EN IMAGES. Découvrez la future église orthodoxe de Paris

Le site du projet du Centre Spirituel et Culturel Orthodoxe Russe se trouve à proximité de la tour Eiffel en bordure des berges de la Seine et non loin du pont Alexandre III, tsar de toutes les Russies.

Actuellement occupé par l'ancien immeuble de « Météo France » à Paris, le site du projet du Centre Spirituel et Culturel Orthodoxe Russe se trouve à proximité de la tour Eiffel en bordure des berges de la Seine et non loin du pont Alexandre III, tsar de toutes les Russies. Ce programme est composé de quatre entités distinctes : une église orthodoxe, un centre paroissial, une école, un centre culturel comprenant une librairie, des salles d'exposition et un café. Afin d'insérer finement le projet dans le tissu existant, en termes d'esthétique mais aussi de fréquentation, le volet paysager a été particulièrement développé. La première pierre devrait être posée durant le printemps 2014.

eglise orthodoxe tour eiffel

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Bientôt une église orthodoxe russe près de la Tour Eiffel

eglise russe

Au pied de la Tour Eiffel

Toit en verre, cinq dômes dorés, vue de nuit, couverture de verre, vue du ciel.

eglise orthodoxe tour eiffel

  • La Tour Eiffel bientôt protégée par des panneaux de verre ?

Au pied de la Tour Eiffel - eglise russe

  • Un tronçon de l'escalier d'origine de la Tour Eiffel vendu près de 275.000 €

Cinq dômes dorés - eglise russe

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À la découverte des églises orthodoxes de Paris

Depuis l’apparition, dans le paysage parisien classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco, de la toute nouvelle cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité, une nouvelle curiosité pour les lieux de culte orthodoxe à Paris et sa région se fait sentir.

En décembre 2016, un nouveau lieu de culte a été consacré par le Patriarche Cyrille à deux pas du Musée du Quai Branly et de la Tour Eiffel.

eglise orthodoxe tour eiffel

Cette merveille d’architecture contemporaine avec ses coupoles dorées et son style minimaliste a été conçue par les architectes Wilmotte & Associés, tout comme les espaces qui l’entourent et abritent un centre culturel avec salles d’exposition et pôle éducatif. Coiffée de cinq bulbes totalement lisses et recouverts de feuilles d’or très pâle, sa plus haute croix culminant à plus de 36 mètres, elle s’est très harmonieusement intégrée au paysage des bords de Seine par l’élégance de ses matériaux et de ses couleurs, un camaïeu de blanc, grège, gris et or…

 Avant elle, la communauté russe avait l’habitude de se rendre à l’église de la rue Daru. Construite grâce à une souscription, elle a été consacrée en 1861 et dédiée à Saint Alexandre Nevsky, prince de Novgorod et grand héro de la Russie. Conçue sur un plan en forme de croix grecque, elle est entièrement décorée de fresques et de bois doré à l’intérieur alors que l’extérieur est de style byzantin moscovite avec cinq petits bulbes dorés - le chiffre cinq faisant référence au Christ accompagné des quatre évangélistes - surmontés d’une croix.

Pablo Picasso épousa Olga Khokhlova dans l'église de la rue Daru.

C’est dans cette église aujourd’hui classée aux Monuments Historiques que, le 12 juillet 1918, Pablo Picasso épousa la danseuse russe Olga Khokhlova qui appartenait à la troupe des Ballets Russes de Diaghilev. Leurs témoins n’étaient ni des peintres, ni des danseurs, mais des poètes : Jean Cocteau, Max Jacob et Guillaume Apollinaire !

Rue George Bizet, près du Pont de l’Alma, vous trouverez une autre cathédrale rattachée quant à elle au rite grec de Constantinople. De style romano-byzantin, Saint Etienne (dit aussi Saint Stéphane) fut inaugurée en 1895 : si son architecture est assez sobre avec sa large coupole sur pendentifs, l’intérieur est largement décoré de fresques et d’une riche iconostase en marbre. C’est là qu’eurent lieu les funérailles de la célèbre cantatrice Maria Callas en 1977 !

Il existe encore bien d’autres églises orthodoxes plus modestes à découvrir dans Paris, comme celle du 91 rue Lecourbe, charmante et au fond d’une cour, ou celle du 93 rue de Crimée qui possède un curieux porche en bois décoré au milieu d’un îlot de verdure !

Article du 09/11/2023

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Bientôt une cathédrale orthodoxe russe à l’ombre de la tour Eiffel

Après quatre ans d’une procédure parfois chaotique, la Fédération de Russie et l’architecte Jean-Michel Wilmotte ont dévoilé vendredi 17 janvier les plans du futur centre orthodoxe du quai Branly, qui comportera un lieu d’exposition, une cathédrale, un centre cultuel ainsi qu’une école. Un projet qui va coûter 100 millions d’euros à la Russie.

  • François-Xavier Maigre   ,
  • le 17/01/2014 à 19:46
  • Modifié le 17/01/2014 à 19:50

Lecture en 3 min.

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Cinq bulbes dorés à quelques pas de la tour Eiffel : les Parisiens devront s’accoutumer à cette vision insolite. Après quatre ans de procédure, le futur centre orthodoxe russe voulu par la fédération de Russie sortira de terre d’ici à deux ans. Un processus « qui n’a pas été facile et même parfois dramatique », a reconnu sans ambages le chef de l’intendance du Kremlin, Vladimir Kojine, en présentant à la presse, vendredi 17 janvier, les plans du centre qui s’élèvera sur le quai Branly, à la place de l’ancien siège de Météo France, acquis en 2010 par Moscou .

Un responsable russe n’hésite pas à comparer ce projet au Pont Alexandre III, pour le lien qu’il tisse entre les deux nations. « Nous allons faire tout le possible pour que ces travaux en plein centre de Paris ne durent pas trop, a précisé Vladimir Kojine, devant une forêt de micros et de caméras. Dans très peu de temps, les parisiens et les touristes qui visitent la capitale pourront admirer un nouvel ensemble architectural qui fera partie désormais de son visage ».

L’ensemble présenté vendredi par l’architecte Jean-Michel Wilmotte (désigné l’an passé pour reprendre la main après l’éviction soudaine du lauréat initial en raison des réticences esthétiques exprimées par les autorités françaises) séduit par la sobriété de ses lignes. Le projet final s’articule autour de quatre bâtiments distincts : un centre culturel, une église, un centre cultuel (comprenant amphithéâtre, bibliothèque et bureaux du clergé) ainsi qu’une école franco-russe destinée à accueillir 150 élèves russophones franciliens.

À deux pas de la Seine, une nouvelle voie piétonne va être percée

« Nous avons souhaité former un îlot très ouvert », souligne l’architecte, qui projette d’ouvrir une nouvelle voie piétonne, plantée d’arbres, de 115 mètres de long, partant du bout de l’avenue Rapp en direction de la Seine. « Ce passage sera accessible au public dans la journée ; les parisiens pourront l’emprunter à l’ombre des bâtiments ». La conception résolument aérée du projet (4 655 mètres carré de surface construite alors que les bureaux de Météo France s’étendaient sur 8 470 mètres carré) permettra en outre de valoriser davantage les façades du Palais de l’Alma, jusqu’alors peu visibles. Jardins et promenades agrémenteront le site. « Nous avons souhaité intégrer ce centre le plus possible dans l’urbanisme parisien », insiste Jean-Michel Wilmotte.

Conçus selon un principe d’horizontalité, les futurs bâtiments alterneront la pierre de Bourgogne – identique à celle de Notre-Dame de Paris – et un lit de verre, dont l’alliance assurera « une grande quiétude » selon son concepteur. Quant aux canons de l’orthodoxie, ils seront respectés à la lettre, avec l’édification de cinq bulbes dorés. La plus haute croix culminera à 35 mètres. Toutefois, la hauteur globale du bâtiment se veut modeste (18 mètres alors que le plan local d’urbanisme autorisait 22 mètres) ; une manière d’harmoniser, explique ses promoteurs, le site avec les édifices environnants.

Un projet qui pourrait s’élever à 100 millions d’euros pour la Russie

Jean-Michel Wilmotte dit avoir été intimement marqué par ses deux rendez-vous avec le patriarche de Moscou – « parmi les plus émouvants de ma vie professionnelle », a-t-il confié devant la presse – Kirill ayant lui-même pris le crayon pour suggérer des rectifications. « Une collaboration d’une grande intelligence », assure-t-il.

La réalisation du projet, dont le coût pourrait s’élever à 100 millions d’euros, sera confiée à l’entreprise Bouygues tandis que les fresques intérieures seront l’œuvre d’artistes russes, sans doute issus d’un grand atelier de Saint-Pétersbourg. Évêque orthodoxe russe en France, Mgr Nestor de Chersonèse salue « la beauté » d’un projet auquel il conviendra désormais « de donner un sens, un contenu ».

La cathédrale parisienne de la Trinité ?

« Destiné à la communauté orthodoxe de France, ce lieu jouera également un rôle important pour l’Église de Russie en permettant une ouverture vers la société occidentale, l’Église catholique », souligne-t-il. Le nom de la future cathédrale ? Il appartient au patriarche de Moscou d’en décider, précise Mgr Nestor…

Si rien n’est arrêté, l’idée de consacrer cette cathédrale parisienne à la Sainte Trinité pourrait s’imposer comme un choix naturel, alors que l’Église russe a célébré en 2013 les 700 ans de la naissance de saint Serge de Radonège (1313-1392), l’un des saints les plus populaires du pays. C’est cet ermite qui fonda au milieu du XIV siècle la Laure de la Trinité-Saint-Serge, où Andreï Roublev réalisa la célébrissime icône de la Trinité. Ce choix manifesterait, pour Mgr Nestor, « une image d’harmonie, de communion, pour vaincre la haine de ce monde ».

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La coupole dorée d’une cathédrale russe orthodoxe hissée aux abords de la tour Eiffel

La cathédrale de la Sainte-Trinité doit être inaugurée en octobre, après plusieurs années de tractations architecturales et diplomatiques.

Le Monde avec AFP

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La coupole de la cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité a été hissée samedi quai Branly à Paris.

Le premier des cinq bulbes de la future cathédrale orthodoxe de Paris, sur les berges de la Seine, a été hissé samedi 19 mars à 37 mètres du sol par une grue, en présence d’officiels français et russes et d’une poignée de fidèles.

Cette coupole de huit tonnes a été fabriquée à partir de matériaux composites par l’entreprise bretonne Multiplast, spécialisée dans les coques de bateaux de course. En tout, 90 000 feuilles d’or seront nécessaires pour recouvrir les cinq bulbes.

La cathédrale de la Sainte-Trinité, qui doit être inaugurée en octobre, est l’aboutissement d’un projet lancé en 2007 par le patriarche de l’Eglise orthodoxe russe Alexis II (mort en décembre 2008), avec le soutien de Nicolas Sarkozy.

Un premier projet refusé par Delanoë

L’Etat russe avait acheté en 2010 quai Branly, non loin de la tour Eiffel, un terrain de 4 000 m 2 où se dressait le siège de Météo-France, dans un secteur très protégé par les règles d’architecture et du patrimoine. Le premier projet d’église a été refusé pour des raisons architecturales par l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë.

C’est finalement le projet de Jean-Michel Wilmotte qui avait été retenu. Le Kremlin a déboursé 170 millions d’euros pour ériger cette cathédrale. Ce « centre spirituel et culturel orthodoxe russe » a vocation à abriter, en plus de l’église, une école bilingue, une maison paroissiale et les services culturels de l’ambassade.

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Grâce à la cathédrale orthodoxe, dont le projet a été lancé en 2007, la fédération de Russie dispose d’une vitrine de choix à Paris , l’une des destinations les plus touristiques du monde.

En effet, cet édifice situé à deux pas de la tour Eiffel , abrite un centre spirituel et culturel. La cathédrale orthodoxe de Paris se présente comme un vaste complexe rassemblant notamment des salles d’expositions, une libraire, ainsi qu’un café où chacun peut venir « discuter de la Russie, de l’Europe, de l’avenir de notre monde ».

Outre cela, il est à noter que la cathédrale orthodoxe de Paris est largement inspirée de la cathédrale de la Dormition de Moscou, la plus ancienne, la plus grande et la plus imposante cathédrale du Kremlin. Ainsi, elle est reconnaissable entre autre pas son toit, coiffé de 5 bulbes totalement lisses construits à partir de matériaux composites – une première mondiale – et recouverts de 90 000 feuilles d’or.

Ainsi, cette visite guidée de la cathédrale orthodoxe de Paris promet d’être un moment passionnant et un voyage en pays orthodoxe.

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Paris : la cathédrale orthodoxe de la Sainte-Trinité, cette « fabrique du nationalisme identitaire »

INTERVIEW. La cathédrale orthodoxe a fermé ses portes après le début de l’offensive russe en Ukraine. Décryptage avec le théologien Jean-François Colosimo.

