri de Navarre et François d’Alençon de la Cour en prenant d’assaut le château de Saint-Germain-en-Laye pour faciliter leur évasion. 20. Comme en témoigne sa correspondance, voir la lettre d’Henri de La Tour à Le Vasseur, écrite à Sedan le 25 avril 1621 (Arch. nat. Paris, R2 53, fol. 206). De 1617 à 1623, il écrivit trente-sept lettres à Louis XIII et en reçut vingt du roi. Chaque fois, il propose ses services au roi et se justifie d’accusations diverses portées contre lui.

21. J. Marsollier, Histoire de Henry de La Tour d’Auvergne duc de Bouillon où l’on trouve ce qui s’est passé de plus remarquable sous les Regnes de Francois II, Charles IX, Henri III, Henri IV, la minorité de Louis XIII et les premières années du règne de Louis XIII.

22. J’ai recensé à ce jour quatre cent soixante-deux lettres adressées au duc de Bouillon, six cent vingt et une lettres dans lesquelles son nom est évoqué, et trois cent cinquante-neuf lettres écrites par lui. 23. En particulier, les pièces des affaires Biron et Entragues, qui démontrent non seulement qu’Henri de La Tour ne fut impliqué dans les interrogatoires sur la conjuration du maréchal Biron qu’après la mort de ce dernier afin de protéger le comte d’Auvergne et ses comparses, mais aussi qu’Henri IV avait réuni les preuves de son innocence bien avant de marcher sur Sedan en avril 1606 et qu’il ne s’agissait plus alors que de le soumettre de façon exemplaire (Arch. nat. Paris, U 801-U 803). 24. «Procès-verbal de création de ses tuteurs » (ibid., R2 49, fol. 515) ; «Inventaire après décès des biens de François III de La Tour, vicomte de Turenne, du 10 juin 1558 » (ibid., fol. 518). 25. Le croisement de diverses sources avec la correspondance de son épouse Élisabeth de Nassau permet de retracer un journal de santé d’Henri de La Tour, en particulier pour les dernières années de sa vie. 26. Lettre de Frédéric-Maurice de La Tour à sa mère Élisabeth de Nassau, Paris, 16 février 1623 (Arch. nat. Paris, 273 AP 180).

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TURENNE Henri de LA TOUR D’AUVERGNE, vicomte de

