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Le Grand Tour: une expression problématique pour désigner les pratiques du voyage des élites en Europe à l'époque moderne ?

L’expression « Grand Tour » est moderne, mais c’est surtout un concept à valeur opératoire, dont il faut circonscrire les limites : géographiques (l’Europe plus que l’Italie ?), sociales (nobles, jeunes ?), chronologiques (du 16e au 19e siècle ?), esthétiques (finalités ?). L’histoire du tourisme le qualifie comme un voyage d’éducation et de divertissement qui précède le tourisme lui-même. La notion de « tour » est ancienne, le concept de Grand Tour naît au 17e siècle comme un déplacement dans l’espace avec une composante de sociabilité. Dans les diverses langues de l’Europe, l’expression sert aujourd’hui à désigner cette pratique partagée d’une communauté imaginaire. Le terme est clairement un mot valise qui englobe l’histoire des transferts culturels, la longue durée et d’abord les jeunes Anglais, puis son élargissement aux classes moyennes, aux femmes et aux hommes mûrs. Le tour implique la circularité et les lieux de passage obligés. Le terme de « tour » apparaît en anglais en 1609 et, toujours en anglais, « tour of France » en 1617. Le « little tour » concerne seulement une province, le « Grand Tour of France » paraît en 1670. Le guide de Thomas Nugent _The Grand Tour_ (1749) est une pérégrination de ville en ville à travers l’Europe comme l’indique la page de titre. Pour la France, le concept de « Grand Tour » naît en 1770. En définitive, le Grand Tour renvoie à une forme stable, au grand siècle des voyages (le 18e) et à l’Italie. De fait, l’historiographie contemporaine avance le phénomène au 16e siècle et, au-delà des voyageurs anglais, à tous les Européens. Pour l’Allemagne, on parle de « Kavalierstour », mais c’est surtout une expression de l’historiographie italienne ! Les Allemands parlent plus volontiers de « erfahrene Welt » ou de « die Welt erfahren » : l’expérience du monde. Elle concerne à la fois l’Italie, mais aussi l’Allemagne, la France et l’Europe centrale pour ce qui est de la nationalisation des espaces politiques. Á la fin du 18e siècle, le Grand Tour contribue à forger les nations dans le cadre des voyages patriotiques : il est l’un des éléments de la construction d’une culture européenne. En général, l’historiographie voit le Grand Tour dans une direction nord-sud, alors que la direction sud-nord existe largement : il est une expérience collective et mobile de l’Europe, un projet éducatif commun, ouvert à des variations de détails : « peregrinatio academica » des étudiants allant d’université en université avec leur « liber amicorum », qu’ils font signer ; évolution vers le tourisme, le début du 19e siècle étant une période de transition. La diversité sociale des voyageurs est néanmoins assez limitée. C’est à la fin du 18e siècle et au début du 19e que les termes de « tourism » et de « tourist » font leur apparition en anglais. Des modèles intellectuels et culturels à établir, une expérience qui sert à conforter des modèles préexistants, une manière pour les élites de façonner une identité sociale et mondaine forment le projet explicite du Grand Tour. Mais il faut lui appliquer des grilles d’interprétation plus fines, car il s’agit d’une pratique éminemment plastique, valable pour le second 17e siècle et le siècle suivant. D’autres voyagent sur les routes du Grand Tour, mais sans y participer (colporteurs, pèlerins, etc.). Au-delà même de l’Europe, le Grand Tour ouvre sur l’Orient – l’orientalisme savant naît à Rome- ; l’Europe s’explore elle-même avant de le faire pour le monde.