Propos recueillis par Pierre-Henri Morin

eglise orthodoxe tour eiffel

Temps de lecture : 4 min

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A près l'invasion russe en Ukraine , des tags anti-Poutine ont été découverts sur la porte de la cathédrale orthodoxe russe de la Sainte-Trinité, près de la tour Eiffel, à Paris . Ils ont été rapidement effacés, mais une enquête a été ouverte. Reconnaissable avec ses bulbes dorés, cette cathédrale de la Sainte-Trinité, et le centre culturel qui la jouxte, a ouvert en 2016, sous l'impulsion du patriarche de Moscou Alexis II et du président Vladimir Poutine . Dans un post Instagram, publié jeudi matin, le Centre spirituel et culturel orthodoxe russe reprend la propagande de Vladimir Poutine  en accusant le gouvernement ukrainien d'imposer une « idéologie du néonazisme ». Jean-François Colosimo, historien et théologien spécialiste du monde orthodoxe, commente la décision de cette institution prorusse de fermer « pour raison administrative ».

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Le Point : Qui sont les orthodoxes parisiens qui fréquentent la cathédrale de la Sainte-Trinité ?

Jean-François Colosimo : Ce lieu de culte est aussi un instrument diplomatique puisque, statutairement, c'est la chapelle de l'ambassade de Russie . Son évêque ainsi qu'une partie notable de ses prêtres sont importés tandis que le gros des fidèles provient de l'ultime vague de l'immigration russe, celle d'aujourd'hui, pas celles de 1917, de 1945 ou de 1970 qui étaient dissidentes d'esprit. Les quelques descendants de ces dernières et les convertis qui fréquentent également cette cathédrale partagent la même mentalité que les arrivants. Ils se reconnaissent dans l'idéologie du pouvoir russe actuel, dans la politique religieuse du patriarche Cyrille et la politique diplomatique de Vladimir Poutine, qui, en fait, ne font qu'une. Ce sont des militants dont la cause se nomme Moscou. Ainsi, le centre spirituel et culturel mitoyen de la cathédrale est sans vrai rayonnement. Les deux institutions se satisfont de représenter l'orthodoxie russe telle qu'elle est voulue par Cyrille, c'est-à-dire une orthodoxie nationaliste, conservatrice, cléricale qui voit en Vladimir Poutine son protecteur. Telle est, à mon sens, la tendance générale de ce lieu et de ce milieu.

Selon vous, pourquoi la Cathédrale de la Sainte-Trinité, dans l'enceinte du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe, a-t-elle fermé ses portes depuis le début de la guerre en Ukraine ?

À la suite de la guerre que le Kremlin a déclenchée contre l'Ukraine, il y a eu, les jours suivants, sur les murs de l'enceinte des tags brocardant Vladimir Poutine. La démarche, visiblement, n'était pas sacrilège. Elle ne ressortait pas du vandalisme antireligieux, mais se voulait clairement contestataire : les auteurs de ces graffitis ont vu là une vitrine du pouvoir russe. Sans doute le service de sécurité de l'ambassade a-t-il jugé bon, en conséquence, de fermer les lieux. Ce que la préfecture de police a vraisemblablement jugé judicieux, car Paris abrite aussi beaucoup d'Ukrainiens qui sont, à juste titre, scandalisés par la tragédie que subit leur pays. On voit bien ici à quoi aboutissent la confusion entre politique et religion et, dans ce cas précis, la subordination de l'Église à l'État : en cas d'extrême tension, les lieux de culte ou de culture qui sont soumis à cette forme de captation apparaissent comme des leviers d'influence et sont traités comme tels.

Quels rapports les fidèles entretiennent-ils avec cette cathédrale ?

L'extraterritorialité domine à tous les points de vue : juridique, physique, mental. La dernière vague d'immigration russe est principalement économique. Elle mêle oligarques et nécessiteux qui ont la nostalgie « du pays perdu ». La cathédrale leur en offre un ersatz hebdomadaire. Tout y est comme en Russie : les femmes portent le foulard, elles sont séparées des hommes, on idolâtre les prêtres, on se jette à leurs pieds, on embrasse leurs mains, on est dans l'effusion. Il n'y a pas besoin de grands sermons didactiques pour alimenter le sentiment national. Les conversations après la liturgie autour d'un café suffisent à se rassurer dans l'entre-soi. Il s'agit en fait d'une fabrique identitaire qui a peu à voir avec l'exigence d'universalité que réclament l'Évangile et l'Église.

La fermeture du Centre spirituel et culturel orthodoxe russe à Paris intervient quelques jours après une première réunion de son mouvement de jeunesse. Quelles en sont les caractéristiques ?

Toutes les religions se tournent vers les jeunes et suscitent des mouvements de jeunesse car la transmission active est, pour elles, un élément essentiel de continuité. Dans le cas de la cathédrale de la Sainte-Trinité, le particularisme que l'on cherche à développer est fort. Mais il est moins chrétien et orthodoxe que russe et poutinien. La conformation idéologique suit : un Poutine idéalisé, qui dit ce qu'il fait, qui fait ce qu'il dit, qui incarne la force, qui s'oppose à la décadence occidentale et devient une sorte d'icône alternative. La différence est exaltée en supériorité. Et cette jeunesse se retrouve forcément, par effet de miroir, dans les figures politiques françaises qui adulent pareillement et pour les mêmes raisons le maître du Kremlin.

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Commentaires (2)

Le Centre culturel russe est fermé, "pour raison administrative" comme il a mis sur sa page internet. Par ailleurs la Cathédrale orthodoxe russe de la Sainte-Trinité de Paris avait fait une dernière mise à jour sur son site internet le 24 février, se limitant à appeler à la prière sans mentionner de conflit et encore moins d'intervention. Plus curieux ce site " cathedrale-sainte-trinité. Fr ", enregistré en 2017 (avec serveur en Russie vidanov-digital. Ru) a totalement disparu d'internet et n'est plus en ligne.

Décidément, toutes les dictatures qui entourent l'Europe utilisent la religion pour répandre leur venin nationaliste, Turquie, Russie, etc. Et nous, naïfs comme des Bisounours qui laissont faire au nom de la sacro-sainte liberté... C'est pathétique.

Hommes & migrations

Revue française de référence sur les dynamiques migratoires

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Une cathédrale russe au pied de la tour Eiffel

Entrées d’index, mots-clés : , géographique : , texte intégral.

Hommes & Migrations  : La présence des immigrés russes à Paris est ancienne. Pouvez-vous nous rappeler les grandes étapes et les profils sociologiques de cette immigration ?

Tatiana Kastouéva-Jean : La France a été la terre d’asile privilégiée des immigrés russes à plusieurs reprises. On peut parler de trois ou quatre vagues d’émigration russe, d’ampleur inégale et de profils sociologiques très différents.

Dès le début du XIX e siècle, un embryon de colonie russe se forme à Paris grâce aux nobles qui y viennent se divertir quelques mois. Cette naissance de la “Russie hors frontière” à Paris a été facilitée par la maîtrise du français de la noblesse russe, qui parfois le parlait mieux que sa langue maternelle ! Vers 1840 arrivent les premiers émigrés politiques qui fuient le règne du tsar autocrate Nicolas I er . Leur nombre va grossir au fil des années suivantes. Parmi ces émigrés se distinguent quelques grands philosophes et écrivains comme Mikhaïl Bakounine, Alexandre Herzen, Ivan Tourgueniev. Le nombre de Russes installés en France vers le milieu du XIX e siècle est évalué à plus de 9 000 personnes.

Sous Alexandre II, le flux des émigrants et des voyageurs russes à Paris ne tarit pas : on trouve parmi eux des artistes connus, des étudiants, des journalistes, des militaires, de hauts fonctionnaires et des personnes de l’entourage impérial. De cette époque datent la construction de la cathédrale orthodoxe Saint-Alexandre-Nevsky de la rue Daru (1859-1861) et la fondation d’une bibliothèque (1874) à l’initiative des étudiants russes de Paris avec l’aide de Tourgueniev dont elle porte toujours le nom. Des liens culturels très forts se tissent à ce moment-là ; l’attirance et l’admiration réciproques sont indéniables. Cela prépare les bases de la grande Alliance franco-russe conclue en 1891 entre l’empereur Alexandre III et le président Sadi Carnot. Cette amitié franco-russe est symbolisée par le pont Alexandre-III inauguré pour l’Exposition universelle de Paris en 1900.

L’une des conséquences imprévues de l’Alliance franco-russe est le choix de la France comme pays d’accueil privilégié par l’émigration russe qui fuit le pays à cause de la Révolution de 1917 et de la guerre civile. C’est la deuxième vague d’émigrés politiques russes, qui dépasse de loin la première par son ampleur. Les chiffres sont difficiles à établir avec exactitude en raison des différents statuts des réfugiés, mais ils seraient plus de 70 000 vers le milieu des années 1920. Pour certains, la France n’est qu’un pays de transit vers d’autres destinations. On trouve parmi ces émigrés des aristocrates, des proches de la famille impériale russe fusillée à Sverdlovsk, des officiers blancs, des membres des partis russes non bolcheviques, des représentants des métiers libéraux qui ont souffert des mesures prises par le nouveau gouvernement (journalistes, avocats, hommes d’affaires, banquiers, etc.).

En 1923, Lénine signe un décret qui bannit des intellectuels russes et leurs familles de Russie, dont une grande partie s’installe en France. Plusieurs illustres artistes et écrivains russes trouvent ici une deuxième maison, comme les écrivains Ivan Bounine et Vladimir Nabokov, les poètes Marina Tsvetaïeva et Igor Severianine, le musicien Sergueï Rachmaninov, le chanteur Fedor Chaliapine, le philosophe Nikolaï Berdiaev et tant d’autres. Le sort de beaucoup d’entre eux est loin d’avoir été facile ; en outre, l’émigration était déchirée en son sein par des clivages religieux et politiques.

Enfin, des années 1970 date une autre vague d’émigration politique russe en France. Elle se compose de dissidents expulsés par les autorités soviétiques et de transfuges qui ont choisi de ne pas rentrer lors de leur voyage ou mission en Occident. D’une manière générale, la France a attiré beaucoup de représentants de l’élite intellectuelle, littéraire et artistique russe qui ont contribué à l’enrichissement de sa culture. Un point commun réunit les représentants de toutes les vagues d’émigration : la France a toujours incarné pour eux la liberté d’opinion et d’expression que leur terre natale leur refusait.

HetM  : À la fin des années 1980, avec la dissolution de l’Union soviétique, avez-vous observé une relance de cette immigration ?

T K.-J. : En effet, quand le rideau de fer disparaît, une nouvelle vague de départs a lieu depuis la Russie vers les pays développés. Elle est différente des vagues précédentes. Les raisons qui poussent au départ sont plutôt économiques et sociales et il s’agit de décisions individuelles marquées par une grande diversité de situations. Les départs ne sont plus forcément définitifs, on assiste à une migration temporaire. Les Russes cherchent de meilleures conditions de vie. Des jeunes partent pour faire des études. Des couples mixtes se créent : il y en aurait plus de 12 000 aujourd’hui. Les contacts avec les immigrés des vagues précédentes ne sont pas toujours faciles : l’émigration n’efface pas les clivages idéologiques, générationnels et de milieu social.

Les deux guerres de Tchétchénie ont augmenté le nombre de demandes d’asile politique en Europe par les ressortissants originaires du Caucase du Nord. En 2013, plus de 3 000 dossiers de demandeurs d’asile sont traités en France, qui semble ainsi continuer la tradition de terre d’accueil politique pour les ex-Soviétiques. Tout récemment, le durcissement du régime de Vladimir Poutine a poussé au départ vers la France quelques personnalités comme Serguei Gouriev, économiste connu et ancien recteur d’une grande école russe.

Il est finalement difficile de connaître le nombre exact de Russes vivant en France. Tous ne sont pas enregistrés auprès du consulat et une grande partie est naturalisée. La communauté russe à Paris est généralement évaluée à 30 000 personnes. En réalité, elle est peut-être bien plus grande.

HetM  : En quoi Paris est une ville attractive pour les Russes parmi les autres capitales européennes ?

T K.-J. : Paris a une image particulière dans les représentations russes, presque mythique. L’image d’une ville libre et romantique, un haut lieu de la gastronomie et de l’art de vivre à la française, la quintessence d’une vie différente et meilleure. Cette image a été cultivée à travers la littérature, la poésie et le cinéma russe et soviétique. D’ailleurs, les attentes peuvent être tellement grandes que Paris peut décevoir une fois qu’on y est ! L’une de mes anciennes étudiantes l’a formulé un jour ainsi : “Je m’attendais à voir un Parijichtché (Grand Paris), mais en vérité ce n’est qu’un Parijek (Petit Paris).” Blasés par les voyages aux services impeccables vers les destinations exotiques, certains Russes font la fine bouche en évoquant Paris, mais continuent à y revenir, à cause du charme des terrasses parisiennes ou en quête de bonnes affaires dans les boutiques à la mode. Ceux qui s’installent à Paris découvrent progressivement ce Parijek de proximité, où les commerçants se souviennent de leurs habitudes.

HetM  : Quels sont les quartiers de résidence des Russes à Paris ? Ces quartiers ont-ils donné lieu à un développement de commerces russes spécialisés (traiteurs, libraires, tourisme, etc.) ?