Maréchal de France, (Pr, puis C) (★ Sedan, Ardennes, 11.9.1611 † Sasbach, Bade-Wurtemberg, 27.7.1675). Fils de Henri, duc de Bouillon, prince régnant de Sedan, une des portes du royaume, et d’Élisabeth de Nassau, fille de Guillaume le Taciturne. ∞ 1651 Charlotte de Caumont-La Force (★ 1623 † 1666), fille du marquis de La Force, petite-fille du maréchal La Force, duc et pair de France, et de Jeanne de La Rochefaton ; sans enfant. Élevé dans le respect  de la tradition réformée de la maison de Bouillon, selon les principes de son précepteur, le pasteur David Tilenus, professeur à l’Académie de Sedan, puis à Paris, à l’Académie de Benjamin, rivale de celle de Pluvinel, Turenne fut envoyé par sa mère aux Pays-Bas en lutte contre l’Espagne, chez ses oncles les princes Maurice et Frédéric-Henri de Nassau, hommes de guerre expérimentés. Il participa au siège de Bois-le-duc, Pays-Bas (1629). Les affaires la principauté de Sedan et de la famille de Bouillon étaient au cœur de ses préoccupations. Son père mourut en mars 1623, un traité de protection fut signé avec la France ; le 17 novembre 1631, la duchesse douairière prêtait serment de fidélité à Louis XIII. Appelé à résider en France comme garant du loyalisme des Bouillon, Turenne reçut de Richelieu le commandement d’un régiment d’infanterie et participa désormais à la plupart des campagnes militaires françaises. En Italie, sous le maréchal de La Force, il se fit remarquer au siège de Casal, puis, en Lorraine, à celui de La Mothe. Il fut nommé maréchal de camp (1635). En Alsace, il fut blessé au siège de Saverne. En 1638, au siège de Brisach, il vécut l’expérience tactique de Bernard de Saxe-Weimar © qui lui fut utile plus tard. Il se retrouva en Piémont, sous les ordres du comte d’Harcourt, futur gouverneur d’Alsace, puis en Catalogne. Il fut nommé, à intervalles rapprochés, lieutenant général, puis maréchal de France (1643). Le 4 décembre de la même année, il reçut le commandement en chef de l’armée d’Allemagne. Il occupa la vallée du Rhin de Philippsbourg à Mayence, mais essuya un échec à Marienthal. Condé lui succéda et tous deux remportèrent la victoire de Nordlingen (1645). Demeuré seul à la tête de l’armée, travaillant en liaison étroite avec l’armée suédoise de Tortenson et de Wrangel, il occupa la Bavière dont l’électeur avait rompu le traité d’Ulm. Par la victoire de Zummershausen — et l’occupation de Prague par Koenigsmarck — fut donné un élan décisif aux négociations de paix à Münster et à Osnabruck (traités de Westphalie, 24 décembre 1648). Un épisode est à retenir en dehors des bonnes relations maintenues avec la République protestante de Strasbourg, sans cesse tentée de livrer son pont aux Impériaux, la révolte de Rosen © et des troupes weimariennes, non payées et refusant de servir aux Pays-Bas. Turenne fit arrêter Rosen et ramena les troupes dans leur devoir. L’aventure de la Fronde qui opposa Turenne au gouvernement de la reine-mère Anne d’Autriche et de Mazarin intéresse l’Alsace par l’équipée du comte d’Harcourt et, à Belfort, par celle du comte de La Suze. Elle est à retenir pour ses motivations : d’une part l’attachement de Turenne à la maison de Bouillon — fidélité au lignage (R. Mousnier) —, d’autre part, le sentiment de voir ses services mal récompensés. Turenne refusa, comme non important, le gouvernement de l’Alsace que lui offrit Mazarin. La recherche contemporaine tend à diminuer l’influence sur Turenne de la duchesse de Longueville, épouse du plénipotentiaire royal à Münster. Après différentes péripéties, hostilités et ralliements, amnistie et pardon royal, la victoire des Dunes, remportée par Turenne et l’armée royale sur Condé et les Espagnols, livra Dunkerque et permit la signature du traité des Pyrénées (1659) qui confirmait à la France ses possessions alsaciennes. Devenu pendant la paix ministre d’État et gouverneur du Limousin, il exerça son influence à la Cour, où Louvois ne l’aimait guère, et réorganisa la cavalerie. Son frère, qui avait épousé une catholique et s’était converti, mourut en 1652. Il venait de réaliser, par contrat, l’échange de sa principauté de Sedan contre les duchés-pairies de Château-Thierry et d’Albret, le comté d’Evreux. Turenne s’occupa de ses neveux, facilita en 1662 le mariage du nouveau duc de Bouillon avec Anne-Marie Mancini, une des nièces du cardinal Mazarin. Il perdit son épouse Charlotte de La Force, huguenote opiniâtre, en 1666, restitua la dot aux Caumont-La Force, et, par les soins de Bossuet, rejoignit la religion catholique deux années plus tard, coup funeste pour les huguenots de France, mais apprécié du roi et du pape. Le 5 août 1669, le neveu de Turenne, le duc d’Albret, était promu cardinal à 26 ans.