Bibliographie sur le Grand Tour Par Gilles Bertrand (mars 2009)

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faire le grand tour en anglais

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Français [ modifier le wikicode ]

Étymologie [ modifier le wikicode ], locution nominale [ modifier le wikicode ].

grand tour \ɡʁɑ̃ tuʁ\ masculin

  • Au cours de son grand tour , en 1816 Stendhal séjourna en Italie, et s'arrêta à Bologne.
  • Un Grand Tour , du genre de ceux que s’offraient les jeunes gentilshommes du XVIIIe siècle, non seulement ramènera à Reine un fils guéri de cette fringale de voyages, mais encore lui donnera le temps de dresser ses batteries maternelles en vue d’un beau mariage, et (qui sait ?) d’une carrière officielle pour son cher enfant. —  ( Marguerite Yourcenar , Archives du Nord , Gallimard, 1977, pages 123-124)
  • Alors qu’il empoche par la même occasion le maillot blanc à pois bleus de meilleur grimpeur, Romain Bardet a surtout conquis son premier succès sur un grand tour depuis 2017 au Tour de France. —  (Vincent Daheron, Le Monde , « Cyclisme : Romain Bardet s’impose sur la 14 e étape d’un Tour d’Espagne qui sourit aux Français », 28 août 2021  → lire en ligne )

Synonymes [ modifier le wikicode ]

  • ( Histoire ) Grand Tour
  • ( Cyclisme ) grand Tour

Hyponymes [ modifier le wikicode ]

  • Tour de France
  • Tour d’Italie
  • Tour d’Espagne

Traductions [ modifier le wikicode ]

  • Anglais  : grand tour   (en)

Anagrammes [ modifier le wikicode ]

→ Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi [ modifier le wikicode ]

faire le grand tour en anglais

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Le Grand Tour: le voyage de la noblesses européennes

faire le grand tour en anglais

Le Grand Tour, écrit de la même façon en anglais, est à l’origine un long voyage en Europe effectué par les jeunes gens, et très rarement les jeunes filles, des plus hautes classes de la société européenne, britannique, allemande, mais aussi française, néerlandaise, polonaise, scandinave, plus tardivement russe à partir des années 1760. La pratique, qui émerge vers le milieu du XVIème siècle, s’affirme tout au long du XVIème siècle, pour culminer au XVIII ème siècle. Ce voyage d’éducation aristocratique est destiné à parfaire leur éducation et élever leurs centres d’intérêt, juste après, ou pendant leurs études, qui étaient alors essentiellement fondées sur les humanités grecques et latines.

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Les destinations principales sont avant tout l’Italie, mais aussi la France, les Pays-Bas, l’Allemagne et la Suisse que le jeune homme parcourt en partant et en revenant dans son pays. Plus tard, à partir du milieu du xviiie siècle, certains se hasardent jusqu’en Grèce et au Proche-Orient, parfois en Perse. Ces voyages duraient en général plusieurs années, jusqu’à cinq ou six pour les familles les plus fortunées, ou les jeunes gens les plus ambitieux ; ils étaient le plus souvent effectués en compagnie d’un tuteur. Ils devinrent une pratique normale, voire nécessaire à toute bonne éducation pour des jeunes gens destinés à de hautes carrières ou simplement issus de l’aristocratie cultivée.

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Aux XVIIIème e et XIXème siècles, le Grand Tour était l’apanage des amateurs d’art, des collectionneurs et des écrivains, dont Goethe et Alexandre Dumas. Le Grand Tour eut entre autres pour effet de mettre en contact la haute société de l’Europe du Nord avec l’art antique et aida à la diffusion du palladianisme et du néoclassicisme.

HISTOIRE DU GRAND TOUR

L’histoire de l’expression « Grand Tour » est complexe : si le terme d’origine anglo-saxonne apparait dans la seconde moitié du XVIIème siècle, il est rarement utilisé par les contemporains. Il a en revanche connu une grande fortune chez les historiens à partir des années 1960, avant de faire l’objet d’études en nombre croissant par la suite. Il est aussi devenu une extraordinaire façon de promotion commerciale, en particulier dans l’univers du tourisme. Quelques grandes expositions, à partir des années 1990, ont achevé d’en faire un objet étonnant de fascination, de la part d’un large public.