T K.-J. : Historiquement, il y avait une concentration des Russes dans le XV e arrondissement, plus populaire, et le XVI e , plus nanti. C’est dans ces quartiers qu’on retrouve la plupart des lieux de mémoire liés à l’émigration russe ou des églises orthodoxes, à l’exception notable de la cathédrale de la rue Daru. Mais il y a eu aussi beaucoup de Russes dans le XVII e ou à Boulogne-Billancourt, où se trouvaient des usines Renault. Il semblerait que les Russes y étaient si nombreux après la Révolution de 1917 qu’on l’appelait Billankoursk  !

Aujourd’hui, la diaspora est bien plus dispersée à Paris et dans les banlieues. Quasiment dans tous les arrondissements de Paris, on peut trouver une ou plusieurs épiceries russes, dont la plupart des produits vendus viennent… d’Allemagne, où la diaspora russe est très nombreuse et active. Les boutiques de souvenirs, les cafés et les restaurants russes sont nombreux à Paris. Un centre de divertissement “Village russe” dans le XIII e arrondissement cherche à symboliser l’art de vivre “à la russe”.

Les deux librairies russes les plus connues – la Librairie du Globe dans le III e  et les Éditeurs réunis dans le V e – subissent pleinement la crise du livre. Celle du Globe, qui existe depuis 1952, a failli fermer il y a deux ans et a été sauvée in extremis par un don de Youri Kovaltchouk, homme d’affaires proche de Vladimir Poutine. Les deux librairies diversifient leurs activités en organisant des événements autour de livres ou d’auteurs.

HetM  : Quels sont les secteurs économiques qui attirent les investissements des ressortissants russes à Paris ?

T K.-J. : Il y aurait aujourd’hui une quarantaine de projets d’investissements en France liés au capital russe. Il n’est pas toujours évident de distinguer les investissements des Russes qui vivent à Paris de ceux qui investissent depuis la Russie. Certains investissements ne sont probablement pas comptabilisés, venant des offshores ou via un autre pays européen. Quoi qu’il en soit, la France est loin d’être le premier pays pour les investissements russes en Europe, même si, ces dernières années, la dynamique a été plutôt positive. Les Russes semblent rencontrer plusieurs difficultés pour investir ici : l’image dégradée de leur pays ne facilite pas l’ouverture des comptes ou l’accès aux crédits bancaires. La vigilance vis-à-vis de la provenance de l’argent russe est de mise. Certains Russes vont jusqu’à dire qu’ils n’investissent en France que dans les secteurs qui n’existent pas ailleurs, notamment la production de vin, de cognac et de champagne. En effet, plus de la moitié des projets russes en France sont liés à l’agroalimentaire, hors Paris. On compte aussi en dehors de Paris quelques grands projets industriels dans le matériel aéronautique, naval et ferroviaire, ainsi que des laboratoires de recherche et développement.

La région parisienne accueille environ un tiers des investissements russes en France. Dans le Grand Paris, il faut mentionner la construction de deux tours jumelles “Hermitage Plaza” à La Défense : de 323 mètres chacune, elles devront accueillir dans quelques années des bureaux, des commerces, une galerie d’art, une salle de concert, un hôtel, un lycée russe et une résidence universitaire. Le chantier est mené par le groupe de l’entrepreneur russe installé à Paris Emin Iskanderov. Cette présence russe très remarquée reste cependant exceptionnelle parmi les promoteurs immobiliers à Paris.

Certaines enseignes françaises ont été rachetées par des Russes, comme Hédiard par l’ancien banquier Sergueï Pougatchev en 2007. Cependant, ce projet – qui a d’ailleurs fait faillite fin 2013 – n’a pas cherché à mettre en avant l’identité russe, à la différence du Café Pouchkine du Printemps Haussmann. Il y a aussi des investissements assez inattendus : le groupe OGF, le leader français des pompes funèbres, a été racheté par une société liée au groupe Alfa de l’oligarque Mikhaïl Fridman. Le même Pougatchev et son fils ont racheté le journal France Soir en 2009, mais l’affaire a tourné au fiasco financier.

La diaspora russe à Paris a un fort esprit auto-entrepreneur. Plusieurs petites écoles associatives du mercredi existent désormais à Paris avec des méthodes d’enseignement russes pour les jeunes bilingues. Cours de langue, de musique ou de peinture, services juridiques, traductions, accompagnement de touristes, organisation de concerts, de tournées et de soirées thématiques – les Russes de Paris excellent dans beaucoup de métiers d’art et d’esprit.

HetM  : Peut-on imaginer que ces investissements vont susciter une plus forte visibilité de la culture russe à Paris ?

T K.-J. : Compte tenu des secteurs d’investissements que j’ai décrits, pas tellement, sauf peut-être la future galerie d’art à La Défense. Il y a eu au milieu des années 2000 l’initiative du banquier Alexandre Lebedev d’ouvrir un centre culturel “Château des Forgets” à une heure de route de Paris. Le lancement de ce projet s’est fait en grande pompe, mais finalement, très élitiste, il est inconnu de la diaspora. D’ailleurs, on ne sait même pas s’il existe encore.

La visibilité de la culture russe est bien assurée par les tournées des troupes venant de Russie ou des événements annuels comme les festivals de cinéma ou de musique. Les Journées du livre russe avec la remise du prix Russophonie pour les meilleures traductions du russe vers le français, et des événements qui sont très attendus et ont maintenant leurs habitués. Les ballets russes ou les concerts de Valery Gergiev font toujours salle comble. Le Centre culturel et scientifique russe organise régulièrement des manifestations culturelles. En 2012, l’année croisée France-Russie a rendu honneur à la culture russe en France. Plusieurs associations à vocation culturelle contribuent à la richesse de la vie “à la russe” dans la capitale française.

Il faut aussi mentionner une absence notable dans les investissements : il n’y a pas de “Maison russe” à la Cité universitaire de Paris. Pourtant, il en est question depuis plusieurs années. Les universités et les grandes écoles françaises ont accueilli l’année dernière plus de 5 000 étudiants russes et la France est le 4 e  pays d’accueil pour les étudiants russes en mobilité internationale. Le besoin de déléguer la gestion de la propriété à la Cité universitaire fait fuir les investisseurs russes potentiels, qui semblent encore avoir du mal avec le concept de mécénat dans ce domaine.

HetM  : Quels sont les monuments historiques qui symbolisent le patrimoine de cette immigration russe à Paris ? Ces bâtiments ont-ils encore un usage dans la communauté russe ?

T K.-J. : Sans parler des bâtiments officiels comme l’ambassade boulevard Lannes, la résidence de l’ambassadeur rue de Grenelle, ou le Centre culturel et scientifique rue Boissière, qui ont tous leur propre histoire, plusieurs monuments symbolisent la présence historique russe à Paris. Certains sont bien visibles, connus et fréquentés. La plupart sont liés à l’époque impériale ou à la vague d’émigrés blancs : la cathédrale de la rue Daru, le musée Zadkine, le conservatoire Rachmaninov. Aux environs de Paris, il y a des lieux de mémoire très importants pour les Russes comme le cimetière de Saint-Geneviève-des-Bois ou le musée Tourgueniev à Bougival.

  • 1 Ce corps expéditionnaire russe a été engagé dans les combats de la Première Guerre mondiale sur le (...)
  • 2 Pour connaître les lieux liés à la Russie à Paris, deux guides indispensables : Catherine Triomphe, (...)

Certains ont perdu avec le temps leur valeur symbolique et sont tombés dans l’oubli. C’est le cas du musée Lénine (rue Marie-Rose dans le XVI e ) et de la Ruche (passage Dantzig, Paris XV e ), cette cité d’artistes pour les peintres et sculpteurs désargentés du début du XX e siècle. Cette dernière a pourtant accueilli plusieurs illustres artistes russes, dont Marc Chagall, auteur du plafond de l’Opéra de Paris. Quelques monuments ont été érigés tout récemment, comme celui au corps expéditionnaire russe 1 inauguré en 2010 à côté du pont Alexandre-III. Mais il y a aussi à Paris quelques véritables trésors russes cachés ; Par exemple, des isbas russes, datant de l’Exposition universelle de 1867 et toujours habitées ( !) se cachent dans une impasse à Ranelagh. Une petite merveille, une église orthodoxe à la coupole bleue, se trouve derrière une grande porte cochère rue Lecourbe dans le XV e . On ne la verra pas si on ne sait pas où la chercher 2  !

HetM  : Les médias en langue russe sont-ils nombreux à Paris ? Sont-ils un facteur dynamique pour créer du lien au sein de cette communauté ?

T K.-J. : Il existe quelques journaux et revues en russe à Paris. La plus ancienne est Rousskaïa Mysl’ ( La Pensée russe ), créée en 1947, qui d’ailleurs depuis quelques années n’est plus éditée à Paris, mais à Londres. Le Centre de langue et de culture russe publie depuis 1987 La Gazette tous les deux mois, qui contient des actualités, mais aussi des petites annonces. Un bulletin d’annonces russes à Paris, Sovetnik ( Conseiller ) est diffusé gratuitement en version papier et en version numérique. En radio, il existe depuis 2006 Capitales Radio, destinée au public russophone à l’étranger, ainsi que des émissions de Russkij otchevidetz (L’Observateur russe), site d’informations franco-russe basé à Paris depuis 2009. Cependant, les deux sont très peu connus de la diaspora. Il n’existe pas de chaîne de télévision qui lui soit dédiée. La plupart des Russes sont à la fois bien intégrés dans la société française et maîtrisent le français, ils ont accès aux médias russes via Internet ou le bouquet satellitaire. La diffusion de l’actualité des Russes en France n’est donc pas tellement assurée par les médias classiques, mais par une constellation de sites, portails, bulletins et lettres d’information électroniques. C’est un lien vivant et instantané entre les membres de la communauté.

HetM  : En 2016, une cathédrale orthodoxe sera inaugurée à deux pas de la tour Eiffel. Elle pourra accueillir une communauté religieuse vaste à Paris, estimée à 200 000 pratiquants. Depuis combien d’années ce projet est-il sur les rails ? En quoi est-il significatif de cette histoire des Russes avec Paris ?

T K.-J. : Le projet comprend une cathédrale, un centre paroissial, une école bilingue et un centre culturel. Il a été validé en 2007 par Nicolas Sarkozy lors de la visite du précédent patriarche de Moscou, Alexis II. Trois ans plus tard, l’État russe a acquis le terrain de l’ancien siège de Météo France quai Branly pour 70 millions d’euros.

Les orthodoxes de Paris estiment pour la plupart qu’il y a un besoin réel d’une nouvelle cathédrale, les petites églises des quartiers étant pleines à craquer le dimanche. En même temps, cette construction changera l’équilibre existant depuis des années à Paris entre les paroisses relevant du Patriarcat de Moscou et de celui de Constantinople. Les relations entre les deux branches orthodoxes, liées à l’histoire de l’émigration blanche, ont toujours été tendues, certaines églises orthodoxes russes à l’étranger rejetant l’autorité de Moscou pendant toute la période soviétique. Même si les relations semblent apaisées aujourd’hui, avec ce projet, la plus grande cathédrale à Paris ne relèvera plus de Constantinople, comme c’est le cas avec Saint-Alexandre-Nevsky de la rue Daru, mais de Moscou. En connaissant la montée de l’influence de la religion en Russie postsoviétique, il n’est pas étonnant que l’Église orthodoxe russe cherche à affirmer sa puissance retrouvée et à rayonner sur ce qu’on appelle le Rousskij mir (monde russe) au-delà des frontières nationales. La proximité entre les autorités politiques russes et l’Église orthodoxe fait que ce projet relève aussi du soft power de l’État russe. Le fait que l’État le finance en est la preuve.

HetM  : Ce projet fortement appuyé par Poutine a suscité un débat polémique. Pourquoi ? Quels étaient les détracteurs parisiens de ce projet ? À quel retentissement faut-il s’attendre à cette occasion ?

T K.-J. : Le projet n’était pas du goût de tout le monde. Pourtant, un concours international a été organisé : dix propositions finales ont circulé et la diaspora russe a pu exprimer son choix. Le projet final comprenait une église surmontée de cinq bulbes dorés, dont le plus haut devait atteindre une trentaine de mètres, l’ensemble recouvert d’un voile en verre. L’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë, a été le détracteur le plus virulent du projet. Sans remettre en cause le principe d’une église orthodoxe sur ce site, il dénonçait la médiocrité du projet “conçu dans la précipitation”, une “architecture de pastiche” qui relevait d’une “ostentation inadaptée au site classé au Patrimoine mondial de l’Unesco ou à la perspective de la tour Eiffel”. La Mairie de Paris ne disposait que d’une voix consultative sur ce dossier. Cependant, le projet a été repris de zéro et l’architecte lauréat du concours a été écarté : avant de naître, la cathédrale fait donc l’objet d’un procès. Le nouveau projet n’est pas l’objet d’une communication active : il semblerait qu’il s’inspire de la cathédrale de la Dormition de Moscou, la première église en pierre et la plus ancienne du Kremlin, où les tsars étaient couronnés. Depuis le changement de projet, aucune objection n’a été formulée par la Mairie de Paris.