La guerre de Hollande permit à Turenne, nommé en 1655 colonel général de la cavalerie, puis en 1660, maréchal général des camps et armées du roi, de retrouver les champs de bataille sur le Rhin. En 1674, il couvrait l’Alsace pendant que le roi opérait en Franche-Comté. Les rapports avec Strasbourg devinrent plus étroits. L’occupation du Palatinat entraîna une première dévastation de ce dernier. L’entrée des Impériaux en Alsace donna lieu, de la part de Turenne, à une campagne d’hiver par-delà les Vosges. La victoire de Turckheim (janvier 1675) mit en fuite l’agresseur et obligea Impériaux et Brandebourgeois à repasser le Rhin. La suite des événements revêt toute la grandeur d’une tragédie antique: d’abord la valeur des chefs des armées en présence des deux côtés du Rhin, d’une part, Raimondo Montecuccoli, comte, général, ministre de l’empereur, de l’autre Turenne, puis la mort du héros, frappé à Sasbach, en pleine poitrine, « d’un malheureux coup de canon » (Mme de Sévigné), une mort telle qu’il l’eut souhaitée, enfin l’affliction du peuple, le retour et les funérailles, à l’abbaye de Saint-Denis, demeure des rois, avant les Invalides en 1800. « Il est mort aujourd’hui un homme qui faisait honneur à l’homme », déclara Monteccucoli ; bon connaisseur en matière d’« humanité ». L’Alsace était de nouveau ouverte à l’invasion. Dans un sermon célèbre, Bossuet devait, en 1686, brosser le parallèle Condé-Turenne. Chef de guerre, fin stratège, pratiquant aussi bien le « style indirect » qui vise à priver l’adversaire de ses ressources, que le « style direct » et la guerre de mouvement, aimé de ses soldats, ménageant quand il le pouvait les populations, homme d’État quand il était à la Cour, sensible à ses prérogatives de « prince étranger » et mettant en valeur avec habileté ses biens fonciers et ses charges, mais sans être un de ces « entrepreneurs de guerre » que stigmatisent volontiers les historiens américains, dépassant les intérêts d’une « Maison » particulière, voire d’une religion, refusant d’être chef de parti, d’une simplicité extrême, Turenne est devenu, malgré lui, « un héros national » (J. Bérenger), participant de près à « la mythologie du Rhin » et familier du Magistrat de la République de Strasbourg.

Actes du Colloque International sur Turenne et l’art militaire (oct. 1975), Paris, 1978; G. Livet, L’intendance d’Alsace sous Louis XIV, Strasbourg, 1956 (rééd. augmentée, Strasbourg, 1991); J. Bérenger, Turenne. Paris, 1987 ; X. T., « Le maréchal (de) Turenne, acteur du dialogue franco-allemand », Dernières Nouvelles d’Alsace du 16.8.2000 (sur le monument érigé à Sasbach, près d’Offenbourg, en 1782 par ordre du cardinal Louis de Rohan, détruit par les nazis en 1940, inauguré le 5 octobre 1945 par le général de Gaulle, cédé à la commune de Sasbach en 2000).

Georges Livet (2001)

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mardi 7 avril 2015 , par HistoireDuMonde.net

henri de la tour d'auvergne vicomte de turenne

(Sedan, 1611 - Salzbach, Bade, 1675.) Maréchal de France. Fils cadet du précédent et d’Élisabeth de Nassau, il est élevé dans le protestantisme. Ses premières armes, il les fait dès sa quinzième année sous la conduite de ses oncles Maurice et Henri de Nassau. C’est en 1630 que Louis XIII l’appelle à son service et l’envoie secourir Casal à la tête d’un régiment. Dans les années qui suivent, Turenne sert dans les pays rhénans et se distingue en de nombreuses rencontres sous le cardinal de La Valette. Maréchal de camp en 1635, il est blessé devant Saverne l’année suivante et contribue en 1638 à la victoire de Brisach remportée par Saxe-Weimar sur les Impériaux. En 1640, on le retrouve en Piémont où il s’empare de Turin et de Moncalvo. Ces succès lui valent le titre de lieutenant général en 1642. Les intrigues de son frère Bouillon ne font pas obstacle à son avancement. Après la prise de Trino en 1643, Turenne reçoit le bâton de maréchal, à l’âge de 32 ans seulement. En 1644, investi du commandement de l’armée d’Allemagne, il défait les Bavarois à Donaueschingen, puis à Fribourg avec le duc d’Enghien. Mais il se laisse surprendre et battre à Marienthal par Mercy l’année suivante. Il prend sa revanche peu après avec le duc d’Enghien à Nordlingen. En 1647, le concours des Suédois lui permet d’envahir la Bavière et de contraindre l’électeur à un armistice. Les engagements n’ayant pas été respectés du côté bavarois, les Français reprennent les hostilités. La victoire de Turenne sur les Impériaux à Sommershausen leur ouvre la route de Munich.