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Dès le Moyen Âge, les étudiants de familles nobles pratiquaient la  peregrinatio academica , pérégrination académique consistant à se « déplacer » d’une université à l’autre. Cette pratique médiévale perdit progressivement son sens avec la coupure de l’Europe universitaire, à partir du XVI ème siècle, en fonction des barrières confessionnelles et étatiques, puis avec la disparition du latin comme langue internationale d’enseignement universitaire.

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La pratique renaquit au milieu du XVIème siècle sous le nom de Grand Tour, appelé aussi, dans les pays du Saint-Empire romain germanique,  Junkerfahrt  ou  Cavaliertour , qui avait d’abord pour but de parfaire les humanités et la pratique des arts de la cour (art équestre, escrime, musique, danse) des jeunes gens de l’aristocratie. Le voyage leur permettait de devenir un «  compleat gentleman  » (Peacham, 1623). Il servait à la formation politique des jeunes gens, leur permettant de comparer les systèmes politiques de Grande-Bretagne (puis du Royaume-Uni) et des États continentaux. Il leur permettait aussi de nouer des liens amicaux avec des individus du même milieu social, promis au même type d’avenir diplomatique, militaire, politique ou commercial dans les autres pays.

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La découverte de la superstition des populations rencontrées était aussi censée renforcer l’anglicanisme des voyageurs. C’était au cours du Grand Tour enfin que les jeunes gens se frottaient aux langues vivantes. Le Grand Tour avait parfois une dernière fonction éducatrice : l’éducation sexuelle. L’étape à Venise avait longtemps servi ce but, servant à traiter des chagrins d’amour ou offrant un programme érotique inavoué.

Cependant d’autres familles, notamment allemandes et hollandaises, chaperonnaient leur fils avec un tuteur strict pour les surveiller et leur empêcher ce genre de relations, de peur que leur fils ne soit victime de maladies vénériennes. C’était notamment le cas des riches familles de négociants qui ensuite plaçaient leur fils dans différents bureaux ou comptoirs de leur réseau et ne voulaient pas courir de risque mortel.

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Au retour, le voyage avait une fonction sociale. Il constituait un élément de reconnaissance ou d’ascension sociale. Il affirmait les moyens financiers, et la culture du voyageur, avant son départ, et à son retour. Le but du voyage n’était pas d’aller voir autre chose, d’aller se forger une culture propre, mais d’aller voir ce qui devait être vu, de se forger une culture commune. L’important était de pouvoir au retour partager des anecdotes et des souvenirs. C’était pour cette raison que l’on visitait toujours les mêmes hauts lieux culturels. Le récit de voyage avait alors une fonction importante, celle de faire reconnaître cette expérience acquise et cette culture commune qui renforceraient les liens sociaux.

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Au cours de ces voyages, les jeunes gens achetaient, suivant leurs moyens, des pièces d’art et d’antiquités et visitaient les ruines antiques romaines, ainsi que Pompéi et Herculanum qui avaient été récemment découverts. Au retour, les jeunes gens pouvaient alors adhérer à la Société des Dilettanti, puisque la principale condition pour y entrer était d’avoir voyagé en Italie et d’avoir un intérêt pour l’art et les antiquités.

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Une étape importante du voyage était la réalisation pendant leur séjour prolongé à Rome d’un portrait par l’un des peintres en vue du moment. Parmi les peintres italiens qui bénéficiaient de cette clientèle, citons Pompeo Batoni, Canaletto, et Piranèse. De nombreux peintres, graveurs et sculpteurs étrangers vivant à Rome, notamment les élèves de l’Académie de France à Rome, bénéficiaient aussi de cette pratique. Ils vendaient leurs œuvres et parfois louaient leur service en tant que guide. Il en est ainsi pour les Allemands Mengs et Maron par exemple.

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Les voyageurs les plus fortunés se faisaient peindre à côté d’un monument célèbre, d’autres achetaient des vues peintes ou gravées des monuments visités (voir Abraham-Louis-Rodolphe Ducros à Rome et à Naples). Ces souvenirs, disposés dans leurs demeures, rappelaient aux visiteurs qu’ils avaient eu le privilège de voyager aux sources du monde civilisé.