Le projet a démarré en 2014 et le chantier devrait se terminer dans deux ans. Compte tenu de la dégradation des relations entre la Russie et l’Europe et de l’image de la Russie à la suite de la crise en Ukraine, ainsi que de l’intérêt personnel de Vladimir Poutine pour ce projet, il n’est pas à exclure que ce dossier revienne d’une manière ou d’une autre au centre des relations franco-russes.

1 Ce corps expéditionnaire russe a été engagé dans les combats de la Première Guerre mondiale sur le front français.

2 Pour connaître les lieux liés à la Russie à Paris, deux guides indispensables : Catherine Triomphe, La Russie à Paris , Parigramme, 2002, et Raymond de Ponfilly, Guide des Russes en France , Horay, 1992.

Pour citer cet article

Référence papier.

Marie Poinsot , «  Une cathédrale russe au pied de la tour Eiffel  » ,  Hommes & migrations , 1308 | 2014, 67-73.

Référence électronique

Marie Poinsot , «  Une cathédrale russe au pied de la tour Eiffel  » ,  Hommes & migrations [En ligne], 1308 | 2014, mis en ligne le 01 octobre 2017 , consulté le 11 avril 2024 . URL  : http://journals.openedition.org/hommesmigrations/2998 ; DOI  : https://doi.org/10.4000/hommesmigrations.2998

Marie Poinsot

Rédactrice en chef

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Comment la Russie a réussi à construire une imposante église orthodoxe au pied de la tour Eiffel

Ce "centre spirituel et culturel orthodoxe" en plein coeur de Paris, voulu par la Russie depuis 2007, apparaît aujourd'hui comme un cadeau empoisonné.

Reproduction du nouveau

RELIGION - Cinq immenses dômes enluminés à l'aide de 90.000 feuilles d'or, plus de 4000 m² de pierres et d'espaces verts, entre la tour Eiffel et le musée du quai Branly d'un côté, et l'esplanade des Invalides de l'autre. Sorti de terre sur les majestueux quais de Seine de Paris, sur le terrain des anciens locaux parisiens de Météo France, le tout nouveau "centre spirituel et culturel orthodoxe" russe peut difficilement passer inaperçu.

L'inauguration de l'espace culturel, avant la consécration religieuse de sa cathédrale attendue en décembre, doit avoir lieu mercredi 19 octobre à midi, malgré l'absence de Vladimir Poutine. Le président russe, qui devait initialement patronner l'événement, a annulé sa visite en France après les déclarations de François Hollande sur les "crimes de guerre" soutenus par la Russie en Syrie.

Une architecture imposante en plein Paris

Son désistement ne devrait pas pour autant gâcher la fête. Pour représenter la fédération de Russie, le ministre de la culture Vladimir Medinski ainsi qu'un responsable religieux, issu du Patriarcat de Moscou, auront la primeur de la découverte des lieux. L'ambassadeur russe en France, Alexandre Orlov, figure aussi sur la liste des invités. Aucune autorité française n'a en revanche été annoncée.

L'édifice, fruit du rapprochement franco-russe des premières années du quinquennat Sarkozy, détonne aujourd'hui en plein cœur de Paris, à quelques kilomètres de l'Institut du monde arabe, auquel Jean Nouvel et ses collègues architectes ont donné une façade comparativement épurée, géométrique, presque pudique. La cathédrale russe a été entièrement financée par la Russie, à hauteur de 170 millions d'euros (alors même qu'il existe en Russie une séparation des Églises et de l'État).

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L'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë avait mis son veto au projet architectural initial , pourtant sélectionné parmi 444 dossiers lors d'un concours international, et qui envisageait déjà l'installation de cinq bulbes dorés en haut de l'édifice. L'élu avait alors regretté une "architecture de pastiche" avec "une ostentation tout à fait inadaptée au site des berges de la Seine classé au patrimoine mondial de l'Unesco".

L'architecte Jean-Michel Wilmotte, bien connu à Moscou pour y travailler régulièrement, hérite finalement du projet de la nouvelle cathédrale de la Sainte-Trinité en 2013. Malgré son grand dôme culminant à 37 mètres, une hauteur contrainte par les règles d'urbanisme, ce nouveau projet se veut plus discret.

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"Nous avons souhaité utiliser la pierre de Bourgogne, la pierre qui est toujours utilisée pour les façades, avoir le minimum de signes à l'extérieur du bâtiment, avoir un bâtiment assez monolithique", explique ainsi Jean-Michel Wilmotte à France Culture . "J'ai pensé que cinq bulbes avec un or très vif auraient été très violents, c'est pour cela que j'ai proposé d'utiliser un or mat, qui a la couleur de la pierre au soleil, très discret et très élégant."

Face aux remarques déjà formulées sur l'envergure du bâtiment, Jean-Michel Wilmotte réfute tout impérialisme: "on ne nous a pas demandé d'écraser, d'être voyants, d'être bling bling, on est dans la discrétion, dans l'élégance et dans la sobriété."

Négocié en pleine lune de miel franco-russe

Pour Jean-François Colosimo, historien des religions et spécialiste de l'orthodoxie, ce centre est toutefois "typique de la représentation que se fait d'elle-même l'Église russe": "Depuis un siècle, les orthodoxes -à l'initiative des émigrés russes (regroupés dans l'archevêché de Saint-Alexandre-Nevsky, rue Daru à Paris, lié quant à lui à Constantinople, ndlr)- s'intègrent en France. Et là on assiste à un acte de puissance en vue d'affirmer la russité sur les bords de la Seine", explique-t-il.

Le spécialiste voit dans la construction d'un tel édifice, non loin de l'Élysée et du ministère des Affaires étrangères, une opération "d'affirmation démonstrative" de la part du Kremlin. Le projet apparaît comme une démonstration de force de Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine, qui tient à ce projet "comme à la prunelle de ses yeux", comme le confiait un observateur au JDD en 2012.

Négocié en 2007, en pleine lune de miel franco-russe et moins de deux ans avant le début des discussions pour la vente de navires Mistral à la Russie , le projet a été préféré à celui d'une mosquée, porté par l'Arabie saoudite.

"À l'époque, les relations franco-russes étaient très chaleureuses", explique Galia Ackerman, historienne et spécialiste du monde russe, interrogée par Le HuffPost . "Nicolas Sarkozy était conscient que le projet d'une mosquée sur les quais de Seine ne plairait pas dans son propre camp, qui exprime plus de sympathie à l'égard de la Russie", poursuit-elle. "C'était de la Realpolitik", abonde dans Le Monde Jean de Boishue, à l'époque conseiller du Premier ministre François Fillon. "On sentait chez le président une envie très forte de satisfaire les Russes (...) Beaucoup de gens étaient pour, notamment à droite et dans les milieux d'affaires", précise-t-il.

Un système d'écoute dans la cathédrale?

La paroisse orthodoxe du Patriarcat de Moscou était à l'étroit dans son église du 15e arrondissement de Paris, un ancien garage, d'autant que sa communauté a grossi au gré de l'immigration, russe mais aussi roumaine ou moldave. "Les jours de grande fête, les gens ne peuvent même pas entrer dans la paroisse", explique à Vanity Fair l'évêque Nestor, futur maître des lieux au quai Branly.

"On peut lier ce projet à des besoins pastoraux, mais aussi au désir vraisemblable de la Russie de présenter une vitrine culturelle à Paris en dehors de son ambassade", analyse l'essayiste et prêtre orthodoxe Christophe Levalois, interrogé par l'AFP.

Plus qu'une ambassade russe délocalisée, la cathédrale du quai Branly pourrait même en être une succursale. L'endroit possède en effet un statut diplomatique, accordé par la justice française , qui le rattache directement à l'ambassade russe à Paris. Ce statut installe une immunité diplomatique et un principe d'inviolabilité au sein de l'édifice, qui interdit par exemple toute perquisition ou saisie de biens entre ses murs.

Pour Galia Ackerman, c'est une première pour un centre culturel en France. "Ce statut ravive la hantise des services de sécurité français, qui craignent de voir s'installer un centre d'écoutes au sein de la cathédrale", explique-t-elle. À la différence de l'ambassade, située à la périphérie du 16e arrondissement de la capitale, le centre culturel a été érigé à un endroit stratégique. "Si les Russes installent des systèmes d'écoute, la France ne pourra rien y faire", continue la spécialiste.

Ces soupçons ne manquent pas de faire rire Moscou. Dans un entretien au JDD , l'ambassadeur Alexandre Orlov cite Vladimir Poutine ("Vous pourrez venir visiter, il n'y a aucune antenne") avant d'ajouter: "Nous avons prévu une petite porte dans chaque bulbe pour la maintenance. Les curieux pourront toujours se rassurer en constatant par eux-mêmes qu'il n'y a rien dedans."

Un cadeau empoisonné

Négocié dans un temps différent des relations franco-russes, ce centre apparaît désormais comme un cadeau empoisonné. "Aujourd'hui on est en plein refroidissement, et en fait la France est certainement le pays d'Europe qui traite le plus durement la politique de Vladimir Poutine, que ce soit en Ukraine, en Crimée, en Syrie, explique Jean-François Colosimo. Donc ce projet d'hier, qui était en quelque sorte la dot, le cadeau de mariage, eh bien il devient inutile, marginal, périphérique voire un peu embarrassant."

Cette implantation ne fait pas non plus que des heureux parmi les orthodoxes d'origine russe en France. Ceux liés à l'archevêché de la rue Daru à Paris, qui dépendent du patriarcat de Constantinople, peuvent voir d'un mauvais œil cette extension du territoire de l'Église de Moscou, jugée plus conservatrice et nationaliste, et sur laquelle Vladimir Poutine n'a cessé de s'appuyer dans son exercice du pouvoir.

Galia Ackerman craint un projet "d'embrigadement" et de "propagande" des diasporas russes dans ce centre culturel-cathédrale qui comportera également un pôle éducatif et des salles de classe. Elle relativise toutefois la portée de l'inauguration de mercredi. "Vladimir Poutine voulait arriver en tsar, en bienfaiteur, comme à l'époque du pont Alexandre-III (dont la première pierre fut posée par le tsar Nicolas II de Russie et le président français Felix Faure en 1896, ndlr)." Avec les hésitations de François Hollande, "une partie du plan du Kremlin n'a pas abouti".

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L'incroyable histoire de la cathédrale orthodoxe en plein Paris

NotreDame de Poutine ou l'incroyable histoire de l'glise orthodoxe en plein Paris

Les cent pas sur la promenade Loubianka, non loin du bâtiment qui abritait jadis le siège et la prison du KGB. Quinze minutes d’avance au rendez-vous. Mon interprète a connu l’URSS. Il s’esclaffe en désignant les immeubles en surplomb, la voie Nikitnikov, un entrelacs de rues au centre de Moscou : « C’est là que nous allons, me dit-il. Avant, c’était les locaux du Comité central ! À l’époque, il n’y avait pas de grille. Depuis la démocratie, ils en ont mis une. » À 14 heures pile, face à la Sainte-Trinité, une somptueuse église du XVIIe siècle couleur ocre rouge et crème fouettée, nous pénétrons dans l’un des édifices Art nouveau qui composent un quartier de bureaux très protégé. Devant l’entrée, des batteries de berlines en épi. Quelques Ford, beaucoup de BMW. À l’étage, le bureau de Vladimir Kojine, directeur des affaires économiques de l’administration présidentielle, est dénué de luxe. Maroquin et acajou, un portrait de Poutine au mur. Les armoiries impériales sont apposées au-dessus de la porte : l’aigle à deux têtes et les couronnes, le sceptre et la sphère. Avec un détail particulier, sur lequel il attire notre attention : une clé d’or. « C’était déjà l’insigne de ceux qui occupaient ma fonction sous les tsars. »

L'architecte JeanMiichel Wilmotte sur le site avec en arrièreplan la Tour Eiffel

L'architecte Jean-Miichel Wilmotte sur le site avec en arrière-plan la Tour Eiffel

Le périmètre de compétence de Kojine est immense. Âgé de 55 ans, il gère un empire de biens fonciers et immobiliers, à l’intérieur et à l’extérieur de la Fédération de Russie. Il est aussi le grand argentier du régime, à qui n’échappe aucune dépense de fonctionnement des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Les nouveaux kremlinologues le considèrent comme l’un des plus proches conseillers de Vladimir Poutine. Kojine n’a pas pour habitude de parler aux journalistes. A fortiori à ceux de la presse étrangère – et encore moins quand l’actualité internationale est marquée par les tensions entre la Russie et l’Occident provoquées par la crise en Ukraine, comme c’est le cas en ce matin d’avril. Quelques jours auparavant, les États-Unis ont inscrit son nom sur la liste des dignitaires russes et ukrainiens indésirables sur leur territoire et frappés de sanctions économiques. Il s’énerve un peu quand on lui en parle, fulmine contre « ces gens à courte vue [en Europe et en Amérique] qui croient encore qu’une seule puissance peut gouverner le monde à sa guise » et vitupère « une récidive débridée de la guerre froide ». Il ne semble pas inquiet pour autant. Pour l’heure, ce n’est ni à Kiev ni à Washington que le conduit sa mission principale, mais à Paris. C’est lui en effet que Vladimir Poutine a chargé de superviser pour son compte le projet de construction d’une cathédrale russe orthodoxe dans la capitale française.