Lorsque éclate la Fronde, Turenne se montre d’abord hésitant quant à la conduite à tenir à l’endroit de la Cour. Son frère Bouillon, peut-être aidé par une gratification de 500 000 livres selon Dubuisson-Aubenay, parvient à le dresser contre Mazarin, mais ses troupes, débauchées par le cardinal moyennant 800 000 livres, ne le suivent pas. Il doit se retirer précipitamment en Hollande en mars 1649. Revenu à Paris après la paix de Rueil qui l’amnistie nommément, il soutient la querelle des princes en apprenant leur arrestation. Condé libéré, il le suit à Stenay où il est bientôt rejoint par Madame de Longueville* qui lui fait tourner la tête. L’influence de cette dangereuse personne s’ajoute à l’esprit de famille pour le déterminer à traiter avec les Espagnols et les Impériaux, qu’il conduit jusqu’à Guise. Mais, obligé par une manoeuvre de du Plessis-Praslin d’assurer ses arrières, il doit se rapprocher des Pays-Bas. Les armées royales lui infligent une défaite sévère à Rethel, le 15 décembre 1650. Quand on songe au danger qu’il a représenté pour la France à cette époque, on peut se demander si son ralliement total et définitif à la Cour en mai 1651, après l’éloignement provisoire de Mazarin, est vraiment l’effet du seul loyalisme. Il semble que, tempérament jaloux, il ait pris ombrage de la préférence accordée par Condé à Nemours. Peut-être aussi crut-il servir mieux son prestige personnel en se présentant en rival du seul capitaine français qui le valût. Quoi qu’il en soit, il ne devait plus varier. En dépit des offres et des intrigues, son épée défendra désormais la Cour avec constance. En 1652, il redresse la situation gravement compromise des troupes royales grâce à une série de succès : en mars, il sauve le roi à Jargeau ; en avril, à Bléneau, il répare le désastre d’Hocquincourt ; en mai, il prend Étampes au parti des princes ; en juillet, il livre au faubourg Saint-Antoine un combat qui eût causé la perte de Condé* sans l’intervention du canon de la Bastille ; en octobre, il ramène le roi à Paris ; enfin, en décembre, il prend Château-Porcien et Vervins.

Après cette année bien remplie, créé gouverneur du Limousin et ministre d’État, Turenne repousse Condé qui avait atteint la Picardie (1653), délivre Arras (août 1654), s’empare de Landrecies et de la ville de Condé (1655) et remporte la bataille des Dunes (juin 1658) qui, contraignant Dunkerque à la reddition, permet la conquête d’une partie de la Flandre et contribue à la conclusion de la paix des Pyrénées*. Ces actions d’éclat sont récompensées en 1660 par l’octroi du titre exceptionnel de e maréchal général des camps et armées du roi ». Peut-être eût-il été fait connétable s’il avait été catholique. Mais il ne devait abjurer qu’en 1668, deux ans après la mort de Charlotte de Caumont qu’il avait épousée en 1652. Pour le moment, il réorganise les armées et prépare la guerre de Dévolution* (1667-1668) au cours de laquelle il s’empare personnellement de Charleroi et de Tournai. Dans la guerre de Hollande*, ayant éprouvé quelques difficultés face à Montecucculi en 1673, il prend sa revanche en juin 1674 dans la victoire de Sinzheim qui le rend maître du Palatinat. Poursuivi ensuite par les Impériaux, il les vainc encore à Enzheim en octobre 1674 mais doit évacuer l’Alsace. L’année suivante, il réussit un enchaînement de manœuvres d’une rare audace, bousculant les Impériaux près de Mulhouse en décembre 1674 et les battant complètement à Turckheim en janvier 1675. Quelques semaines après, l’Alsace est entièrement aux mains des Français. Sa gloire est alors à son sommet. Paris lui fait un accueil triomphal.

L’été suivant, il attire Montecucculi dans une situation difficile entre Bade et Rhin, près de Salzbach, et se prépare à lui livrer bataille quand un boulet de canon l’abat le 27 juillet 1675. La nation apprend la nouvelle avec une immense douleur. Les plus grands honneurs sont rendus au maréchal général. Sa dépouille est ensevelie à Saint-Denis (elle devait être respectée en 1793 et transférée plus tard, en 1800, aux Invalides). Turenne a laissé des Mémoires allant de 1643 à 1658 et des lettres. Napoléon Ier a écrit un Précis sur ses guerres.

sources : Dictionnaire de l’histoire de France Perrin sous la direction de Alain Decaux et André Castelot .ed Perrin 1981

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Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675), biscuit de la série des

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henri de la tour d'auvergne vicomte de turenne

Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675), biscuit de la série des "Hommes illustres de la France"

Description, caractéristiques matérielles, lieux et dates, données historiques, localisation de l'œuvre, bibliographie, expositions, notices liées (5), descartes (1596-1650), biscuit de la série des "hommes illustres de la france", jacques-bénigne bossuet (1627-1704), prélat et écrivain, de la série des "hommes illustres de la france", le président mathieu molé, fénelon (1651-1715), biscuit de la série des "hommes illustres de la france", charles de sainte-maure, duc de montausier (1610-1690).