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La pratique du Grand Tour devint moins fréquente pendant les guerres de la Révolution et de l’Empire. Le continent proche étant interdit, les jeunes gens partirent donc plus loin, vers la Grèce et le Levant. Le Grand Tour reprit à la Restauration sans connaître toutefois la popularité du siècle précèdent.

Le Grand Tour occasionnait la publication de nombreux livres de voyage et guides dont un des premiers utilisé fut  An Account of Some of the Statues, Bas-Reliefs, Drawings, and Pictures in Italy  (1722), écrit par les peintres britanniques Jonathan Richardson (1665-1745) et son fils Jonathan Richardson le Jeune (1694-1771).

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Qu’est-ce que « Le Grand Tour » (d’Europe) ?

samedi 26 juin 2021 | Le voyage avant le train

Avant le "Grand Tour du Puy du Fou" le "Grand Tour" était un voyage à travers l'Europe réalisé par les jeunes aristocrates. Il se pratiqua du XVIe au XIXe siècle, jusqu'à ce que Napoléon et le développement du chemin de fer, signent sa disparition.

Grand Tour du Puy du fou : un clin  d'Oeil !

2023 va voir le lancement du Grand Tour du Puy du Fou . Tous les amoureux des trains d'exception ont déjà entendu parler de ce voyage en train de luxe en France à bord d'un véritable train spectacle que l'on qualifie déjà d'Orient Express du Puy du Fou. Bien évidemment, si ce circuit porte le nom de "Grand Tour" , c'est bien parce qu'il réalise de fait un grand tour de France, passant par Reims, Avignon, Arcachon, Bordeaux, Chenonceau etc. Mais c'est aussi vraisemblablement un clin d'oeil à l'histoire du "Grand Tour", ce voyage initiatique pour les Européens cultivés qui s'est mis en place à partir du XVIe siècle. 

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La bonne société d'Europe

Le terme "Grand Tour" a été introduit par Richard Lassels dans son livre Voyage en Italie en 1670. Bien avant le grand tour d'Europe en train que l'on effectue aujourd'hui facilement et pour un tarif très abordable avec un pass Interrail , il désignait alors un voyage en Europe effectué par les jeunes hommes (exceptionnellement par des jeunes filles) de la bonne la société européenne, britannique, allemande, mais aussi française, néerlandaise, polonaise, scandinave, plus tardivement russe. Cette pratique est apparue vers le milieu du XVIème siècle s’est affirmée au long du XVIIème siècle, pour culminer au XVIIIème siècle.

Le Grand Tour de Lord Byron

Souvent entrepris à la fin des études, ce voyage était destiné à parfaire l’éducation de la jeunesse aristocratique et à compléter les enseignements qu'elle avait reçus alors essentiellement fondés sur les humanités grecques et latines.

>> Comment peut-on faire le Tour des capitales d'Europe en train ?

Les voyages de cette jeunesse aisée duraient en moyenne de un à trois ans  et pouvaient se prolonger jusqu’à cinq ou six ans pour les familles les plus fortunées ; ils étaient le plus souvent effectués en compagnie d’un tuteur. Les « Grand Tours » devinrent peu à peu une pratique normale, voire nécessaire à toute bonne éducation pour des jeunes gens destinés à de hautes carrières ou simplement issus de l’aristocratie cultivée.

Le grand tour de Goethe

Hors de France, les destinations prisées étaient avant tout l’ Italie  et les Pays-Bas. Les voyages en Suisse et en  Allemagne et la Suisse  pouvaient aussi s'inscrire dans ce Grand Tour. Depuis Paris, les voyageurs se rendaient généralement dans les Alpes puis en bateau sur la Méditerranée jusqu'en Italie. Ils visitaient Rome et Venise. Leur tournée pouvait également inclure l'Espagne , le Portugal , l'Allemagne, l'Europe de l'Est , les Balkans et la Baltique voire l'Orient.