Un espace de 4245 m2 au bord de la Seine, pour ainsi dire au pied de la tour Eiffel, sur le prestigieux quai Branly, au débouché du pont de l’Alma. C’est là que doit être édifié, en 2016 au plus tard selon les exigences du Kremlin, le nouveau temple de la religion russe en France (qui compte environ 200 000 fidèles). La pose de la première pierre était prévue le 23 avril, mais elle a été repoussée pour cause de glaciation diplomatique. Une autre date a été retenue, le 6 juin, à l’occasion de la participation du président Poutine aux commémorations du débarquement de Normandie. Cette cérémonie ne devrait pas avoir lieu, sans que ni l’Hôtel de ville ni l’Élysée n’aient été informés de quoi que ce soit. Le bâtiment se présentera comme un feuilleté géant à la blancheur de sucre glace surmonté de cinq dômes filetés d’or. Un gâteau de noces célébrant l’union de la Sainte Russie et de la ­République, dessiné par Jean-Michel Wilmotte, architecte de renom et d’entregent.Le projet a été officiellement présenté le 17 janvier 2014. Mais avant cela, que de démêlés ! « Nous avons été à deux doigts de devoir renoncer », a fait publiquement remarquer l’émissaire de Poutine, évoquant ce jour-là à Paris devant un parterre de personnalités, des « moments dramatiques ». La guerre n’a pas eu lieu mais l’affrontement couve encore. N’en déplaise aux esprits chagrins, aux défenseurs du paysage et aux contempteurs de la grande Russie, l’omnipotent M. Kojine s’est juré de mener à bien cette tâche cruciale entre toutes. Il ne veut pas qu’il soit dit un jour que la France a dit « niet » au Kremlin. En coulisses, c’est une incroyable série qui s’est jouée en six saisons, dont l’intrigue mêlait diplomatie, liturgie, architecture et politique – Ken Follett revisité par les scénaristes de House of Cards.

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Alexsey Druginyn  Ryia Novosti  AFP

Alexsey Druginyn / Ryia Novosti / AFP 

Saison I. Sarkozy et le pope star

À l’automne 2007, le patriarche de Moscou, Sa Sainteté Alexis II, doit être reçu par le président Nicolas Sarkozy, qui se veut l’ami des religions. C’est la première visite d’un chef de l’église russe en France depuis le schisme de 1054 entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe. Il est reçu en pope star. Vladimir Kojine assure s’être fait raconter par le patriarche (avant sa mort, le 5 décembre 2008) que l’idée d’une nouvelle église est née de cet échange au sommet, en quelques instants. En fait, quelques religieux ainsi que des laïcs franco-russes s’activaient depuis quelques années pour dénicher un terrain propice à Paris. Le prince et homme d’affaires Alexandre Troubetzkoï était l’un d’eux. Dans ses locaux de l’association Dialogue franco-russe, sur les Champs-Élysées, il affirme avoir démarché, dès 2005, la mairie de Boulogne-­Billancourt, le conseil régional d’Île-de-France et le ministère de l’intérieur (dirigé à l’époque par Sarkozy) pour obtenir le droit de construire la basilique sur l’île Seguin. En vain. Il est vrai que, jusqu’à l’été 2008, Nicolas Sarkozy ne se montrait guère empressé envers la Russie. Candidat à la présidence de la Répubique, il raillait le zèle de Jacques Chirac auprès de Vladimir Poutine. C’est seulement lors du conflit géorgien, lorsque la Russie sera en position d’accusée, que le nouveau président français découvrira son homologue du Kremlin. Il lui reconnaîtra désormais du caractère et de l’autorité. De là date le regard favorable qu’il porte sur les requêtes venues de Moscou. Si Poutine tient à avoir son église à Paris, c’est que l’enjeu n’est pas seulement spirituel mais géostratégique. La religion orthodoxe ne se reconnaît pas de pape mais quinze patriarches qui représentent chacun une langue et un pays. Moscou dispute de longue date à Constantinople (devenue Istanbul) la suprématie religieuse. Une cathédrale en majesté à Paris – « cœur de l’Europe » selon Kojine – signerait le grand retour de la Sainte Russie sur la scène internationale. « Le pouvoir russe, c’est l’autel et la politique ; le vrai coéquipier du président de la Fédération, ce n’est pas Medvedev mais le patriarche Cyrille [successeur d’Alexis II] », explique l’écrivain Vladimir Fédorovski, auteur de Poutine, l’itinéraire secret (éditions du Rocher). Aussi les dirigeants de Moscou ont-ils lancé une vaste campagne pour reconquérir un à un les bastions perdus. Dans son quartier général de la rue Nikitnikov, le superintendant Kojine cite volontiers la Bible : « Il y a un temps pour jeter les pierres, un autre pour les ramasser. » Il explique : « Au cours des décennies passées et pendant la période de désintégration de l’Union soviétique, la Russie a perdu bien des sites sacrés qui ont été construits avec l’argent de l’Empire. Nous aidons l’Église à les reconstruire, les restaurer, les récupérer ; en Italie, en Israël ou en Palestine, et aussi en France. » Il cite en exemple le retour dans le giron de Moscou de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice, en 2013, après des années de procédure. À Biarritz, en revanche, l’église Saint-Alexandre-Nevski fait de la résistance. Son homonyme parisien, rue Daru, près de l’Arc de triomphe, a réussi à échapper à la tutelle du Kremlin. Placée sous l’obédience de Constantinople après 1931 par les émigrés russes de la Révolution, elle a été classée monument historique en 1981 grâce au maire de Paris, Jacques Chirac, et reste, avec ses ors et ses dômes, la propriété inaliénable de l’association paroissiale. Pendant que, de l’autre côté de la Seine, dans un coin anonyme du XVe arrondissement, le plus haut représentant du patriarcat de Moscou à Paris officie dans un ancien garage à vélos, l’église des Trois-Saints-Docteurs. Le dimanche à l’heure de la messe, ce lieu dépourvu de tout signe religieux visible de l’extérieur est submergé de fidèles et de vapeurs d’encens. L’évêque Nestor confiera plus tard, en interview, espérer que ses ouailles puissent enfin disposer d’un édifice digne de leur foi avec la future cathédrale du quai Branly. « Ne voyez là aucune arrogance, relativise ce colosse barbu de 40 ans. Il nous fallait plus de place : les jours de grande fête, les gens ne peuvent même pas entrer dans la paroisse. » Une fois acquis le feu vert de l’Élysée, religieux et civils s’affairent pour trouver un terrain. Parmi eux, un cabinet de lobbying, ESL & Network, présidé par Alexandre Medvedowsky, ancien élu socialiste, énarque d’origine ukrainienne et ami de Jean-Pierre Philippe, le mari de Nathalie ­Kosciusko-Morizet. Il a entre autres pour associée Olga Belot-Schetinina, chevelure de jais et CV impressionnant, moscovite de Paris depuis 2002. Cette dernière a connu Innocent, le prédécesseur de Nestor, dans le club des anciens du MGIMO, la grande école diplomatique de son pays, « notre ENA à nous ». Dès 2008, l’archevêque lui confie une mission de recherche foncière qui s’est vite changée en médiation interétatique. Discrète – autant qu’on peut l’être lorsqu’on mesure 1,80 m – et circonspecte, elle ne quitte pas d’une semelle l’ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, sur le bureau duquel le projet de cathédrale est classé parmi les dossiers hautement signalés. Olga se prévaut d’une intervention décisive dans la découverte du terrain du quai Branly, ancien siège de Météo-France. La précieuse parcelle des bords de Seine est convoitée par d’autres puissants acheteurs : l’Arabie saoudite, le Canada et la Chine. Nexity, géant de la promotion immobilière dont le PDG, Alain Dinin, a lui aussi des ascendances russes, aide l’ambassade à formuler la meilleure offre. Vladimir Kojine est reçu à Bercy par Éric Woerth, alors ministre du budget qui exerce la tutelle sur France Domaine, l’établissement public gérant le patrimoine foncier de l’État. L’accord est vite scellé. Kojine confirme que des négociations ont eu lieu entre Paris et Moscou : « Nous avons discuté de la structure de la transaction. » Il ne veut toutefois pas en livrer le montant – que des sources dignes de foi à Bercy établissent à 73 millions d’euros. « L’accord stipulait que le prix devait demeurer secret, objecte l’émissaire de Poutine . Nous, nous tenons parole. » Néanmoins, il ne se prive pas d’affirmer que l’offre des concurrents saoudiens était « bien supérieure » et qu’ils prétendaient, eux, y dresser « une énooorme mosquée ». Comprendre : « Voyez ce à quoi vous avez échappé à côté de la tour Eiffel ! » La vente est signée le 3 février 2010. L’acte mentionne expressément la construction d’un « centre spirituel et culturel orthodoxe ». Frédéric Mitterrand, ministre de la culture à l’époque, décrit dans son journal de bord (La Récréation, Robert Laffont), à la date du 28 octobre 2010, l’impatience de l’ambassadeur Orlov : « Il ne faut plus tarder pour la cathédrale, le concours d’architecture est ouvert. » Un conseiller de François Fillon, Jean de Boishue, lui souffle à l’oreille : « Tu suis de près... et en même temps tu ne peux pas grand-chose, le président l’a promis à Poutine. » Le 9 décembre suivant, lors d’une visite à à Moscou, Fillon glisse à Mitterrand : « [Poutine] n’en démord pas (...). Vous les voyez, vous, les bulbes au pied de la tour Eiffel ? » Avec le recul, Frédéric Mitterrand assure : « C’est le genre d’histoire dont je me suis méfié dès le début et qui ne va cesser de s’aggraver. » Une « pantalonnade bien française », selon ses termes, va en effet se jouer à partir de l’automne 2010 autour du projet d’église qu’il rebaptise avec espièglerie : « Saint-Vladimir ».

Vladimir Kojine  a t charg par Vladimir Poutine de ngocier son projet de cathdrale avec les autorits françaises et le...

Vladimir Kojine (photographié à Moscou le 11 avril 2014 pour Vanity Fair *par Oleg Nikishin) a été chargé par Vladimir Poutine de négocier son projet de cathédrale avec les autorités françaises et le maire de Paris de l'époque, Bertrand Delanoë.*

Saison II. Le « voile de la Vierge »

Tout commence sous les meilleurs auspices. Pour complaire à leur hôte français, les Russes se mettent en quatre. Un concours d’architecture est organisé – ce qui, selon une source interne à Nexity, ne leur serait peut-être pas venu spontanément à l’esprit. Conseillés par leur promoteur et par leur élégante lobbyiste, ils composent un jury ­binational, mi-russe, mi-français, et se rangent même à l’usage – saugrenu à leurs yeux – d’indemniser les finalistes recalés : 25 000 euros chacun, c’est écrit dans le règlement. Quatre ans plus tard, en pleine crise ukrainienne, Vladimir Kojine le jure : « Le président, le Patriarche et moi-même n’avions qu’un souci : ne rien faire qui contrarie la France et les Français. » L’ambassade est l’épicentre du dispositif. « Rien que pour cela, je ne regrette pas d’avoir participé au jury », plaisante l’un de ses membres, l’architecte Bernard Desmoulins, qui y représentait la Mission interministérielle pour la qualité des bâtiments publics. « Choc des cultures », se souvient-il en pensant au « bunker soviétique » qu’est encore l’imposant bloc de béton érigé au bord du boulevard Lannes, dans le XVIe arrondissement, sous le règne de Léonid Brejnev. Christine Fabre, autre jurée, recrutée au titre d’une association patrimoniale du VIIe arrondissement (SOS Paris), décrit à l’intérieur « une salle grande comme la galerie des Glaces ». Le plus flamboyant des candidats, Rudy Ricciotti, bâtisseur du Mucem de Marseille, est si impressionné par « l’ambiance glaciale » qu’il y perd sa faconde. Il faut dire qu’on ne voit pas tous les jours des popes siéger dans un concours. L’évêque Nestor, le permanent du patriarcat en France, a été rejoint par un hiérarque moscovite, l’archevêque Marc, sorte de ministre des affaires étrangères de Sa Sainteté Cyrille. (Le débonnaire Nestor fait d’ailleurs remarquer qu’il est déplacé de qualifier de « pope » les ministres du culte orthodoxe : en russe, le terme équivaut à peu près à notre « cureton ».)