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Type(s) de contenu et mode(s) de consultation :  Texte noté : sans médiation

Auteur(s) :  Robin, Jean (S.J., Le P.)   Voir les notices liées en tant qu'auteur

Titre(s) :  Discours funebre pour tres-haut & tres-puissant prince, monseigneur Henry de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, comte de Negrepelisse, Castillon & Lyura, &c. mareschal general des camps & armées du Roy, colonel general de la cavalerie legere, gouverneur & lieutenant general pour Sa Majesté en la province de haut & bas Limosin [Texte imprimé]. Prononcé en l'eglise collegiale de Saint Jean-Baptiste de Chaumont en Baßigny, le trentiéme aoust 1675. Par le R. P. Jean Robin de la Compagnie de Jesus.

Publication :  [S.l., 1675]

Description matérielle :  26 p. ; in-4

Note(s) :  Bandeau aux armes de France et de Navarre gr. sur bois

Autre(s) forme(s) du titre :  - Transcription moderne du titre : Discours funèbre pour très-haut et très-puissant prince, monseigneur Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne...

Sujet(s) :  Turenne, Henri de La Tour d'Auvergne (1611-1675vicomte de) (HL)

Identifiant de la notice  :  ark:/12148/cb31227882b

Notice n° :  FRBNF31227882

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Un récit de Turenne à Versailles

Publié le 10/04/2024

Un récit de Turenne à Versailles

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Passionné d’histoire et de cartographie, amoureux de la France profonde et de ses paysages, Foucauld de Soras arpente depuis plusieurs années la vicomté de Turenne.

Touché par son histoire singulière, l’auteur entraîne le lecteur de ce premier roman particulièrement bien documenté au cœur d’un XVIII e  siècle bouillonnant, débordant d’intrigues politiques et d’aventures haletantes, entre la Vicomté de Turenne et la cour de Versailles.

Philippe de Joviac, jeune ingénieur géographe des armées du roi Louis XV, voit sa vie basculer lors de la bataille de Philippsbourg en 1734. Les rencontres qu’il y fera l’emmèneront de Versailles à la Vicomté de Turenne, aux confins du Bas-Limousin et du Quercy.

Malgré lui, il sera l’un des artisans du rattachement à la couronne de la dernière terre autonome au milieu de la France.

Cartographe précurseur, rival de Cassini, Philippe de Joviac ne sait pas encore que sa carte détaillée de la Vicomté bousculera sa vie et fera de lui le jouet des grands du royaume, dans cette cour de Versailles où tous les coups sont permis.

Le duc de Noailles, assoiffé de revanche et de pouvoir, arrivera-t-il à faire main basse sur les terres et riches plantations de tabac du duc de Bouillon, Grand Chambellan et vicomte de Turenne ? Jusqu’où le chevalier de Joviac sera-t-il prêt à aller pour préserver cette terre turennoise qu’il a adoptée ? Le premier volet des aventures signées Foucault de Soars apporte des réponses dans ce livre qui détaille les faits historiques qui ont conduit au rattachement de la Vicomté de Turenne au royaume de France. 

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Cinq romans français qui vont vous saisir par leur style

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Langue du XVIIe siècle, écriture du silence... Le style est prégnant dans la littérature française. Voici cinq romans qui méritent une place sur votre table de chevet.

Disons le d’emblée : la littéraire française est trop vaste, trop riche, pour qu’on puisse arbitrairement désigner quelques romans comme les plus dignes de figurer dans cette liste. Le choix fut difficile et les renoncements, nombreux. Voici cependant un florilège non exhaustif d’œuvres dont le style a retenu notre attention.

  • La Princesse de Clèves (1678), Madame de La Fayette

« Dans les dernières années du règne d'Henri Second » , Madame de Chartres introduit à la cour sa fille de seize, dont la beauté n'a d'égale que la vertu. Dans un environnement où les faux-semblants et la mondanité règnent en maîtres, Mademoiselle de Chartres étonne et séduit par son charme et sa douceur. Mariée au prince de Clèves, qu'elle apprécie sans l'aimer, la jeune femme rencontre lors d'un bal le duc de Nemours, dont elle tombe éperdument amoureuse. Commence alors une lutte intérieure entre devoir et passion, honneur et amour.