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Les premiers "touristes"

Les « grands touristes » étaient principalement intéressés par la visite de villes alors considérées comme des centres culturels incontournables. Rome et Venise étaient à ne pas manquer. Florence et Naples étaient également des destinations prisées.

Un « touriste » typique voyageait de ville en ville, passait généralement des semaines dans les petites villes et jusqu'à plusieurs mois dans les très grandes villes.

Francis Basset Baron de Dunstanville 1778 Pompeo Batoni

Si le Grand Tourisme ne concernait qu'une partie réduite de la population, il fut cependant une phase clé dans l’histoire et l’industrie du tourisme. Au cours de leur voyages, les jeunes lettrés publiaient des courriers et des journaux quotidiens de voyageurs (récits de voyage) qui contribuèrent au développement des guides de voyage modernes. A l’issue du Tour, des portraits des voyageurs étaient généralement peints avec en arrière-plan des paysages emblématiques de leur aventure (une pratique qui n'est pas sans évoquer les selfies d’aujourd’hui).

L'invention du voyage d'agrément

De fait, le Grand Tour a véritablement donné naissance au tourisme moderne. Pour la première fois dans l’histoire, le but du voyage n’était pas le travail, la religion ou la diplomatie. Mais seulement l’agrément. Les voyageurs passaient du temps dans des villes d’art, à explorer et apprécier de nouvelles cultures, à voir des chefs-d’œuvre….

L es guerres napoléoniennes  vinrent donner un grand coup de frein à la pratique du Grand Tour. Mais sa fin n'était pas encore actée. Elle connut un véritable renouveau après le rétablissement de la paix en Europe. Pourtant à mesure que les voyages devenaient moins chers et plus faciles, les visites en Europe cessèrent d'être l'apanage de l'élite. Le "Grand Tour" exclusif, seulement entrepris par les très riches tant les voyages étaient difficiles et coûteux finit par perdre son sens et disparaitre.

Les premiers chemins de fer

Le Grand Tour aujourd'hui

La construction des chemins de fer vint  ainsi mettre un terme définitif au « Grand Tour » aristocratique et ouvrir la possibilité d’un «  Grand Tour d’Europe en Train  », au plus grand nombre. La découverte des capitales d’Europe est en effet devenue un rêve possible et accessible à un nombre très large de voyageurs. Notamment depuis la mise en place du Pass Interrail qui permet de réaliser tout type de voyage en train en Europe à un tarif très attractif. Le Grand Tour du Puy du Fou n'est bien sûr qu'un clin d'oeil à l'histoire dans la mesure où il ne se déroule pas du tout en Europe, mais dans le cadre strict de la France. Mais il promet à ses voyageurs aisés de leur dévoiler au cours de ses escales et de ses spectacles bien des aspects de l'histoire et de la géographie française ! 

Sources : Le Grand-Tour ou le voyage d’éducation aristocratique en Europe Le Grand Tour : le voyage de la noblesses européennes En quoi le tourisme n’a pas changé depuis le Grand Tour The Grand Tour 18th Century Grand Tour of Europe

le grand tour du puy du fou train (ref.)

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COMMENTS

  1. Traduction de "faire le grand tour" en anglais

    Traductions en contexte de "faire le grand tour" en français-anglais avec Reverso Context : Bien. Vous voulez faire le grand tour ?

  2. faire le grand tour

    grand adj — · grand · large · great · huge · extensive · significant · wide · tall adj. ·. tremendous adj.

  3. Traduction de "grand tour" en français

    Laissez-moi vous faire faire le grand

  4. grand tour

    De très nombreux exemples de phrases traduites contenant "grand tour" – Dictionnaire français-anglais et moteur de recherche de traductions françaises.

  5. Grand Tour

    Le Grand Tour, écrit de la même façon en anglais, est à l'origine un long voyage en Europe effectué par les jeunes hommes, et plus rarement les jeunes

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