Quelques 110 propositions parviennent à l’organisateur, qui les expose sur des panneaux d’1 m sur 1,50 m dans la salle des fêtes. « Il aurait fallu des patins à roulette pour l’arpenter », plaisante Christine Fabre. Le cahier des charges est à la fois clair et emberlificoté : l’église, « élément central », doit « garder les traditions et principes canoniques propres aux meilleurs exemples de l’architecture ecclésiale orthodoxe russe » – des bulbes à tout le moins, entre un et cinq, on n’y coupe pas, et la faculté d’organiser des processions autour les jours de fête. Mais elle doit aussi « ne pas être caricaturale, ni délibérément non contemporaine ». Autant demander à un ours de passer par le chas d’une aiguille. Le 10 décembre 2010, dix projets sont sélectionnés. Cinq Français, cinq Russes. Fifty-fifty, ou presque. En fait, l’un des candidats russes est pour moitié espagnol, Manuel Nuñez-Yanowsky, associé à un cabinet moscovite. C’est le plus âgé des finalistes, sec et nerveux comme un danseur de flamenco. Il porte beau mais il passe pour « un revenant », dit Bernard Desmoulins. Étiqueté de surcroît « post-moderne » – ce qui, parmi l’élite de l’architecture autorisée, relève de l’insulte caractérisée. Il a en effet travaillé dans les années 1970 avec le catalan Ricardo Bofill et a commis, à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-­Denis), les monumentales Arènes de Picasso, aujourd’hui connues sous le nom familier de « camemberts ». Pour la cathédrale du quai Branly, il fait miroiter une construction en verre ondulé qui prendrait la forme d’un immense voile, une longue traîne de « Marie, mère de dieu » tombant du ciel, un jardin romantique, bref, un édifice plein de sensibilité pour un projet ultrasensible. À la surprise générale, c’est son dossier (celui de son agence, à l’acronyme peu chrétien de SADE) qui sera retenu. Mais sa victoire ne se dessine qu’au terme d’un épisode embrouillé et d’une passe d’armes homérique.Le jury n’est en réalité pas aussi paritaire qu’il en a l’air. Sept Russes d’un côté, dont un expert en peinture d’icônes et le ministre de la culture, auxquels il faut ajouter un huitième : Vladimir Kojine, qui préside. Sur les rangs des sept Français en revanche, figurent à côté des représentants de la mairie de Paris, de la mairie du VIIe arrondissement et du ministère de la culture, deux authentiques Russes blancs : le prince Troubetzkoï, déjà mentionné, et l’envoyé du premier ministre français, Jean de Boishue, dont le très breton patronyme ne laisse pas supposer qu’il descend par sa mère de l’aristocratie russe. La communauté orthodoxe française doit indirectement à cette dernière, princesse Mechtchersky, son cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) et la maison de retraite qui en est logiquement l’antichambre. Les jurés français laissent vite percer leurs divisions. Les deux représentants de la municipalité, pourtant attentifs au conservatisme supposé de leurs riverains, sont séduits par un projet audacieux, conçu par l’architecte Frédéric Borel : un tourbillon de béton blanc élancé vers les nuages et surmonté d’un seul bulbe. Peu convaincu, Troubetzkoï le qualifie sans façon de vulgaire « serviette de table ». « La Russie d’aujourd’hui », supplément du Figaro et porte-voix de l’ambassade russe compare carrément l’édifice à un « minaret » provocateur. Quant au mandataire de Frédéric Mitterrand, Jean-Pierre Biron (son directeur de cabinet), il sèche simplement la séance. « Tout était plié depuis Moscou », dira-t-il plus tard au ministre. De fait, les Russes font bloc. Mgr Nestor confesse un certain intérêt pour les esquisses de Borel – « un homme sympathique qui voulait sincèrement nous comprendre », dit-il – mais tous soutiennent le candidat que l’on devine choisi par Moscou, dont ils jugent le projet plus orthodoxe, au propre comme au figuré. Le jour du « grand oral », le 17 mars 2011, Manuel Nuñez-Yanowsky fait une présentation ébouriffante. Il se montre « sûr de lui, alternant avec brio le russe et le français, se passant des services de l’interprète assermenté », raconte la jurée Christine Fabre. Seule Dominique Alba, à l’époque directrice du Pavillon de l’Arsenal et vestale de l’architecture dans la capitale, tente de porter le fer. Cette professionnelle intransigeante et reconnue a l’oreille de l'ancien maire, Bertrand Delanoë. Elle affronte à visage découvert le projet préféré du Kremlin. À l’arrivée, le vote donne les deux favoris ex-æquo, loin devant tous leurs rivaux. « Il fallait tout recommencer, se remémore Dominique Alba. J’ai essayé de persuader M. Kojine de remettre les choses à plat... Mais rien à faire, il a exigé aussitôt un deuxième scrutin, avec un ordre de préférence sur trois projets : ceux de Nuñez-Yanowsky et de Borel, plus celui de Jean-Michel Wilmotte. » Au dépouillement final, c’est l’Espagnol qui rafle la mise. Cette fois, Wilmotte arrive en deuxième position, Borel n’est que troisième. Dominique Alba quitte la séance en colère. « M. le maire a de bons petits soldats, mais vous avez perdu », lui lance Kojine. L’arbitre des pertinences architecturales de la Ville de Paris impose que soient inscrites au procès-verbal de la réunion les réserves du maire sur le lauréat et boude le buffet offert par l’ambassadeur – « un excellent saumon, précise avec malice Christine Fabre, et de la salade russe – celle que les Russes appellent “salade française” ». Manuel Nuñez-Yanowsky, lui, boit du petit-lait. À bientôt 70 ans, il vit enfin son heure de gloire. Natif de Samarcande, en Ouzbékistan, fils d’une Russe et d’un républicain espagnol qui a passé sept ans dans les camps de Staline, il a été homme de théâtre avant de se lancer dans la construction, a mené plus d’une vie à Odessa, Barcelone, Moscou et Paris. Durant sa jeunesse, il a même fréquenté Dalí et Gala dans leur château de Pubol, dont son domaine catalan est voisin. Tout cela, il le raconte à présent entre deux portes ou au téléphone car cet homme fantasque est un courant d’air, toujours entre Paris et l’Espagne – il n’a pas son pareil pour esquiver les rendez-vous qu’il a lui-même fixés et s’en excuser avec une exquise courtoisie. Pour la basilique parisienne, il dit avoir concouru presque par hasard, « pour rendre service à des “petits jeunes” recommandés par un ami scénographe ». Puis il a pris l’aventure à cœur une fois la première épreuve vaincue, si bien que le vote du 17 mars 2011 lui est apparu comme la consécration d’un parcours atypique. Son triomphe sera de courte durée.

L'architecte Manuel NuñezYanowsky photographi pour Vanity Fair par Alexandre Guirkinger pour Vanity Fair devant les...

L'architecte Manuel Nuñez-Yanowsky, photographié pour Vanity Fair par Alexandre Guirkinger pour Vanity Fair *devant les Arènes de Picasso à Noisy-le-Grand. Son projet d'église a été sélectionné en mars 2011 puis écarté huit mois plus tard. Il a saisi la justice.*

Saison III. Delanoë contre-attaque

Le maire de Paris a adressé les invitations pour le 9 novembre 2011 à 15 heures, à l’hôtel de ville. À l’instant prévu, Bertrand Delanoë fait son entrée, escorté par Anne Hidalgo, encore adjointe à l’urbanisme, et exécute un numéro à sa façon. Cinglant, impérial, sans appel. Tous les « Russes » sont là : l’ambassadeur Orlov, l’architecte, les professionnels de la construction et les prêtres... Ils s’attendent à faire une aimable présentation et soudain, le maire se lance dans une diatribe de 40 minutes, proclame que ce projet est « une insulte à l’âme russe, à l’église orthodoxe en général et à Paris en particulier ». Ignorant Nuñez-Yanowsky, Delanoë ne s’adresse qu’à Vladimir Kojine, devant l’assistance médusée. L’architecte espagnol raconte qu’à ce moment-là, il aurait aimé « casser la gueule » du maire. L’un des présents se rappelle avoir aperçu « un jeune prêtre, fin, blondinet » riant sans se cacher. La description correspond à la silhouette adolescente du père Alexandre Siniakov, recteur, à seulement 34 ans, du seul séminaire orthodoxe d’Europe, implanté à Épinay-sous-Sénart. Théologien parfois anticonformiste, il n’appréciait pas pour autant le projet exubérant de Manuel Nuñez-Yanowsky. « Mais plaisait-il seulement à ceux qui ont voté pour lui ? » s’interroge malicieusement aujourd’hui le « hiéromoine », dans la paix de l’ancien couvent catholique qui abrite son séminaire. Il suggère que le choix du jury était le fruit d’un compromis entre le goût de ses compatriotes pour la tradition et l’exigence de modernité requise par la localisation parisienne. « S’ils ne tenaient qu’à eux, ­estime-t-il, ils auraient choisi une église orthodoxe russe traditionnelle, une vitrine de la Russie éternelle ! » Les Russes ne s’avouent pas vaincus. Nantis de leur titre de propriété, d’un lauréat désigné en bonne et due forme et de l’expertise des grandes entreprises enrôlées dans l’aventure – Nexity, puis Bouygues Bâtiment-Île-de-France et le bureau d’études Egis – ils déposent le 31 janvier 2012 un permis de construire. À la préfecture, puisqu’il s’agit d’un permis d’État. Peine perdue. Une nouvelle salve hostile part de la Ville de Paris le 27 février, sous la forme d’un communiqué de presse appelant l’Unesco, « garante de la sauvegarde des rives de la Seine », à « se mobiliser » contre « une architecture de pastiche médiocre (...) conçue dans la précipitation ». Deux mois plus tard, le 27 avril 2012, une délégation de l’organisation internationale assiste à une présentation du projet au ministère de la culture. Selon le récit de Manuel Nuñez-Yanowsky, l’architecte en chef des bâtiments de France, Jean-Marc Blanchecotte, s’y montre « plutôt favorable » à l’intégration de l’église dans le site. Le lauréat doit revoir sa copie. Il corrige divers paramètres concernant l’évacuation des eaux, d’autant plus cruciaux que le voisin immédiat de la cathédrale sera un bâtiment historique, le palais de l’Alma, siège des anciennes écuries de Napoléon III et annexe de l’Élysée – c’est là que résidaient secrètement, au temps de François Mitterrand, sa fille cachée Mazarine et sa mère, Anne Pingeot. À l’hôtel de ville, on a aussi sonné le tocsin en invoquant « un problème de sécurité nationale ». Un reste de paranoïa héritée de la guerre froide fait juger déraisonnable que les Russes s’installent à portée d’écoute du logement de fonction du conseiller diplomatique de l’Élysée, de son chef d’état-major particulier et du service du courrier présidentiel, eux aussi hébergés dans l’immeuble du quai Branly. Les choses traînent en longueur. Confession à retardement de Frédéric ­Mitterrand : « Je n’avais qu’une solution, laisser pourrir. » L’élection présidentielle française se profile, « le changement c’est maintenant », les émissaires de Moscou vont l’apprendre à leurs dépens. En mai 2012, François Hollande succède à Nicolas Sarkozy. Le 28 septembre suivant, deux « avis défavorables » tombent simultanément : celui de l’architecte des bâtiments de France, subitement moins compréhensif, et celui de la responsable de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Autant de mauvais présages pour la délivrance attendue du permis de construire.

Saison IV. La retraite de Russie

Son Excellence Alexandre Orlov en perdrait son flegme. Nous sommes le 16 octobre 2012. Un an a passé depuis l’affront essuyé devant Bertrand Delanoë. Neuf mois depuis la première demande de permis de construire. À la fin du mois de novembre, elle sera caduque. La cathédrale est toujours dans les limbes, Kojine s’impatiente. L’homme de Poutine est attendu le lendemain à Paris, où il doit rencontrer – entre autres – le nouveau ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius. « C’était l’époque où je venais à Paris comme si j’allais au boulot, tous les matins », plaisante, à Moscou, Vladimir Kojine. Pour préparer l’entrevue au Quai d’Orsay, l’ambassadeur Orlov a convoqué ses troupes. Il lit alors à haute voix une lettre transmise par Laurent Fabius à son homologue Sergueï Lavrov. Aurélie Filippetti, ministre de la culture, y explique que le permis n’a aucune chance d’être délivré à cause des deux avis défavorables précités – « le préfet de région ne peut passer outre », écrit-elle. Avec l’accent traînant des Russes les plus parfaitement francophones, le diplomate lâche une autre bombe : la directrice de la DRAC lui aurait avoué avoir reçu « des instructions » pour bloquer le projet. Les négociateurs russes ont tôt fait de souscrire à la théorie du complot. Il faut dire que depuis l’installation de la gauche au pouvoir, une bonne partie des collaborateurs de Delanoë a investi les hautes sphères de la République. Son ex-directeur de cabinet, Nicolas Revel, est secrétaire général adjoint de l’Élysée ; son ancien conseiller pour la culture, David Kessler, occupe le même poste à la présidence ; Laurence Engel, naguère directrice des services culturels de la mairie, dirige le cabinet d’Aurélie Filippetti. Une autre conseillère de la mairie, Anne Tallineau, a rejoint l’équipe Fabius. Plus verrouillé que chez les soviets, l’appareil d’État est maintenant truffé d’opposants à la cathédrale ! Il n’en faut pas plus à Alexandre Orlov pour imaginer qu’une conspiration est en cours. « On me dit qu’il y a des bolcheviques à l’Élysée qui ne veulent pas d’église du tout », relève-t-il, pince-sans-rire. Au passage, architectes et experts du bâtiment en prennent pour leur grade : « On a traîné, traîné... Si on avait perdu moins de temps sous la présidence Sarkozy, on aurait déjà le permis. » Rompez. Le 20 novembre, une semaine avant la date butoir, la Fédération de Russie n’attend même pas la notification d’un refus. Elle retire sa demande de permis de construire. Pour Nuñez-Yanowsky, la partie est finie. Commence celle de Wilmotte.

Le projet accept et finalement abandonn de Manuel NuñezYanowsky.