Paru en 1678, La Princesse de Clèves est considéré comme l’un des premiers «romans modernes» de la littérature française, ouvrant la voie aux romans d’analyse ou psychologiques. La narration devient le prétexte, la toile de fond d’une étude des états d’âme et des passions des personnages. Si l’histoire - un amour impossible - semble convenue, c’est bien le style de Madame de La Fayette qui donne au récit sa finesse et sa pertinence, employant fréquemment le vocabulaire galant. De longues phrases où se succèdent les propositions relatives et les termes précieux viennent caractériser cette langue. L’utilisation régulière du monologue intérieur symbolise, quant à elle, la subtilité de cette écriture, permettant une exploration de la complexité du sentiment amoureux et conjugal.

  • Les Liaisons dangereuses (1782), Choderlos de Laclos

Couple machiavélique s’il en est, la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont ont donné au genre épistolaire ses plus belles lettres de style, à défaut de noblesse. Alors que l’amant de la marquise, le comte de Gercourt, l’a quittée pour épouser la jeune et vertueuse Cécile de Volanges, elle décide de se venger de lui en poussant Valmont à déniaiser Cécile avant son mariage. Le vicomte, quant à lui, s’est lancé le défi de séduire et corrompre la prude madame de Tourvel. Au gré de leur correspondance et celle de leurs victimes se dévoilent les rouages de l’art libertin, de ses jouissances et de ses risques.

Roman majeur du XVIIIe siècle, Les Liaisons dangereuses s’inscrit dans la tradition des romans épistolaires, forme littéraire dont il représente une sorte d’aboutissement et de perfection. La polyphonie des différentes lettres rend compte d’une parfaite maîtrise de la langue : chaque personnage possède un style propre, lequel définit non seulement une façon de parler mais dévoile aussi une manière de penser, un caractère, voire des sentiments. Car dire «J’aime» n’est pas l’unique façon de se déclarer: une phrase en apparence quelconque, un mot, une virgule même, en disent parfois beaucoup plus du cœur de l’homme, pourvu qu'on sache lire entre les lignes. Tout est affaire de style, et dès lors il ne s’agit plus de voir ce qui est écrit, mais de deviner ce qui ne l’est pas. Le jeu n’est pas sans danger : à trop manipuler ce langage de l’amour, certains personnages s’y perdront.

  • Illusions Perdues (1837 - 1843), Balzac

Jeune poète de province, Lucien de Rubempré pense conquérir par sa fortune et célébrité lorsque sa protectrice, madame de Bargeton, l’emmène à Paris. Naïf et plein d'espoir, peu au fait des subtilités et des vicissitudes de la vie mondaine, il s'efforce de se frayer un chemin vers la gloire dans les mondes retors et hypocrite de la littérature et du journalisme. S’il connaît à ses débuts un certain succès, se liant d’amitié avec quelques journalistes habiles et d’amour avec une jeune comédienne, ce «grand homme de province» va par la suite déchanter, trahi par un système dont il pensait s’être fait aimer par le sacrifice de ses idéaux. Sa disgrâce sera à la hauteur de son ascension.

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henri de la tour d'auvergne vicomte de turenne

IMAGES

  1. Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne

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  2. HENRI de la TOUR d'AUVERGNE, vicomte de TURENNE French military

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  3. Marshal Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne , 1675. Found

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  4. Henri de la Tour d'Auvergne, Vicomte de Turenne

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  5. Portrait of Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675

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  6. Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675) French

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VIDEO

  1. Dans les arrière-cuisines de la presse et de l’édition

  2. L'Auvergne à vélo : descente volcanique, montée d'adrénaline

  3. Tour d'Auvergne

  4. Village de Turenne en Corrèze

  5. Tour Auto 2023

COMMENTS

  1. Henri de La Tour d'Auvergne (1611-1675)

    Issu de l'illustre Maison de La Tour d'Auvergne dont descend la reine de France Catherine de Médicis, il est le fils cadet d'Henri de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon et prince souverain de Sedan, vicomte de Turenne, premier gentilhomme de la chambre d'Henri IV, maréchal de France en 1592.