Le projet accepté et finalement abandonné de Manuel Nuñez-Yanowsky. 

Saison V. La providence Wilmotte

Dès la mi-novembre, le nom du célèbre architecte français a commencé à circuler. Omniprésent, opiniâtre, charmeur, insatiable, irrésistible en somme. Et rompu au franchissement des fuseaux horaires. On l’annonce venant à la rescousse de l’équipe lauréate. Par quel subterfuge ? Les Russes, sentant leur projet compromis, ont sans doute commencé à rechercher une solution de rechange. Les Français les ont aidés, en leur fournissant une liste de cinq noms de créateurs susceptibles de prendre la relève. « Celui de Wilmotte venait en dernier, mais peut-être était-ce une liste alphabétique ? » fait mine de s’interroger Olga Belot-Schetinina, non sans une once de perfidie.Est-il encore besoin de présenter Wilmotte ? À la tête de l’un des cabinets qui comptent à Paris, il emploie plus de 200 salariés, vient d’entreprendre la rénovation de l’hôtel Lutetia, est tenu pour l’une des références de sa profession. Encensé par les patrons du CAC 40, pour lesquels il a réalisé nombre de sièges sociaux – pour LVMH, Alstom ou L’Oréal, celui d’Eiffage est en chantier à Vélizy-Villacoublay (Yvelines) –, il est cloué au pilori par ses pairs, qui le rangent plus volontiers dans la case affaires que parmi les hommes de l’art. La plupart ne lui reconnaissent aucun génie, si ce n’est celui de l’autopromotion. La profession est d’autant moins confraternelle que tout semble réussir à Wilmotte le conquérant. Cent projets en cours, des commandes publiques et privées en veux-tu en voilà. À Paris seulement, il s’attelle simultanément à la rénovation du Palais Brongniart, ancien siège de la bourse ; à la transformation de la halle Freyssinet en temple du numérique, avec la bénédiction de la mairie de Paris et pour le compte du patron de Free, Xavier Niel ; à l’édification, enfin, de 92 000 m2 de bureaux dans le futur « Pentagone à la française » du quartier Balard, qui abritera le ministère de la défense. Et la liste n’est pas exhaustive. Cet impressionnant volume d’affaires suffit-il à justifier le choix des autorités russes ? Non. Wilmotte, on s’en souvient, est arrivé deuxième au concours de mars 2011. Un bon point pour lui. En outre, la Russie est l’un des axes de prédilection de son développement international. Il y consacre depuis dix ans une énergie particulière, aidé en cela par une directrice bulgare, polyglotte et orthodoxe, Borina Andrieu, qui a vécu plusieurs années à Moscou. En 2012, il a décroché, avec l’urbaniste Antoine Grumbach, le premier prix d’un concours international pour le « Grand Moscou » ainsi que divers projets d’aménagement tout aussi titanesques (nouvel aéroport, « zone des trois gares », etc.) dont la réalisation reste également au point mort. S’y ajoute, depuis septembre 2013, la rénovation de l’université européenne de Saint-Pétersbourg, sise dans l’historique Palais de marbre. Des musées, publics et privés, sont aussi dans ses cartons. Wilmotte a même des projets en Ukraine. Il est vrai que la Russie est un pays de Cocagne pour les ­architectes du monde entier, mais que les désillusions y sont nombreuses – en 2007 par exemple, ­Dominique ­Perrault, célèbre auteur de la bibliothèque ­François-Mitterrand, a été dépossédé de son beau projet pour le théâtre Mariinsky II à Saint-Pétersbourg. « Connu des Russes, arrivé deuxième au concours et bien introduit à Paris, Wilmotte offrait la solution de compromis idéale, indique-t-on à l’Élysée . Nous étions soucieux, cette fois, que tout se passe en bonne intelligence. » En juin 2013, rien n’est encore signé. Mais durant l’été, l’architecte et sa directrice montée sur ressorts – et sur talons de douze centimètres en toutes circonstances – ont déjà foncé par deux fois à Moscou, cartons sous le bras, pour des entretiens au monastère Danilovski avec le patriarche Cyrille. « On est resté une heure et demie avec lui, c’est fabuleux ! » m’a confié un Wilmotte exultant, rencontré dans la ruche que constitue son agence parisienne du faubourg Saint-­Antoine. Le toupet en bataille, mais toujours impeccablement cravaté – comme le sont rarement ses confrères – l’architecte raconte les courses contre la montre dans les aéroports, les valises à trimballer, les heures perdues dans les embouteillages de Moscou, les maquettes égarées... Sans oublier les découvertes, en chemin, d’artistes « fabuleux » débusqués jusque dans leurs ateliers. L’homme est compulsif et enthousiaste. En janvier 2014, lors de la présentation à la presse de la maquette de la cathédrale, le permis enfin obtenu, il a qualifié de « lumineux » ses échanges avec le chef de l’Église moscovite – « les plus émouvants de ma vie professionnelle ». À l’inverse de son prédécesseur espagnol, Wilmotte a bénéficié de soutiens œcuméniques et coordonnés. Plus question de promener les Russes : François Hollande, en voyage à Moscou le 28 février 2013, s’est engagé auprès de Vladimir Poutine à ce que le projet avance désormais vite et bien. Une sorte de concile permanent a été mise en place le mois suivant à l’Élysée, dont les deux copontifes sont Nicolas Revel, secrétaire général adjoint, et Vladimir Kojine. Participent aux « groupes de travail » l’intégralité de l’équipe russe (l’ambassadeur, son avocate et sa lobbyiste) mais aussi un aréopage de délégués de la préfecture, des ministères et de la municipalité (dont François Revardeaux, conseiller spécial pour la Russie aux affaires étrangères, et Mathias Vicherat, directeur du cabinet de Bertrand Delanoë). Le tout sous la haute surveillance des dignitaires de l’église orthodoxe. C’est entre ces hommes qu’ont été négociées les conditions de l’accord conclu entre Kojine et Revel le 23 août 2013, qui préludait au dépôt de la demande de permis de construire, introduite le 16 septembre. Trois mois plus tard, le 24 décembre, le sésame était enfin accordé. Détail cocasse : « Les Russes l’ont annoncé à cor et trompette le jour de Noël et, à la mairie, nous n’étions même pas au courant », se souvient Philippe Valli, directeur du cabinet de Rachida Dati dans le VIIe arrondissement. À cette date, tous les services de l’État étaient fermés. « Faute de confirmation officielle, on a cru à un coup de bluff de Moscou ! »

Saison VI. L’honneur bafoué de « Manolo »

Il en est un pendant ce temps qui ne décolère pas : Manuel Nuñez-Yanowsky, furieux contre celui qu’il surnomme aigrement le « marchand de meubles » Wilmotte, sans préciser si l’expression renvoie aux activités de designer de son rival ou à l’adresse de son agence, dans ce qui fut le quartier des ébénistes. Dès le mois de juin 2013, le concepteur des Arènes Picasso, assisté d’un conseiller juridique tout en rondeurs, Me Louis Fauquet, l’exact opposé de sa silhouette ascétique, pique ses banderilles. Quatre assignations en justice : contre Wilmotte, coupable selon lui de ne pas l’avoir averti dans les temps qu’il prenait la main sur le projet ; contre la Fédération de Russie, qui n’aurait pas résilié son contrat dans les formes ; contre Bertrand Delanoë et Aurélie Filippetti, pour « abus d’autorité sur personne publique », « chantage », « extorsion » et « trafic d’influence ». Aux deux derniers, l’impétueux réclame 10 millions d’euros de dommages et intérêts. Ses plaintes sont rejetées une à une. Lui-même est condamné à verser des frais de justice à la Russie : 5 000 euros, une obole. Faute de règlement, les autorités font opérer en mars 2014 une saisie sur ses comptes bancaires. Trois mois auparavant, devant la presse parisienne, Vladimir Kojine se montrait pourtant clément envers l’initiative judiciaire, « plus émotionnelle qu’autre chose », de l’architecte : « La Fédération a respecté 100 % de ses engagements vis-à-vis de lui », assurait-il. Selon son défenseur, Nuñez-Yanowsky aurait perçu « ce qui lui était dû pour le travail effectué », soit « la moitié des honoraires convenus », en l’occurrence, 600 000 euros environ. « On ne demande pas de dédommagement, non, non, souligne l’avocat, enseveli sous la pile de documents liés à l’affaire. Juste l’annulation du permis de construire. Et la démolition de l’ouvrage de Wilmotte s’il est un jour construit. » Ce n’est pas rien. Sans entrer dans les méandres d’une procédure que Me Fauquet qualifie, avec un indéniable sens du verbe, de « village Potemkine », on peut raisonnablement penser à un baroud d’honneur de la part d’un homme lésé du grand contrat qui aurait pu marquer son apothéose. « Il brûle ses vaisseaux », admettait en juin 2013 le dévoué défenseur, avocat solitaire fourvoyé avec passion dans une lutte de desperado. Mais le plaignant est-il à ce point l’agneau du sacrifice ? « J’ai été traité d’une façon ignoble ! Les Russes et les Français se sont comportés comme des cosaques », s’enflamme Nuñez-Yanowsky au téléphone, retenu cette fois par la fuite d’une vanne dans sa résidence espagnole. À ses anciens commanditaires, l’architecte catalan reproche de n’avoir pas au moins tenté de lui offrir un lot de consolation après l’avoir « foutu dehors ». « Comme Chirac l’avait fait pour Bofill et moi, quand il nous a proposé la place de Catalogne après nous avoir viré du chantier des Halles, raconte-t-il. Mais avec la gauche, je n’ai jamais eu de chance. » Poussés dans leurs retranchements, ceux qui ont suivi de près les circonvolutions de son projet confessent une certaine perplexité. « C’était difficile de travailler avec lui, confie l’un d’entre eux. Il n’a pas vraiment de bureaux, fonctionnait avec des sous-traitants en Russie, ce qui retardait les rendus. » Chez Nexity, maître d’ouvrage délégué jusqu’à l’été 2012, on se souvient que « le permis n’était vraiment pas délivrable » : « Toutes considérations esthétiques mises à part, Nuñez-Yanowsky prenait des libertés avec l’urbanisme. C’est à juste titre que l’État russe a rompu son contrat. » Jean-Marc Blanchecotte, l’architecte des bâtiments de France aujourd’hui retraité et distingué en 2013 de la médaille de vermeil de la Ville de Paris, nie avoir reçu des pressions, comme l’affirme le Catalan outragé. Au bout du fil, il paraît toutefois affolé : « Je ne peux pas vous répondre, je suis dans le métro et puis c’est une affaire qui relève de la politique internationale ! » On lui fait observer que l’avis défavorable qu’il a rendu succédait pourtant à des propos plus élogieux prononcés devant l’Unesco. « Je ne m’exprimais là que sur l’intégration dans le site », assure-t-il. Il ajoute que « le projet était insuffisamment préparé pour le permis, posait plein de problèmes techniques, dus notamment à son adossement à un bâtiment historique, et on n’arrivait pas à le faire évoluer de manière satisfaisante ». Vint en effet un jour où, devant les modifications justifiées par les impératifs techniques, le préposé aux relations internationales du patriarcat de Moscou et de toutes les Russies, Mgr Marc, accablé, ne vit plus dans le « voile de la Vierge » qui l’avait tant séduit qu’un « tutu de ballerine » fort impie. La messe était dite. À présent, Kojine peut reconnaître que les doutes qu’il nourrissait « depuis le début, sans le dire à personne », étaient fondés. « Dès que se sont posées les questions d’ingénierie, dit-il, il est apparu que la toiture en verre allait devenir la source du problème : elle se transformait en lourde structure . » En somme, le projet péchait par ce qui avait fait sa force. « Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage », soupire Me Fauquet. Mgr Nestor, lui, brûlerait presque un cierge en l’honneur de l’ancien maire de Paris : « Sa ferme intervention nous a ouvert une porte de sortie inespérée. » Les esquisses de Wilmotte avaient déplu à l’évêque lors d’une première réunion à l’Élysée ? Elles ont désormais son onction. À telle enseigne qu’il a offert à son supérieur, Cyrille, pour ses 66 ans, une maquette de l’édifice en modèle réduit – « avec la lumière à l’intérieur et tout et tout ». Wilmotte confie avoir fait la procession de Pâques 2013 au monastère Danilowski. Familier de la Russie, cet ami de Marek Halter renvoie ses détracteurs à leurs préjugés contre sa formation originale (il est diplômé de l’école d’art Camondo et non de la filière architecturale) et son style prétendument « commercial ». « Je l’aime, ce projet », déclarait-il avec ferveur le jour de sa présentation à la presse. Sa pierre blanche, dite «?de Bourgogne », feuilletée de strates de verre, ne fournit-elle pas une lointaine réminiscence des murs de la Dormition, église majeure parmi les édifices de la «?place des cathédrales?» au Kremlin ? Là où s’affairent, depuis février 2014, grues et pelleteuses à la démolition des baraques en béton de Météo-France, s’édifieront quatre bâtiments : l’église, une maison paroissiale, un centre culturel et une école bilingue. L’architecte insiste sur la composition « très aérée » de l’ensemble, avec toitures végétalisées et une allée plantée – dessinées par le paysagiste Louis Benech, qui a baigné enfant dans un monde suranné de Russes blancs et se souvient d’y avoir croisé Félix Youssoupov, le prince conjuré de l’assassinat de Raspoutine. Il peste depuis lors contre les décisions de la Ville de Paris qui l’empêchent de planter les bouleaux dont il rêvait. Il optera pour des aulnes, des tilleuls de Mongolie et « un faux verger, pour donner l’image rurale d’une église des champs ». La Ville de Paris a fini par donner son aval. Delanoë « ne déteste pas », lâchait-on du bout des lèvres à la mairie avant l’élection municipale de mars 2014. Dominique Alba éprouve encore des regrets en pensant au projet sacrifié de son poulain Borel – « un bâtiment sculpture, disant ce qu’il était, dans une écriture contemporaine ». Mais elle salue les qualités du dossier actuel : « Il n’est pas frontal sur la Seine et annonce sa fonction d’église, sans être ostentatoire. » Mention passable, donc. « De toute façon, les immeubles d’avant n’étaient pas beaux. Et puis Paris, avec le temps, peut tout absorber ! Voyez le Sacré-Cœur... » Elle n’est pas loin de se féliciter, même, de l’onde de choc provoquée par son oukase de mars?2011 : « Après tout, songe-t-elle, c’est valorisant pour l’architecture qu’elle puisse provoquer des incidents diplomatiques. » Vladimir Kojine, l’homme des biens séculiers à Moscou, ne partage pas la « courte vue » des Occidentaux ; il veut contempler l’histoire sur un temps long . La première pierre de la future cathédrale ­sera-t-elle posée par les deux présidents alors que la Russie de Poutine est menacée d’être mise au ban des nations démocratiques ? Il l’ignore. « Tout peut arriver, prévient-il. Mais cette affaire est supérieure aux péripéties de la politique au jour le jour. Qui se souvient de l’occupation de Moscou par les troupes françaises ? Ou du 31 mars 1814, quand le tsar Alexandre Ier est entré dans Paris ? » Avec la force que lui confère sa proximité avec Poutine, il affirme : « Ce monument sera construit. Et il restera un joyau de votre capitale, comme le pont Alexandre III. »La cathédrale que Frédéric Mitterrand baptisait cavalièrement « Saint-Vladimir » devrait être consacrée à la Sainte-Trinité, c’est du moins ce que semble souhaiter le patriarcat par la voix de son légat parisien Nestor : « C’est le nom d’un monastère édifié lors de la lutte contre les Tatars au XIVe siècle, explique l’ecclésiastique. “Regarder la Sainte-Trinité, c’est vaincre la haine”, dit-on chez nous. » Il n’en faudra sûrement pas moins.

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Pourquoi le prince Harry n’assistera pas au mariage du duc de Westminster

Par Audrey Bellaiche

Cinq bulbes posés sur une église aux pieds de la Tour Eiffel

VIDÉO - La future cathédrale orthodoxe de Paris, édifiée sur les berges de la Seine à proximité de la Tour Eiffel, a pris sa silhouette définitive avec le montage de ses derniers bulbes dorés.

Par Le Figaro Immobilier , AFP agence

Mis à jour le 25/08/16, 08:20

Publié le 24/08/16, 14:59

eglise orthodoxe tour eiffel

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Entourant la coupole centrale de huit tonnes installée en mars , qui culmine à 37 mètres de hauteur, quatre petits bulbes ont été hissés par des grues et fixés sur des structures en béton. De couleur or «matifié», afin qu’elles se fondent harmonieusement dans le paysage des bords de Seine, les coupoles surmontent des parois recouvertes de pierres blanches de Bourgogne.

eglise orthodoxe tour eiffel

Au total, 90.000 feuilles d’or ont été nécessaires pour recouvrir les cinq bulbes traditionnels de cette cathédrale de la Sainte-Trinité, voulue par le président russe Vladimir Poutine et qui doit être officiellement inaugurée en octobre. Lors d’une visite en France à l’automne 2007, Alexis II, alors patriarche de l’Église orthodoxe russe (décédé en décembre 2008), avait souhaité la construction d’une nouvelle église orthodoxe à Paris et l’ancien président Nicolas Sarkozy s’était dit prêt à soutenir ce projet.

Un chantier qui dure depuis deux ans

Dans cette optique, l’État russe avait acheté en 2010 un terrain de 4.000 m2 dans un secteur très protégé par les règles d’ architecture et du patrimoine , situé entre la tour Eiffel et l’Eglise américaine protestante. Après le veto mis, pour des raisons esthétiques, par l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë au projet architectural initial, c’est finalement celui de l’architecte Jean-Michel Wilmotte qui avait été retenu.

eglise orthodoxe tour eiffel

Ce «Centre spirituel et culturel orthodoxe russe», dont le chantier a démarré en juillet 2014, a vocation à abriter, en plus de l’église, une école bilingue, une maison paroissiale et les services culturels de l’ambassade. Un bâtiment qui doit - selon les termes de l’ambassadeur russe Alexandre Orlov - représenter «le symbole de la proximité historique, culturelle et spirituelle» entre les deux capitales française et russe.

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INFO JDD. Romans-sur-Isère : un jeune de 16 ans tué à coups de couteau dans le quartier de La Monnaie

Info jdd. grand est : une adolescente de 13 ans agressée pour non-respect du ramadan, attaque au couteau à bordeaux : un mort et un blessé, l'assaillant abattu par un policier, une cathédrale russe embarrassante.

Le permis de construire une église orthodoxe au pied de la tour Eiffel doit être signé ou refusé le 29 novembre. La Mairie de Paris est contre. L’Élysée hésite.

C’est un cadeau empoisonné, qui embarrasse l’Élysée, le gouvernement et la Mairie de Paris. Un dossier "hypersensible", hérité de Nicolas Sarkozy. L’idée d’ériger une cathédrale orthodoxe au pied de la tour Eiffel émane directement de Vladimir Poutine. Le président russe tient à ce projet "comme à la prunelle de ses yeux", souligne un observateur averti. Mais Bertrand Delanoë y est hostile. Le président Hollande, qui se serait bien passé de cette épine, va devoir trancher, d’ici à la fin du mois : désavouer le maire socialiste de la capitale ou s’exposer à un incident diplomatique. Une réunion secrète a été organisée en début de semaine autour de la directrice de cabinet de l’Élysée, Sylvie Hubac, sans Delanoë. Car le temps presse : le 29 novembre, le préfet de Paris et d’île-de-France, Daniel Canepa, doit signer – ou pas – le permis de construire. Deux jours avant cette date butoir, le 27, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, sera reçu à Paris par son homologue, Jean- Marc Ayrault, pour un séminaire franco-russe. Nul doute que l’église orthodoxe figurera au menu des réjouissances.

Le projet a été validé en 2007 par Nicolas Sarkozy. Le patriarche de l’Église orthodoxe russe, Alexis II, avait fait spécialement le déplacement de Moscou pour décrocher l’autorisation élyséenne. En janvier 2010, l’État russe acquiert – pour 70 millions d’euros – le siège de Météo France mis en vente par Bercy, à l’angle du quai Branly et de l’avenue Rapp (7e), coiffant au poteau l’Arabie saoudite et le Canada. Dans la foulée, l’ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, lance un concours international d’architecture pour bâtir sur cette parcelle de 4.245 m2 une cathédrale et un centre culturel, destinés à promouvoir la "civilisation russe". Le lauréat, l’Espagnol Manuel Nuñez-Yanowsky, est désigné en mars 2011. L’architecte propose une cathédrale à cinq bulbes dorés surmontés de croix – la coupole centrale s’élevant à 27 mètres de haut –, un immense "voile en verre" ondulé et un jardin ouvert au public. Budget estimé à 34,5 millions d’euros. Le groupe Bouygues est choisi pour réaliser les travaux. Et une demande de permis de construire est déposée auprès de la préfecture de Paris, le maire ne disposant en l’occurrence que d’un avis consultatif. Problème : Delanoë s’oppose vigoureusement au projet. En février 2012, dans un communiqué au vitriol, il parle d’une "architecture de pastiche […], médiocre, conçue dans la précipitation". "Sans remettre en cause le principe de cet édifice", l’édile pointe une "ostentation tout à fait inadaptée au site classé au patrimoine mondial de l’Unesco ou à la perspective de la tour Eiffel".

Vladimir Poutine met la pression

Depuis, les cartes ont été rebattues : François Hollande a été élu. Les piques lancées par Delanoë en pleine campagne présidentielle n’ont pas été renouvelées. Officiellement, la Mairie "reste sur sa position". Anne Hidalgo, la première adjointe, préfère "ne pas faire de commentaire" pour éviter de mettre de l’huile sur le feu. Car de son côté, Vladimir Poutine met la pression. Il veut placer son troisième mandat sous le signe de la "Russie éternelle". À chacun de ses déplacements à Paris depuis 2010, le président russe s’est rendu sur le site, quai Branly, soucieux d’accélérer la procédure. En juin, à l’occasion de sa première rencontre avec François Hollande, à l’Élysée, le président russe a questionné son homologue français sur "son" projet ; les deux hommes avaient pourtant d’autres chats à fouetter, comme la guerre civile en Syrie. L’ambassadeur Alexandre Orlov, lui, ne cesse d’appeler le préfet Canepa.

En France, les autorités sont partagées. Le Quai d’Orsay plaide pour la poursuite du projet de cathédrale russe à Paris. "La Fédération de Russie est propriétaire du terrain. Nous souhaitons que ce dossier aille de l’avant", dit-on au cabinet du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. La décision est entre les mains de l’Élysée… qui hésite. Le préfet de Paris attend un feu vert pour délivrer le permis de construire. Il lui manque aussi l’avis du ministère de la Culture, au titre de la mitoyenneté du projet avec plusieurs monuments historiques classés, dont le pont et le palais de l’Alma. Selon le cabinet de la ministre Aurélie Filippetti, "des discussions sont en cours avec l’État russe et l’Église orthodoxe pour définir des adaptations et des améliorations au projet et permettre sa réalisation". En clair, l’Élysée tente de trouver un compromis pour que personne ne perde la face. Mais que faire si la partie russe refuse de modifier son projet ? D’ici à quinze jours, l’acte de naissance, ou de décès, de la cathédrale russe parisienne devra être proclamé.

Source: JDD papier

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4 Orthodox monasteries to visit near Moscow

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Over the last two decades, growing spiritual fervor has led to the restoration of several historic Russian Orthodox monasteries in central Russia. These monasteries stand out for their architectural beauty and their peaceful environs. RBTH takes you on a voyage to four beautiful monasteries that are located within a few hours from the Russian capital.

Photo credit: Lori/Legion-Media

Featuring the icon of Mary the Milk Giver, the main cathedral, which was consecrated in 1860, is only open during prayer services.

There are several smaller structures in the complex, as well as a tranquil garden. Overall, the complex has a 19 th century feel to it.

Several buses depart from Tula’s Moskovsky Railway Station for a 10-minute ride to the monastery. A train ride to Tula from Moscow’s Kursky Railway Station takes about two hours.

Photo credit: Lori/Legion-Media

St. Paphnutius, the son of a baptized Tatar, was a diligent monk known for his love and compassion. He spent 63 years of his life as a monk and founded the monastery in Borovsk in 1444. The original stone cathedral had icons painted by Dionisy, one of Russia’s greatest icon artists.

The countryside around the monastery is particularly picturesque and it’s worth walking from the railway station to the monastery to capture the atmosphere of a small Russian town.

Borovsk can be reached by suburban trains from Moscow’s Kievsky Railway Station. The journey takes about 1 hour and 45 minutes.

Photo credit: Lori/Legion-Media

The monastery was founded by Savva Storozhevsky, a disciple of Russian Saint Sergius of Radonezh . It has an impressive set of buildings, including the main Nativity Cathedral. Russian Tsar Alexei Mikhailovich chose the monastery as his suburban residence in 1650 and the complex still has his white stone royal palace.

The monastery, which was partly destroyed during the Soviet era, has been completely restored.  Located on a hilltop, it is about a 20-minute walk from the city center.

A courtyard in central Moscow built by The Savvino-Storozhevsky monastery. Tverskaya street, bld. 6. Photo credit: Lori/Legion-Media

The monastery has a bakery, café and viewing deck for looking out over the countryside, and it is worth trekking down the hill towards the Moscow River. Another highlight is the natural spring in the hermitage. Devotees go for three brief dips in the pool where the spring water flows. But be warned: The water is bone-chillingly cold, even in summer.

Suburban trains run regularly from Moscow’s Belorussky Railway Station to Zvenigorod. The journey takes an hour.

Photo credit: Lori/Legion-Media

The monastery managed to survive the Bolshevik Revolution of 1917 but was destroyed by Nazi German forces during World War II. The Voskresensky Cathedral is still being restored. There is also an excellent museum, which highlights the art, history architecture and religious heritage of the Middle East. 

Istra can be reached by suburban trains from Moscow’s Rizhsky Railway Station. The journey takes about 30 minutes. 

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    The Eiffel Tower on social media. See more photos. Discover or visit the tower: buy a ticket (10.5 to 26.10 € maximum for adults and 2.6 to 13.10 € for children and young people), news and practical information.

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