  2. Henri de La Tour d'Auvergne (1555-1623)

    Henri de La Tour d'Auvergne (Joze, 28 septembre 1555 - Sedan, 25 mars 1623) est un prince de Sedan, principauté entre royaume de France et Saint-Empire, après avoir été d'abord militaire en même temps que vicomte de Turenne et duc de Bouillon. Il appartient à la maison aristocratique de La Tour d'Auvergne issus des derniers ...

  3. Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne (FranceArchives)

    Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne. Sedan, 11 septembre 1611 - Salzbach (Allemagne), 27 juillet 1675. Partager : Date : 1611. Auteur du texte : Sacchi, Henri. Détail de L'Entrée du roi à Dunkerque (Turenne est à gauche, le roi à droite) Tenture de l'Histoire du roi d'après Charles Le Brun, 1668.

  4. Henri de La Tour d'Auvergne vicomte de Turenne duc de Bouillon

    Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, duc de Bouillon. Maréchal de France (château de Joze, près de Clermont, 1555-Sedan 1623). Rallié à Henri de Navarre en 1576, lieutenant général du haut Languedoc et de la Guyenne (1580), il prit Stenay sur les Ligueurs (1591).

  5. Biographie de TURENNE HENRI DE LA TOUR D'AUVERGNE vicomte de

    FRANCE, histoire, du XVIe s. à 1715. Biographie de TURENNE HENRI DE LA TOUR D'AUVERGNE vicomte de. Sans doute le plus grand homme de guerre qu'ait produit la France avant Napoléon.

  6. Turenne (1611

    Un soldat vulnérable côté coeur. Le futur maréchal vient au monde à Sedan, le 11 septembre 1611, au foyer d'Henri de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, prince de Sedan et vicomte de Turenne (Turenne, dans le département actuel de la Corrèze, compte aujourd'hui parmi les plus beaux villages de France).

  7. Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675)

    Henri de La Tour d'Auvergne, Vicomte de Turenne (1611-1675) After Philippe de Champaigne (1602-1674); after Robert de Nanteuil, engraver (1623-1678) 17th century Oil on canvas CH/41/0333 The Viscount of Turenne, seen in this portrait, was one of the greatest generals during the reigns of Louis XIII and Louis XIV.

  8. Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne

    Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne. Maréchal de France (Sedan 1611-Sasbach, Bade, 1675), second fils d'Henri, duc de Bouillon, et petit-fils par sa mère, Élisabeth de Nassau, de Guillaume le Taciturne.

  9. Henri de La Tour d'Auvergne, Viscount of Turenne

    See battles. Signature. Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne (11 September 1611 - 27 July 1675), commonly known as Turenne [ty.ʁɛn], was a French general and one of only six Marshals to have been promoted Marshal General of France. The most illustrious member of the La Tour d'Auvergne family, his military exploits over ...

  10. Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne

    Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne (born Sept. 11, 1611, Sedan, Fr.—died July 27, 1675, Sasbach, Baden-Baden) French military leader, marshal of France (from 1643), one of the greatest military commanders during the reign of Louis XIV.

  11. Turenne

    Réputé le « plus grand homme de guerre avant Napoléon », Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, a été de toutes les batailles. Ce fils de maréchal, né le 11 septembre 1611, est initié dès sa jeunesse à l'art de la guerre.

  12. Turenne (1611-1675)

    Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, est né à Sedan en 1611. Il est le deuxième fils du duc de Bouillon, prince de Sedan et d'Élisabeth de Nassau, elle-même fille de Guillaume le Taciturne, fondateur de la République des Provinces-Unies de Hollande. Il fait ses premières armes au service des princes de Nassau.

  13. Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne

    Contexte historique. Un portrait à l'attribution incertaine. S'il l'identification du modèle ne fait pas de doute - il s'agit d'Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675) -, la date de réalisation de l'œuvre et son attribution précise restent à ce jour incertaines.

  14. Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne

    Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne. Type of object. Gravure. History. Collector / Previous owner / Commissioner / Archaeologist / Dedicatee. Dernière provenance : Rothschild, baron Edmond de. Acquisition details. don. Acquisition date. 1935. Location of object. Current location. Réserve Edmond de Rothschild.

  15. Henri de La Tour d'Auvergne (1611-1675)

    Henri de La Tour d'Auvergne, dit Turenne, né le 11 septembre 1611 au château de Sedan et mort le 27 juillet 1675 près de Sasbach , est un gentilhomme et célèbre militaire français passé à la postérité sous le nom que lui donne son titre de courtoisie de vicomte de Turenne.

  16. Henri de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, un personnage connu et

    Henri de La Tour d'Auvergne, né en 1555 et décédé en 1623, vicomte de Turenne et prince de Sedan, est un personnage à la fois connu et méconnu actuellement dans l'historiographie actuelle des guerres de Religion, du règne d'Henri IV et de la régence de Marie de Médicis.

  17. TURENNE Henri de LA TOUR D'AUVERGNE, vicomte de

    TURENNE Henri de LA TOUR D'AUVERGNE, vicomte de. Maréchal de France, (Pr, puis C) (★ Sedan, Ardennes, 11.9.1611 † Sasbach, Bade-Wurtemberg, 27.7.1675). Fils de Henri, duc de Bouillon, prince régnant de Sedan, une des portes du royaume, et d'Élisabeth de Nassau, fille de Guillaume le Taciturne. ∞ 1651 Charlotte de Caumont-La Force ...

  18. Henri de la Tour vicomte de Turenne humaniste et protestant

    du fameux maréchal, Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne. Celui-ci n'avait pas laissé à son fils le soin de rendre illustre le nom de leur antique lignée. Ce sera l'occasion de revenir au xvi" siècle, objet pre mier et constant de nos études, époque de grande contes tation dont il faut toujours affirmer, après Henri Hauser,

  19. Henri de La Tour d'Auvergne, Duke of Bouillon

    Henri de La Tour d'Auvergne (titular Duke of Bouillon, jure uxoris, comte de Montfort et Negrepelisse, vicomte de Turenne, Castillon, et Lanquais) (28 September 1555 - 25 March 1623) was a member of the powerful (then Huguenot) House of La Tour d'Auvergne, Prince of Sedan and a marshal of France.

  20. Turenne (Henri II de La Tour d'Auvergne, vicomte de)

    Turenne (Henri II de La Tour d'Auvergne, vicomte de) mardi 7 avril 2015, par HistoireDuMonde.net. o. (Sedan, 1611 - Salzbach, Bade, 1675.) Maréchal de France. Fils cadet du précédent et d'Élisabeth de Nassau, il est élevé dans le protestantisme.

  21. Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne

    Alsace was saved. Battlefield death of Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, who was killed by a cannon shot on July 27, 1675. In June 1675 Turenne was on the east bank of the Rhine maneuvering against the Italian field marshal in imperial service, Raimondo Montecuccoli, for the control of the crossing near Strassburg. The armies ...

  22. Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675), biscuit de

    Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675), biscuit de la série des "Hommes illustres de la France" 1700 / 1800 (XVIIIe siècle) Manufacture de Sèvres. Lieu de création : Sèvres (Ile-de-France = Ile de France->Hauts-de-Seine = Hauts de Seine) ; Sèvres (Ile-de-France = Ile de France->Hauts-de-Seine = Hauts de Seine) OA 11059.

  23. Henri de La Tour d'Auvergne, viscount de Turenne summary

    Henri de La Tour d'Auvergne, viscount de Turenne, orig. Henri de La Tour d'Auvergne, (born Sept. 11, 1611, Sedan, France—died July 27, 1675, Sasbach, Baden-Baden), French military leader. He earned his reputation as a military leader in the Thirty Years' War, especially with the capture of Turin (1640).

  24. BnF Catalogue général

    Type(s) de contenu et mode(s) de consultation : Texte noté : sans médiation Auteur(s) : Robin, Jean (S.J., Le P.) Voir les notices liées en tant qu'auteur Titre(s) : Discours funebre pour tres-haut & tres-puissant prince, monseigneur Henry de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, comte de Negrepelisse, Castillon & Lyura, &c. mareschal general des camps & armées du Roy, colonel general de ...

  25. Un récit de Turenne à Versailles

    Le premier roman de Foucauld de Soras plonge le lecteur dans une période qui a débouché sur le rattachement de la Vicomté de Turenne au royaume de France. ...

  26. Cinq romans français qui vont vous saisir par leur style

    Langue du XVIIe siècle, écriture du silence... Le style est prégnant dans la littérature française. Voici cinq romans qui méritent une place sur votre table de chevet.